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Opposition en panne par Edwin Anoma


Edwin Anoma, Directeur de publication du journal web:lepointsur.com

Edwin Anoma, Directeur de publication du journal web:lepointsur.com

L’élection présidentielle  2015, sauf cataclysme se tiendra le 25 octobre 2015. Ouvert le 3 août 2015, le dépôt des candidatures pour le scrutin d’octobre se fait au compte goutte. Si le président sortant et candidat à sa propre succession Alassane Ouattara a officiellement déposé sa candidature et que certains citoyens de la société civile, sans un réel poids politique ont rendu visite à la Commission électorale indépendante (CEI) , ce n’est malheureusement pas le cas pour l’opposition significative qui traine encore les pas. Une opposition visitée par le démon de la division et le spectre de l’inconséquence. Inconséquence incarnée par les tergiversations des différents acteurs et animateurs aussi bien de la plate-forme (CNC) que des différentes chapelles politiques de l’opposition ivoirienne.

 En face, le parti au pouvoir et ses alliées affûtent leurs armes pour une razzia dès le premier tour du scrutin. Le porte-étendard du parti de Laurent Gbagbo (FPI) Pascal Affi N’Guessan  quant à lui  annonce le dépôt de sa candidature le 20 août prochain. Au même moment, la frange des frondeurs dudit parti dirigée par l’un des faucons de cette formation politique Aboudramane Sangaré dans un communiqué pondu ce jour, dont copie nous est parvenue appelle au boycott de l’élection présidentielle du 25 octobre parce qu’il « est inopportun d’organiser l’élection présidentielle en octobre 2015 en Côte d’Ivoire ». Pour autant, met-elle  en garde ‘’quiconque prétendrait se présenter à l’élection présidentielle frauduleusement au nom ou sous la bannière du FPI ».

Pascal Affi N'Guessan, le porte-flambeau du FPI (Ph:Dr)

Pascal Affi N’Guessan, le porte-flambeau du FPI (Ph:Dr)

Cette  autre sortie d’ Aboudramane Sangaré et ses camarades  finit par convaincre de la gravité des dissensions au sein du parti cher à Laurent Gbagbo  détenu à la Haye pour crimes contre l’humanité. Au regard de cette cacophonie, ils sont nombreux, les observateurs qui se posent la question de savoir  l’importance que les   héritiers du « Woody de Mama » accordent  au dicton « l’union fait la force ». Car c’est un secret de polichinelle. L’opposition ivoirienne est en panne. Elle est malade. Elle cherche désespérément la thérapie à sa maladie, sans toutefois faire un véritable diagnostic  en vue  d’y apporter la panacée. Bien au contraire, elle continue de patauger dans les sables mouvants de l’échiquier  politique ivoirien.

 Au grand bonheur du candidat du RHDP Alassane Ouattara  et de ses alliés qui tissent leur toile  pour ratisser large à travers la mobilisation tout azimut de la plate-forme des mouvements de soutien au président sortant Alassane Ouattara. Pilotée par le président du Gracu-Ado Jean Blé Guirao,  cette plateforme à travers l’installation des présidents communaux donne des signaux forts de la victoire prochaine du champion des héritiers d’Houphouët Boigny. Et cela,  en dépit de la montée de l’insécurité dans les différentes communes du district d’Abidjan. Une insécurité entretenue par une nouvelle génération de bandits pompeusement baptisés « microbes » qui troublent le sommeil des populations. Une situation qui alimente toutes les conversations dans la cité abidjanaise et même à l’intérieur du pays.

Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko avec les membres de la CNC (Ph:Dr)

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko avec les membres de la CNC (Ph:Dr)

 D’autant que les autorités étatiques, surtout celles en charge de la sécurité des biens et des personnes montrent  des signes de fébrilité face à cette escalade meurtrière de la violence. Ce climat de terreur conforte ceux des opposant politiques ivoiriens qui soutiennent mordicus que  eu égard à l’absence de sécurité,  les conditions ne sont pas réunies pour aller à des élections libres crédibles et apaisées dans leur position. En attendant la date du 25 octobre, bon an, mal an la Côte d’Ivoire fait son petit bonhomme de chemin. Au plan sportif, le rideau est tombé sur le championnat national 2014-15.

 Pour la première fois de son histoire et après trois années de présence dans l’élite du football ivoirien, les princes de Tanda sont sacrés champions de Côte d’Ivoire devant l’un des dinosaures du football ivoirien,  l’Asec Mimosas. En attendant l’ouverture de la prochaine saison dont la date sera probablement connue dans les prochains jours, tous les regards sont tournés vers l’élection présidentielle du 25 octobre. L’opposition ivoirienne aura-t-elle,  toutes les ressources nécessaires pour sortir de son profond sommeil ? Telle est la question que se posent de nombreux observateurs.

Edwin Anoma, Directeur de publication du journal web:lepointsur.com

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