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Nigeria-Elections/ Jonathan ou Buhari, un duel à tous les étages


Goodluck-Jonathan-et-Muhammadu-Buhari

Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari

Au Nigeria, le premier tour de l’élection présidentielle et des législatives a lieu aujourd’hui, samedi. Parmi les 14 candidats en lice, deux principaux favoris: Muhammadu Buhari, ancien général et le Président sortant Goodluck Jonathan.

Un chrétien du Sud contre un musulman du Nord: respectivement Goodluck Jonathan, 57 ans, Président sortant etMuhammadu Buhari, 72 ans ex-général persévérant vêtu aussi du manteau d’ex-président. Les sondages donnent ces deux personnalités, les principaux favoris, à l’issue du scrutin présidentiel et législatif, dont le premier tour se joue aujourd’hui. Ce scrutin qui concerne près de 69 millions de Nigérians, devrait  se résumer, donc, à un duel entre Jonathan, candidat du Parti démocratique populaire (Pdp) et Buhari du Congrès progressiste (Apc).

Briguant un troisième mandat, Goodluck Jonathan est très critiqué au sein de la population nigériane ainsi qu’à l’étranger, fraichement par Idriss Deby, le chef de l’Etat du Tchad. Tous lui reprochent de n’avoir pas pu stopper l’avancée de Boko Haram, une secte terroriste, qui a causé la mort de milliers de civiles nigérianes et même chez leurs voisins du Cameroun et du Niger. Tandis que le rival du président sortant, Muhammadu Buhari,  qui a présidé le Nigeria entre 1983 et 1985, après s’être emparé du pouvoir par un coup d’État militaire, apparait aux yeux de beaucoup de Nigérians excités de Goodluck Jonathan comme un recours face à la gangrène de la corruption, du chômage, du péril terroriste.

Candidat malheureux de l’élection présidentielle de 2003, 2007 et 2011, il a, durant plusieurs jours, fait de la lutte contre Boko Haram l’un de ses grands thèmes de campagne. Au moment où le mandat de Goodluck Jonathan est terni par plusieurs scandales de corruption et par son incapacité à contenir l’expansion sanglante du groupe radical. D’ailleurs, cela vaut l’entrée des armées tchadiennes jusqu’à l’intérieur du Nigeria, nigériennes et camerounaises dans la lutte contre Boko Haram.

Le Pdp, au pouvoir depuis la fin de la dictature militaire en 1998, prévoit une alternance de la présidence de la République entre le Nord et le Sud. Donc, de fait, entre un musulman du Nord et un chrétien du Sud. Après la mort du Président Umaru Yara’Dua 2010, Goodluck Jonathan a rompu cette règle. Elu une première fois en 2011 sous les couleurs du Pdp, il aurait dû laisser sa place à un musulman pour l’élection de 2015. Ce qu’il n’a pas fait.

Goodluck Jonathan a vu durant son régime le prix du baril chuter de près de 50 % en six mois. Cela perturbe les finances publiques, financées à 75 % par l’activité pétrolière. Le Nigeria est également un pays pétrolier qui se fracture de plus en plus entre chrétiens et musulmans. Et la religion joue un grand rôle dans l’échiquier politique. Jonathan pourrait largement bénéficier du vote des chrétiens, qui représentent environ 45 % de la population. De son côté, Muhammadu Buhari peut également profiter du vote  du musulmans représentant, avec  45 % de la population.

source (OEIL D’AFRIQUE)

 

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