Myanmar : l’ONU condamne les insultes proférées contre une experte des droits de l’homme


Wirathu a parlé lors d'un rassemblement où il a critiqué l'ONU et personnellement attaqué l'émissaire de l'ONU

Wirathu a parlé lors d’un rassemblement où il a critiqué l’ONU et personnellement attaqué l’émissaire de l’ONU

Suites aux insultes dont a fait l’objet une experte de l’ONU en visite au Myanmar afin d’évaluer la situation des droits de l’homme dans le pays, le chef des droits de l’homme des Nations Unies a fermement condamné mercredi cette attaque personnelle ainsi que toute forme d’incitation à la haine contre un envoyé de l’Organisation.

« Le langage sexiste insultant utilisé à l’encontre de l’Experte indépendante sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Yanghee Lee, par un moine influent, lors de la visite officielle de Mme Lee dans le pays est totalement inacceptable », a commenté le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, dans une déclaration de presse à Genève.

Selon la presse, le moine birman Ashin Wirathu, considéré comme le leader du mouvement nationaliste antimusulman au Myanmar, a fustigé vendredi 16 janvier la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans le pays à l’occasion d’un discours prononcé au Parc Kyeikkasan, aux environs de Rangoon, dans lequel il a notamment accusé Mme Lee de partialité envers la minorité rohingya du pays, de confession musulmane.

« Il est intolérable pour les Rapporteurs spéciaux de l’ONU d’être traités de la sorte et j’appelle les autorités religieuses et politiques au Myanmar à condamner sans équivoque toutes les formes d’incitation à la haine, y compris cette odieuse attaque personnelle, formulée publiquement contre un expert nommé par l’ONU », a insisté le Haut-Commissaire aux droits de l’homme.

En vertu de son mandat, a-t-il ajouté, Mme Lee s’était rendue dans le pays pour aborder des questions clés liées aux droits de l’homme et à la situation des minorités dans le pays, en particulier de la communauté musulmane rohingya.

« A cette occasion, elle a exprimé son admiration face à l’engagement des dirigeants interreligieux à travailler ensemble dans la ville de Lashio, dans le nord de l’Etat de Shan, en faveur du maintien de relations pacifiques entre les communautés », a précisé M. Zeid, ajoutant que Mme Lee avait aussi manifesté son inquiétude face à la situation dans l’Etat Rakhine et au sort des musulmans déplacés vivant dans des camps dans des conditions très difficiles. La Rapporteuse spéciale a également exprimé ses préoccupations face à quatre projets de loi sur le point d’être adoptés par les autorités du pays, dont certaines dispositions vont à l’encontre des normes internationales des droits de l’homme et risqueraient d’institutionnaliser la discrimination contre les minorités religieuses et ethniques.

« Au lieu d’attaquer personnellement Mme Lee, j’invite les chefs religieux, communautaires et politiques au Myanmar à s’attaquer aux causes des préoccupations qu’elle a soulevées », a exhorté en conclusion M. Zeid.

Centre d’actualité de l’ONU

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