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[Mutilations génitales en Côte d’Ivoire] La ministre Masseni Touré dresse un sombre tableau


Man, 13-02-2023 (lepointsur.com) Les jardins de la préfecture de Man, ont accueilli le lundi 06 janvier dernier, la célébration de la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales. Cérémonie rehaussée de la présence effective du ministre de la femme, de l’enfant et de la famille Masseni Touré, présidente des dites festivités.

A sa prise de parole, Masséni Touré a fustigé la pratique des mutilations génitales qui sont pour elles de graves atteintes au droit et à la dignité de la femme. Elle a également présenté des chiffres qui à eux seuls suffisent pour mettre en branle toute la Côte d’Ivoire contre ces pratiques qui n’ont aucune raison valable d’exister.

« Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en Afrique 91,5 millions de femmes de plus de 20 ans vivent avec les séquelles des mutilations. En Côte d’Ivoire, la forme pratiquée est l’excision et donc 36,7% de femmes sont victimes avec 10% de filles de moins de 14 ans. Au niveau de la prévalence sur le plan national, on observe des disparités importantes dans certaines régions comme l’Ouest où il y a 62,1% de prévalence. Le nord-ouest avec 75,2% et le Nord avec 73, 7%, de prévalence. C’est sombre comme tableau. Ces statistiques nous interpellent tous et nous rappellent pourquoi la violence à l’égard  des jeunes filles et des femmes doit être prise au sérieux et inscrite dans nos communautés », a dressé la ministre Masséni Touré.

Aussi, s’est-elle attardée sur les conséquences des mutilations sur les négociations à l’internationale. « Notre pays a repris la place qui était la sienne dans le concert des nations. Notre économie a connu un bond respectable. Ces avancées économiques et sociales avec de grands chantiers partout dans le pays peuvent ne pas suffire dans les discussions à l’international, si nous ne cessons pas certaines de nos pratiques. Nous pouvons perdre la crédibilité auprès des bailleurs de fonds et donc perdre des financements extérieurs si nous ne donnons pas du prix au capital humain. Nous pouvons présenter tous nos atouts et les mutilations congénitales peuvent nous détruire nos rêves. Alors, si nous souhaitons de la considération à l’international, nous devons cesser tout ce qui est pratique qui va à l’encontre de la considération du capital humain », a conseillé la maire de la Commune d’Odienné.

Il est à rappeler que pour accompagner des femmes vivant avec les séquelles des mutilations congénitales, Masséni Touré a remis la somme de 2 800 000 frs CFA 28 d’entre elles. Soit  100 000 frs CFA par personne. Aussi, faut-il noter que le Ministre Gouverneur Albert Flindé, le maire Aboubacar Fofana et le représentant de ONU Femme, ont tous condamné la pratique de l’excision et l’ont vigoureusement déconseillé aux femmes et aux exciseuses. Ces femmes dont deux d’entre elles ont, au nom de toutes, affirmées ouvertement ne plus prendre le couteau pour exciser.

Simplice Tiagbeu, correspondant régional

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