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Réconciliation, corruption, pauvreté… le Rapport d’évaluation du MAEP épingle la Côte d’Ivoire


Le président de la commission nationale du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (CN-MAEP), Bernard Konan, a partagé mercredi, lors d’un point de presse au ministère de l’Intégration africaine et des ivoiriens de l’Extérieur à Abidjan, les conclusions du rapport d’évaluation de la Côte d’Ivoire, présenté au 28e Sommet du Forum des Chefs d’Etat et de Gouvernement du MAEP en février 2019, à Addis-Abeba.

Selon le président du CN-MAEP, la Côte d’Ivoire a enregistré une performance remarquable, en moins de 7 ans, au plan économique avec une croissance au quatrième rang mondial et des progrès importants au niveau de l’accès à l’eau potable (81% de la population en 2017), à l’électricité (82% de la population en 2017), à l’éducation (104,6% taux brut et 91% taux net de scolarisation au titre de l’année scolaire 2016 /2017).

« L’évaluation a mis en lumière les domaines dans lesquels la Côte d’Ivoire a fait mieux que les pays de l’OCDE en matière d’environnement des affaires ainsi que les domaines dans lesquels elle peut partager son expérience notamment en matière d’économie circulaire », a expliqué Bernard Konan, citant également une avancée remarquable au plan politique avec la libération des prisonniers post conflit et un effort au niveau du dialogue politique.

Il a également précisé que ce rapport n’a pas connu de manipulation politique de la part des gouvernants actuels. « Il a été élaboré en 3 ans seulement après son adhésion au MAEP. Ce qui fait de la Côte d’Ivoire la deuxième meilleure performance au sein du MAEP », a-t-il ajouté.

Toutefois, le rapport a identifié quelques défis auxquels la Côte d’Ivoire doit faire face. Au nombre de ces défis figurent notamment le problème de la réconciliation, la persistance de la corruption, les faibles transferts des ressources aux collectivités décentralisées, la faiblesse du capital humain et de la qualité des infrastructures, la forte dépendance du pays de l’évolution des cours des matières premières, l’inégale répartition des fruits de la croissance expliquant la faible régression du taux de pauvreté de 48,9% en 2008 à 46,3% en 2015, le poids écrasant de l’économie informelle.

Pour le président du CN-MAEP, « la mise en œuvre des recommandations formulées par le MAEP devrait permettre à notre pays d’être un champion en matière de gouvernance en Afrique et dans le monde et d’atteindre la frontière de nos possibilités en matière de développement ».

Créé en mars 2003, à Abuja, le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs ou MAEP est un instrument au rayonnement continental, établi par et pour les États africains. Regroupant 35 pays sur 54 sur la base d’une adhésion volontaire, il est destiné à évaluer les pratiques des États en matière de gouvernance, dans quatre domaines : la démocratie et la gouvernance politique, la gouvernance et la gestion économiques, la gouvernance d’entreprise et le développement socio-économique. En garantissant à la fois une auto-évaluation de l’État, une évaluation externe et enfin une évaluation par les pairs, le mécanisme offre l’opportunité d’une double fenêtre de dialogue : entre l’État et sa société civile et entre les États eux-mêmes. La Côte d’Ivoire y a adhéré en janvier 2015 et en est le 35e Etat partie.

La Commission Nationale du MAEP (CN-MAEP) a, quant à elle, été créé en Juin 2015 pour conduire le processus d’évaluation interne de la gouvernance et de proposer et suivre les réformes visant à corriger les insuffisances relevées.  Pour ce faire, la CN-MAEP a mis en place un cadre de dialogue impliquant les parties prenantes nationales notamment les Organisations de personnes en situation d’handicap, les Partis Politiques, l’Assemblée Nationale, la Chambre des Rois et Chefs Traditionnels, les Elus Locaux, l’Administration publique, les organisations syndicales, les organisations religieuses, les organisations de jeunesse, les organisations de femmes, les organisations paysannes, les professionnels des média, le secteur privé.

Moïse Yao K.

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