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[Sécurité sanitaire des aliments en Afrique] Des chercheurs échangent avec les journalistes à Abidjan


Abidjan, 11-06-2021 (lepointsur.com) Des chercheurs du Centre Suisse de recherches scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS) ont échangé avec les journalistes ce vendredi 11 juin 2021, à l’Institut africain des médias, à Abidjan dans la commune de Cocody.

Ayant pour thème principal : « Vers l’amélioration de la sécurité sanitaire alimentaire en Afrique : données actuelles et voies à suivre », cette importante rencontre a été meublée par 3 panels autour de trois (3) différents sous-thèmes, que sont : « Les tendances en matière de sécurité sanitaire des aliments et l’atteinte des objectifs de développement durable», développé par Dr Arlette Dindé ; « Les normes socioculturelles (tabous alimentaires) et leurs risques sur la sécurité sanitaire des aliments », développé par Dr Koné Bognan Valentin ; et « Le rôle des femmes dans la quête d’une sécurité sanitaire des aliments en Côte d’Ivoire », développé par Dr Adou Djané.

Initié à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, commémorée le 07 juin dernier, ce cadre d’échanges et de réflexion a permis aux journalistes de mieux s’informer sur l’importance et les dangers liés à ce sujet qui concerne toutes les couches sociales.

Développant le sous-thème 1, Dr Dindé Arlette, a insisté sur le fait que la sécurité alimentaire doit passer impérativement par la sécurité des aliments. Pour elle, veiller à la consommation d’aliments propres et saints permet d’éviter les maladies telles que le choléra, la fièvre typhoïde, etc.

Quant à une supposée immunité des africains contre les bactéries et les microbes, la panéliste se veut sans équivoque. « Souvent on a tendance à dire que “microbes ne tuent pas africains’’, cette pensée n’est pas fondée car, les statistiques le démontrent, nous sommes les plus affectés par les maladies liées à l’alimentation », a déclaré Dindé Arlette.

Professeur Banfoh Bassirou, lors d’une interview à l’issue de la rencontre.

Au cours des échanges après les panels, le premier responsable de “Afrique One-Aspire’’, professeur Banfoh Bassirou a, pour sa part, salué cette rencontre entre les scientifiques et les hommes des médias portant sur la sécurité sanitaire des éléments. Il est persuadé qu’une bonne collaboration entre les journalistes et les chercheurs sur la question, permettra de mieux informer les populations. « Il doit avoir un dialogue entre le microbiologiste, le sociologue et les populations et les journalistes pour comprendre certaines habitudes alimentaires qui, souvent, sont interdites par les normes scientifiques en place. Pourtant, elles sont validées dans l’alimentation de certaines communautés. En réalité, il y a des pratiques qui sont utiles mais, il y en a qui sont dangereuses. C’est cela que nous devons faire comprendre à nos populations », a souhaité professeur Banfoh Bassirou.

Aussi, se prononçant sur la qualité des aliments consommés par les populations, tant en ville qu’au village, l’épidémiologiste a indiqué qu’« il y a plus de changements dans le milieu urbain que dans le milieu rural. Car, il y plus d’aliments transformés qui sont sur le marché et cela peut être un problème parce que, nos dirigeants n’ont pas la capacité de tout contrôler à la fois ».

Sur la question du temps de la cuisson des aliments, M. Banfoh a souligné qu’en Afrique, l’on fait cuire beaucoup plus les aliments parce qu’on n’est pas sûre de la qualité de ce qu’on prépare. Et lorsqu’on fait ça, on règle le problème sanitaire mais un créé un le problème nutritionnel.

En outre, le professeur Banfoh Bassirou, a tenu à préciser que la question de l’amélioration de la sécurité sanitaire alimentaire en Afrique, est un problème majeur qui se positionne au même niveau des maladies infectieuses. C’est pour cela que, dira-t-il, l’organisation mondiale de la santé l’ayant bien compris a instauré la journée mondiale de sécurité sanitaire des aliments.

Pour information, il faut noter que la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments, célébrée le 7 juin, vise à sensibiliser à la prévention, à la détection et à la gestion des risques d’origine alimentaire et à encourager l’action dans ces domaines, l’objectif étant de favoriser la sécurité alimentaire, la santé des populations, la prospérité économique, l’agriculture, l’accès aux marchés, le tourisme et le développement durable.

Sous le thème « Des aliments sains pour un avenir sain », la campagne de cette année avait pour but de souligner les effets bénéfiques immédiats et à long terme de la production et de la consommation d’aliments sûrs pour la population, la planète et l’économie.

Georges Kouamé

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