Soupçon de bavure de l’armée française au Mali


Dans le combat contre les groupes djihadistes, qui se poursuit dans les confins septentrionaux du Mali, l’affaire est embarrassante pour Paris.

Alors que les communiqués sur les morts, quasi quotidiennes, de casques bleus de la Minusma ou de soldats maliens ne semblent plus émouvoir personne, que les « victimes collatérales » de cette guerre invisible ne sont jamais évoquées, l’armée française est soupçonnée d’avoir tué, par erreur, onze militaires maliens otages du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une coalition djihadiste affiliée à AlQaida.

Les faits se seraient produits lors d’une opération menée dans la nuit du 23 au 24 octobre, contre un camp situé dans la zone d’Abeïbara, dans le nord du pays.

Après plusieurs jours de silence, Bamako a confirmé dans un communiqué, daté du 31 octobre, la mort de ses soldats « détenus par des terroristes »« à la suite d’une opération antiterroriste menée par la force Barkhane ». Le ministre de la défense, Tiéna Coulibaly, y affirme s’être entretenu le même jour avec l’ambassadrice de France au Mali, Evelyne Decorps. « Tirant des leçons de cette tragédie, les deux parties ont convenu d’améliorer leur communication afin d’éviter la survenue d’un tel événement déplorable dans le futur », ajoute le communiqué.

« Les victimes du raid français sont bien nos soldats. Ils ont été enterrés sur place. Nous avons demandé les coordonnées géographiques à l’armée française afin de récupérer les corps », ajoute Boubacar Diallo, chargé de la communication au ministère malien de la défense, qui précise que ce sont bien les onze militaires retenus en otages qui ont été tués.

Des photographies des dépouilles de ces soldats – qui étaient apparus le 18 octobre dans une vidéo pour implorer le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) d’intervenir pour leur libération – auraient permis de « recouper les informations » et de confirmer leur identité « sans grand risque de se tromper », assure par ailleurs à l’AFP une source anonyme au sein de ce ministère.

le monde Afrique

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