Passage automatique en classe supérieure : L’Education des tout-petits sacrifiée sur l’autel de l’économie de 87 milliards Fcfa #Educationnationale
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 19-4-2017) La décision du ministère de l’Education nationale de ne plus faire redoubler les élèves du primaire livre enfin ses secrets, quelques jours seulement après sa publication. Selon une explication de ce département ministériel rendue publique par le confrère Koaci, en date du mercredi 19 avril 2017, « les redoublements coûtent à l’Etat ivoirien et aux familles, 87 milliards Fcfa par an ». Ainsi, cette décision permettra à certains élèves, très souvent empêchés par des redoublements, d’accéder à des places dans les écoles.
« Désormais et selon les dispositions transitoires, les nouvelles modalités de passage en classe supérieure au primaire CP1, CE1 et CM1 et au secondaire pour l’année 2016-2017, les élèves passent automatiquement en classe supérieure », précise la décision du ministère. Pour les classes de CP2 et CE2, l’élève passe en classe supérieure si sa moyenne générale annuelle (MGA) est supérieure ou égale à 4/10. Si cette note annuelle est inférieure à 4/10, soit 8/20, l’élève redouble.
Dans l’enseignement secondaire, par contre, de la 6ème à la 3ème, la moyenne générale annuelle minimale pour accéder en classe supérieure est 9/20, soit de 4,5/10. Si au secondaire, la moyenne de l’élève est comprise entre 7/20 et 8,99/20, soit 3,5/10 et 4,49/10, l’élève redouble. Si la moyenne est inférieure à 7/20, l’élève est exclu, sauf cas d’exception.
Quand l’on sait que le niveau de langue des enfants est en perpétuelle baisse depuis la suppression de certaines matières telle que la dictée, l’on doute que cette autre décision ne viendra pas enfoncer définitivement les enfants. Notamment, ceux des zones rurales qui accumuleront les lacunes d’expression, tandis qu’ils progresseront dans leurs études. A ce rythme, il est à craindre que la formation se termine, plutôt pour eux, par une accumulation de lacunes qui ne leur sera pas utile dans l’enseignement supérieur.
Idrissa Konaté