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Les travaux sur la coopération transfrontalière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso avancent


-Les autorités administratives frontalières des deux pays en conclave à Banfora

Burkina, Banfora le 09-04-2021 (crocinfos.net) Les autorités administratives frontalières des régions frontalières du Bounkani et du Tchologo en Côte d’Ivoire  et celles  des régions des Cascades et du Sud-Ouest du Burkina Faso ont participé à une réunion de concertation à la salle polyvalente  sainte Thérèse de Banfora au Burkina Faso, dans le cadre de la coopération transfrontalière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso du 07 au 09 avril 2021.

Mme Kouara Apiou Kaboré Joséphine, chef de la délégation burkinabè et Diakalidia Konaté, chef de la délégation ont co-présidé une rencontre de concertation du 7 au 9 avril au Burkina-Faso. Ce, dans le  cadre de la mise en œuvre de l’accord-cadre relatif à l’institutionnalisation de rencontres périodiques de concertation entre les autorités administratives frontalières du Burkina Faso et de la République de Côte d’Ivoire, signé à la faveur  de la quatrième conférence au sommet des chefs d’État du Traité d’amitié et de coopération (TAC) le 30 juillet 2014, à Ouagadougou par les deux gouvernements.

Ces assises visent à faire l’état de mise en œuvre des actions de coopération transfrontalière retenues lors de la première rencontre tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Ferkessédougou, et des actions de coopération transfrontalière développées entre les entités frontalières dans les différents domaines d’intérêt commun d’une part, et à identifier les difficultés liées à leur mise en œuvre afin de proposer  des solutions  et de formuler des recommandations, d’autre part.

À l’ouverture de la rencontre, le secrétaire exécutif de la Commission nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI), Diakalidia Konaté, par ailleurs chef de la délégation ivoirienne a situé  le contexte dans lequel se tient la rencontre. «  L’organisation de cette activité se tient à un moment où nos deux pays se trouvent confrontés à de grands défis sécuritaires liés à l’extrémisme violent, et dont le champ de prédilection des acteurs reste malheureusement nos espaces transfrontaliers. Ce qui nous oblige à une plus grande vigilance et à une étroite collaboration à tous les niveaux tout au long de notre frontière commune », a indiqué le chef de délégation.

Il a poursuivi en rappelant que les attaques terroristes répétées récemment à Kafolo dans le département de Kong et à Kolobougou dans le département de Tehini (deux villages ivoiriens frontaliers avec le Burkina), « nous interpellent et nous conduisent à redoubler de vigilances en conjuguant nos efforts pour une meilleure sécurisation de notre frontière commune et pour l’instauration d’un climat de paix propice au développement harmonieux de notre espace frontalier commun et au bien-être des populations y vivant».  

À son tour, Mme Kouara Apiou/Kaboré Joséphine, gouverneur de la région des Cascades a soutenu qu’au regard de la situation actuelle marquée par des menaces terrorises dues à la propagation des réseaux terroristes et au déficit de gouvernance transfrontalière, la coopération transfrontalière entre les circonscriptions administratives frontalières du Burkina Faso et de la République de Côte d’Ivoire constitue un puissant moyen de résolution dans la concertation et dans l’esprit fraternel de tous les problèmes qui peuvent surgir entre les populations vivant le long de la frontière commune.

Par ailleurs, les travaux se sont poursuivis en commission et en plénière meublés par des communications des gouverneurs et préfets de régions des quatre régions frontalières sur les actions réalisées dans leurs régions respectives depuis la dernière rencontre.

De l’économie des communications, l’on retient que les Gouverneurs et Préfets de régions des deux pays ont présenté l’état de la mise en œuvre de ces actions et les recommandations issues de la première rencontre. Cette présentation a fait ressortir les acquis importants enregistrés dans les quatre domaines suivants : politico-administratif et diplomatique, économique, environnemental et gestions des ressources naturelles ainsi que sécuritaire, de la première rencontre à ce jour.

Par la suite, quatre (04) commissions mixtes de travail ont été mises en place et présidées par les Gouverneurs et les Préfets des quatre (04) régions concernées. Les thématiques affectées à chacune des commissions ont porté sur les domaines suivants :  

  • politico administratif et diplomatique ;
  • social  et économique ;
  • environnemental et de gestion des ressources naturelles et
  • sécuritaire.

Les résultats des travaux des commissions ont été restitués en plénière et les échanges ont permis d’enrichir les plans d’actions opérationnels proposés.

A l’issue des travaux, les participants ont formulé les recommandations suivantes :

  • À l’endroit des autorités administratives frontalières :
  • associer les commissions nationales des frontières des deux pays aux différentes initiatives entreprises par toutes structures étatiques et partenaires en lien avec les zones frontalières ;
  • poursuivre les patrouilles conjointes de sécurisation de la bande frontalière ;
  • harmoniser les dispositions de contrôle et de surveillance sanitaire dans les zones frontalières ;
  • renforcer la collaboration entre les populations et les forces de défense et de sécurité ;
  • mettre en place des comités de veille et de sensibilisation dans les villages frontaliers ;
  • créer un cadre juridique formel de concertation entre les forces de défense et sécurité frontalières des deux Etats.
  • À l’endroit des deux Etats :
  • mettre en place des postes mixtes et intégrés de contrôle et de sécurité ;
  • poursuivre et intensifier des opérations militaires à l’image de l’opération « Comoé » ;
  • organiser une rencontre entre les autorités administratives et les responsables des forces de défense et sécurité frontalières relative aux problématique du racket et de la libre circulation des biens et des personnes ;
  • associer les autorités administratives frontalières des deux pays à la conférence au sommet du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC)

Dans leurs allocutions de clôture, les deux chefs des délégations se sont d’abord félicités de l’esprit de fraternité et de collaboration qui a prévalu tout au long de ces assises. Ensuite, ils se sont réjouis que cette rencontre ait permis aux autorités administratives frontalières des deux pays d’échanger autour de leurs préoccupations et d’élaborer des plans d’actions opérationnels. Enfin, ils les ont invitées à poursuivre les efforts pour la sécurité et l’amélioration des conditions de vie des populations vivant à leur frontière commune.

Les travaux ont enregistré la participation de cinquante-six (56) autorités administratives dont vingt-cinq (25) du Burkina et trente-un (31) de la Côte d’Ivoire.

La prochaine rencontre est prévue au mois d’avril 2022 à Bouna, chef-lieu de la région du Bounkani en Côte d’Ivoire en vue d’évaluer la mise en œuvre de ces recommandations.

Pour rappel, cette rencontre  qui est la deuxième du genre après celle tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Ferkessédougou en République de Côte d’Ivoire se situe  dans le  cadre de la mise en œuvre de l’Accord-cadre relatif à l’institutionnalisation de rencontres périodiques de concertation entre les autorités administratives frontalières du Burkina Faso et de la République de Côte d’Ivoire signé à la faveur  de la quatrième Conférence au Sommet des Chefs d’Etat du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC)  le 30 juillet 2014 à Ouagadougou par les deux Gouvernements.

À propos de la CNFCI

Créée par décret n° 2017-462 du 12 juillet 2017, la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’ivoire (CNFCI) a pour mission d’assister le gouvernement dans la conception, la définition et la mise en œuvre des politiques et stratégies nationales. Présidée par monsieur le premier ministre et regroupant 26 membres, elle est chargée notamment :

de faire des suggestions ou propositions au gouvernement en matière de délimitation, de matérialisation et de gestion des frontières , de veiller à la mise en œuvre effective des politique et stratégie nationales des frontières par le secrétariat  exécutif et également de veiller à la prévention  et au règlement des litiges frontaliers pouvant surgir entre la CI et les pays limitrophes .

Conformément aux termes dudit décret, et dans le cadre de l’opérationnalisation de la CNFCI, le Conseil des ministres a procédé le 29 janvier 2020 à la nomination de monsieur KONATE Diakalidia en qualité de Secrétaire Exécutif de cette commission.

Sercom CNFCI

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