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Journée internationale de lutte contre les mutilations génitales : Le Wanep-Côte d’Ivoire invite les populations à ne pas baisser la garde


lepointsur.com (Abidjan, le 6-2-2015) A la faveur de la journée internationale de lutte contre les mutilations génitales le Wanep-Côte d’Ivoire a produit une déclaration dont copie est parvenue à lepointsur.com. Dans celle-ci, en effet, l’Ong encourage tous les acteurs de la société à une synergie d’actions, en vue d’annihiler le phénomène en Côte d’Ivoire.

Une image qui en dit long sur les souffrances des jeunes filles confrontées au phénomène de l'excision. (Ph:Dr)

Une image qui en dit long sur les souffrances des jeunes filles confrontées au phénomène de l’excision. (Ph:Dr)

Aujourd’hui, 6 Février 2015, c’est la Journée Internationale contre les mutilations génitales. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les Mutilations Génitales Féminines sont des interventions qui altèrent ou lèsent intentionnellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non médicales. Cette pratique touche entre 100 et 140 millions de femmes et de filles dans le monde.

Ces pratiques ont pour conséquence à court terme, de créer de graves hémorragies, l’ulcération et les infections des organes génitaux, un risque accru de contracter les infections sexuellement transmissibles dont le VIH SIDA. A long terme, elles exposent les victimes aux problèmes urinaires dont les fistules, aux chéloïdes, aux problèmes menstruels, aux kystes, à la stérilité, aux complications liées à l’accouchement, à la mise en péril du nouveau-né et à la mort.

Les Mutilations Génitales Féminines sont internationalement considérées comme une violation des droits des jeunes filles et des femmes. En Côte d’Ivoire, cette pratique est particulièrement courante au sein de certaines communautés dans le Nord et l’Ouest du pays dont certains membres évoquent la pérennisation d’une pratique rituelle ancestrale.

Selon l’enquête démographique et de santé à indicateurs multiples de 2011-2012, 38% des femmes âgées de 15 à 45 ans ont été excisées avec un taux supérieur à 70% dans le Nord et le Nord -Ouest, 57% à l’Ouest, 50% au Centre-Nord, 21% au Nord-Est, 20% au Centre-Est et 13% au Centre. En 2013, a eu lieu le premier procès d’exciseuses en Côte d’Ivoire où neuf femmes ont été condamnées à Katiola (nord) à un an de prison pour l’excision d’une trentaine de fillettes.

Le WANEP-Côte d’Ivoire, qui travaille à promouvoir le droit des femmes est totalement engagé dans la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines. En effet, ce programme abrite depuis juin 2013 un projet de lutte contre les violences basées sur le genre dont l’excision. Ce projet, financé par le gouvernement australien mène des campagnes de sensibilisation dans 68 localités du Département de Bangolo, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire pour demander aux populations locales d’abandonner cette pratique certes ancestrale mais néfaste.

A la faveur de la Journée Internationale contre les Mutilations Génitales Féminines, le WANEP-Côte d’Ivoire invite tous les acteurs à ne pas baisser la garde. En effet, pour venir à bout de cette pratique culturelle, il faut une lutte soutenue de longue haleine que nous pouvons remporter si acteurs gouvernementaux, bailleurs de fonds, Organisations de la Société Civile restons mobilisés, pour des actions concertées et bien coordonnées, tout en faisant des évaluations périodiques tendant à mieux orienter les actions. Restons mobilisés pour bouter les Mutilations Génitales Féminines hors de Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan, le 05 Février 2015

Pour le WANEP-Côte d’Ivoire

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