Culture

[Médias] Les quotidiens ‘’l’Héritage’’ et ‘’le Bélier’’ dénoncent un acharnement de l’Anp et projettent une grève de la faim le 4 mars


Abidjan,24-02-2021 (lepointsur.com) « Depuis notre passage en quotidien en Mars 2020, le quotidien l’Héritage et le Bélier ainsi que bien d’autres journaux proches de l’opposition sont l’objet d’acharnement de la part de l’Anp qui ne manque aucune occasion pour les sanctionner, empêchant  ainsi les journalistes de ces quotidiens de faire librement leur travail », dénonçaient Viviane Yao, Directrice de publication de ’’l’Héritage’’ et Bienvenu Koffi, Directeur général adjoint de ‘’Le Bélier’’, mercredi,  au cours  d’une conférence de presse à Abidjan. Ces acteurs de la presse nationale, projettent  une grève de la faim le 4 mars devant le siège de ladite institution pour exprimer leur mécontentement tout en exigeant par ailleurs, la démission de son président Samba Koné. « Nous avons décidé de porter cette atteinte à la liberté de la presse à la connaissance de la communauté nationale et internationale. Nous nous réservons le droit de ne plus répondre à une convocation de l’Anp », ont-ils martelé.  En clair, les patrons des quotidiens ‘ ‘l’Héritage’’ et ‘’Le Bélier’’ ont donné de la voix ce mercredi 24 février, pour dénoncer ‘’une décision à double vitesse’’ de la part du patron de l’Anp.

Ci-joint, l’intégralité de la déclaration 

Nous vous avons convié à ce point de presse  pour vous informer que la liberté de la presse est gravement bafouée en Côte d’Ivoire. La presse libre, surtout celle proche de l’opposition n’est pas  libre. La faute à  l’Autorité Nationale de la Presse (ANP) dirigée par Samba  Koné. De quoi s’agit-il ? Depuis notre passage en quotidien en Mars 2020, le quotidien L’HÉRITAGE et LE BELIER et bien d’autres journaux proches de l’opposition sont l’objet d’acharnement   de la part de l’ANP qui ne  manque aucune occasion pour les sanctionner, empêchant ainsi  les journalistes de ces deux  quotidiens de faire librement leur travail. Ce,  à travers des courriers d’interpellations, d’avertissement et de blâme. Pis, le 3 décembre, l’ANP nous a infligé une  suspension de   7 parutions. Sanction  que nous avons purgée sans mot dire. Il en est de même pour le confrère Le BELIER. Mais trop c’est trop. Hier alors que nous étions en pleine rédaction aux environs de 16 h 30, ‘nous avons reçu la visite d’un courtier de l’ANP qui nous transmet 3 courriers que nous avons déchargés. À 18 heures 30, nous avons reçu  un autre courrier nous signifiant que nous sommes suspendus dès la présente notification pour 15 parutions suite à un article  paru  le mercredi  3 Février 2021 au lieu  de 2020 comme il est mentionné dans la décision. Le comité de monitoring relève « qu’en terme d’exclusivité, l’article en cause est bâti sur le conditionnel, mode usité pour exprimer une hypothèse, une réserve .En outre , l’article tend à tourner  en dérision le président de la République  de Côte d’Ivoire traité comme une autorité aux ordres  du président de la République Française .Un tel article est manifestement discourtois,  irrévérencieux en son encontre ».  En outre,  dans le grand II intitulé Au fond,  « l’ANP  observe qu’alors  que le titre  à la UNE est affirmatif, à l’intérieur de l’article l’auteur relativise l’information en ces termes. C’est pourquoi, selon des sources digne de foi ; le président Français attend  son homologue  ivoirien  vers le 7 février, pour semble-t-il faire le point sur ce dossier ».

En II-2, l’ANP  a retenu l’usage surabondant  du conditionnel. Chers confrères, voici l’article concerné que j’ai également photocopié et que je mets à votre disposition. A la lecture, vous vous rendrez compte  qu’il n’y a qu’un seul usage du conditionnel. En réalité,   personne n’a lu l’article où vous ne trouverez un mot tendant à tourner en dérision le chef de l’Etat dont les services de communication n’ont ni confirmé ni infirmé l’information. Car effectivement le 6 Février, le chef de l’Etat s’est envolé pour Paris mais la rencontre n’a pas eu lieu. En réalité, l’ANP  a suspendu L’HERITAGE pour une interprétation de l’article. Or en journalisme, les faits sont sacrés et les commentaires libres.  Si  ce n’est  pas une volonté de porter atteinte à la liberté d’expression en  privant  les  journalistes de l’HERITAGE ET de  LE BELIER de leurs outils de travail en cette période électorale aux enjeux importants, on a du mal à s’expliquer cet acharnement contre les journaux de l’opposition alors que des journaux proches du pouvoir injurient sans ménagement les leaders de l’opposition sans que cela n’émeuve SAMBA Koné et l’ANP. Assurément, il y a une décision à double vitesse que nous dénonçons avec la  dernière énergie.     Pour rappel,  la convocation a eu lieu le 4     Février avec un autre quotidien proche du pouvoir. Étant mal en point,  j’ai demandé l’ajournement de la rencontre qui a finalement eu lieu le jeudi 18 février 2021. Il faut le dire tout net, sous SAMBA KONE, la Liberté de la presse en Côte d’Ivoire est gravement atteinte .A travers cette déclaration conjointe de L’HERITAGE et de LE BELIER, nous avons décidé de porter cette atteinte à la liberté de la presse à la connaissance de la communauté nationale et internationale.

 Au regard de ce qui précède, nous décidons :

1) L’Héritage  et le BELIER vont  saisir toutes les chancelleries accréditées en Côte d’Ivoire.

 2) Ces deux  journaux  se réservent  le droit de ne plus répondre à une convocation de L’ANP.

3) Les journalistes de L’HERITAGE et de le BELIER  observeront une grève de la faim devant le siège de L’ANP le 4mars 2021.

4)  L’HERITAGE ET LE BELIER exigent la démission  de SAMBA KONE de la tête de l’ANP

Je vous remercie de votre aimable attention

 Fait à Abidjan  le 24  Février 2021

  ONT SIGNE

Viviane YAO, Directrice de Publication de l’HERITAGE et Bienvenu KOFFI, DGA de LE BELIER 

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