Kinshasa et Brazzaville font la paix : plus question de Passeport et visa, retour au Laissez-passer
RDC – le 04 juin 2014 – Les délégations de République démocratique du Congo (RDC) et le Congo réuni lundi et mardi à Kinshasa ont annoncé des enquêtes sur les violations des droits de l’Homme présumées commises lors des expulsions massives et d’un nouvel accord sur la circulation des personnes entre les deux rives.
Les délégations des deux Congo conduites par le ministre de l’Intérieur de leur pays:, Richard Muyej, pour la RDC et pour le Congo, Raymond Mboulou ont fait deux annonces pour tenter de résoudre la crise née de l’expulsion massive de ressortissants de la RDC vivant au Congo.
La première est la création d’une commission mixte chargée de mener des enquêtes sur les présumées violations des droits humanitaires survenues au cours des expulsions de plus de 130.000 Congolais de RDC du Congo.
La seconde, un nouvel accord sur la circulation des personnes entre les deux rives du fleuve Congo. Les riverains du fleuve Congo pourront à nouveau traverser munis d’un laissez-passer et d’une carte d’identité, cependant il faudra un passeport aux habitants du reste du pays et à ceux qui désirent s’installer à Brazzaville.
Ces décisions interviennent suite à la crise diplomatique entre les deux pays qui avaient durci les conditions d’entrée des ressortissants de leur voisin traversant le fleuve Congo, frontière naturelle entre les deux villes suite à l’opération massive lancé le 4 avril par le Congo qui s’était soldé par le retour de gré ou de force de près de 130.000 ressortissants de RDC.
Les travaux de la commission mixte défense et sécurité entre la RDC et le Congo-Brazzaville se sont achevés mardi 3 juin à Kinshasa. Principale retombée de ces assises : la signature d’une convention sur la circulation et l’établissement des personnes et des biens entre les deux pays.
Les experts ont déclaré à l’occasion que les huit textes règlementaires existants sur la circulation et l’établissement des personnes entre les deux rives du fleuve Congo sont caducs car ils n’avaient jamais été ratifiés. La convention signée mardi à Kinshasa devra être ratifié « urgemment » par les parlements des deux États.
Les deux pays ont aussi convenu de mettre sur pied une équipe mixte RDC-République du Congo. Elle examinera au cas par cas les allégations relatives aux violations des droits humains commises lors des expulsions des Congolais de la RDC de Brazzaville dans le cadre de l’opération « Mbata ya Bakolo », [gifle des aînés, NDLR].
Autre avancée obtenue : les représentations diplomatiques et consulaires concernées devraient désormais être informées avant toute opération d’expulsion massive, ont préconisé les deux parties en discussion.
Les deux parties sont tombées d’accord sur les chiffres des personnes concernées par ces opérations d’expulsions lancées en avril dernier, soit cent trente six milles personnes dont cinquante-sept mille enfants.
Selon RFI, l’un des principaux points de cet accord, toutes les personnes vivant le long de la frontière de plus de 1 300 Km qui sépare les deux pays vont pouvoir, de nouveau, traverser cette frontière pour un séjour court – trois jours maximum – avec simplement un laissez-passer et une carte d’identité. En dehors de cette zone frontalière, les personnes qui voudront traverser devront se munir d’un passeport et d’un visa.
En outre, tous ceux qui veulent s’installer au Congo Brazzaville ou au Congo Kinshasa et y vivre, auront besoin d’un passeport et d’un contrat de travail.
Les représentants de deux pays ont cependant reconnu le droit de chacun d’appliquer sa réglementation nationale en matière d’entrée et de séjour des étrangers.
De notre correspondante Maty G Fanny avec radio Okapi