Meeting avorté de la CNC à Ficgayo: Rien que de l’intox #civ
Abidjan, le 27-09-15 (lepointsur.com)–Et pendant ce temps, voici la vérité sur ce qui s’est passé hier à Yopougon. En réalité, il y a eu deux manifestations: l’une n’a pas eu lieu, l’autre a eu lieu. La première, c’était le meeting annoncé à grands renforts de publicité. Il n’a pas eu lieu pour une raison toute simple : les organisateurs n’avaient pas prévu d’y tenir un meeting (stratégie de diversion). Deux indices le prouvent. Le premier est que, chaque fois qu’il y a une manifestation importante à Ficgayo, le podium est installé la veille. Vendredi, jusqu’à minuit, aucun podium n’avait été installé. Hier samedi matin, jusqu’à 11h, personne, absolument personne n’est arrivé à Ficgayo avec bâches, chaises et sono, pour tenter de faire une quelconque installation. Et je mets quiconque au défi, de me prouver que la police a empêché un quelconque organisateur d’installer ses bâches.
En clair, les organisateurs ont fait juste du vuvuzela sur un meeting qu’ils n’ont jamais préparé, en réalité, ni administrativement (validation communale, notamment) ni techniquement. Le deuxième indice est un article de presse, paru hier dans Le Bélier Intrépide (voir fac similé). En effet, comme l’indique l’article, les trois candidats qui ont appelé à ce meeting (Banny, Koulibaly et KKB), ont prévu de co-animer une conférence de presse, le jour du meeting et à l’heure du meeting, non à Ficgayo à Yopougon, mais au domicile de Banny à Cocody. Il faut avoir un sacré don d’ubiquité, pour le faire. Au demeurant, quel endroit, mieux que le meeting couvert par la presse nationale et internationale, peut servir à passer un message ?
La deuxième manifestation est le « dressage » de barricades aux alentours de la place Ficgayo, c’est la stratégie de la victimisation. Ayant échoué à mobiliser, les organisateurs du meeting, ont préféré utiliser comme prétexte la présence tout à fait normale, sur les lieux, de la police (tous ceux qui étaient à Ficgayo hier, ont noté que les policiers en nombre réduit n’avaient pas une attitude belligérante, comme toujours d’ailleurs lors des manifestations politiques. Remarquez que dans neuf cas sur dix, les choses dégénèrent quand les manifestants s’en prennent directement aux forces de sécurité –tel a été le cas à Mama), pour faire croire à leurs rares militants qui se sont déplacés, à un empêchement de réunion. Ces derniers (sur les images, on ne voit pas d’attroupement de plus de dix personnes) ont donc utilisé des tables de maquis et des étals de commerçantes, pour obstruer certaines voies. Evidemment, la police est intervenue, soit pour démanteler ces barrages, soit pour gazer les récidivistes. Certaines dépêches de médias internationaux manquent tout simplement d’éthique. Si c’était en France, aucun rédacteur en chef n’aurait accordé de l’importance à l’action marginale de deux pelés et un tondu, qui se font gazer par la police après avoir posé des barricades, mais c’est une actualité africaine et on la couvre au pire avec mépris, au mieux avec légèreté. Bref…
Voilà ce qui s’est passé à Yopougon. Que retenir ? Une chose simple : certains politiques ivoiriens excellent dans l’art de la manipulation de jeunes gens, guidés par leur haine politique, plutôt que par leur capacité de décryptage des messages. Au bout du compte, ce sont eux qui se font arrêter pour troubles à l’ordre public, tandis que ceux qui lancent les mots d’ordre inconséquents, sont tranquillement assis dans leurs salons, en train de concocter d’autres plans foireux, pour masquer en réalité leur incapacité à peser politiquement.
Je l’ai dit et je le répète : si Ouattara s’était menti ainsi sur sa force politique, et à la place du terrain de la mobilisation avait choisi la diversion politicienne, il ne serait jamais à ce stade où il est. Je l’ai dit et je le répète : on ne gagne pas une élection présidentielle sur Facebook ou sur RFI, on la gagne sur le terrain. Et sur le terrain, la majorité des candidats face à Ouattara, surtout ceux issus de la CNC, une coalition qui n’a jamais pesé un clou (rien à voir avec le RHDP face à Gbagbo) qui comptent désespérément sur l’électorat en lambeaux de Gbagbo, font piètre figure. A mon avis, même Ahoussou ou Gon (les DNC de Ouattara) battent seuls et à plate couture, les trois réunis Lol D’ailleurs, je prédis que ces trois-là réunis ne totaliseront pas 20%. Qui vivra verra !
Source : Page Facebook d’André Silver Konan
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