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Le drapeau américain flotte de nouveau à Cuba


Abidjan 14/08/15 (lepointsur.com) – Le fameux et imposant bloc de béton et de verre du boulevard de front de mer Malecon à La Havane est redevenu l’ambassade des États-Unis au moment où le drapeau américain a été hissé par les mêmes trois marines qui l’avaient abaissé lors de la rupture des relations diplomatiques en janvier 1961 apprenons-nous de ici Radio-Canada.

John Kerry rouvre l’ambassade américaine de Havane lors d’un voyage historique

Le secrétaire d’État américain est arrivé à Cuba aujourd’hui pour consacrer le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux ex-ennemis de la guerre froide. La réouverture officielle de l’ambassade américaine dans une cérémonie a réuni les deux gouvernements et des élus du Congrès américain.

Ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez (à gauche) et John Kerry ont juré de continuer à travailler pour améliorer les relations

Ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez (à gauche) et John Kerry ont juré de continuer à travailler pour améliorer les relations

John Kerry s’est adressé aux Cubains et aux Américains présents à la cérémonie, les remerciant notamment d’être venus assister « à ce moment historique ». « Nous sommes réunis aujourd’hui parce que nos dirigeants […] ont pris une décision courageuse pour que nous arrêtions d’être prisonniers de l’histoire », a-t-il déclaré.

Une partie du discours du diplomate a par ailleurs été livrée en espagnol.

« L’heure est venue de tendre la main vers l’autre […], de déployer nos drapeaux et de les hisser pour signifier que nous nous souhaitons le meilleur.  » — John Kerry, le secrétaire d’État américain

M. Kerry, le premier chef de la diplomatie américaine à se rendre à La Havane en 70 ans, profitera de son voyage pour rencontrer des dissidents, alors que La Havane abordera la question de l’embargo encore imposé par Washington.

Washington et La Havane ont en fait rétabli leurs relations diplomatiques et rouvert leurs ambassades le 20 juillet, selon les termes d’un rapprochement annoncé en décembre dernier par les présidents Barack Obama et Raul Castro, qui s’est aussi manifesté par le retrait de Cuba d’une liste noire américaine « d’États soutenant le terrorisme ».

Protection des droits

La visite d’une dizaine d’heures du secrétaire d’État américain permettra également d’aborder certains sujets sensibles pour les deux pays qui ne se sont officiellement pas parlé pendant plus d’un demi-siècle, notamment la restitution à Cuba de la base navale américaine de Guantanamo et la protection des droits de la personne et des dissidents politiques.

« Je vais rencontrer des dissidents au cours d’une réception privée, à la résidence de l’ambassadeur américain à La Havane », a affirmé John Kerry à la télévision américaine Telemundo News.

« Nous n’allons pas balayer d’un revers de main nos inquiétudes pour la société civile et les droits de l’homme », a indiqué le département d’État, répondant ainsi aux propos du sénateur républicain américain d’origine cubaine Marco Rubio, qui accuse l’administration Obama d’avoir mis sous l’éteignoir ses exigences en matière de droits de la personne et des libertés.

Castro réclame la dette de l’embargo

La levée de l’embargo économique que Washington impose toujours à l’île communiste sera aussi au cœur des discussions qui se dérouleront pendant la visite de John Kerry. Cuba exige la fin de ce blocus implanté en 1962 par le président John F. Kennedy.

Un jour avant l’arrivée à La Havane du secrétaire d’État américain, l’ex-président cubain Fidel Castro, qui célébrait son 89e anniversaire jeudi, a rappelé dans un texte paru dans la presse, que les États-Unis doivent aux Cubains de « nombreux millions de dollars » pour les dommages liés à l’embargo économique.

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