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Interdits d’activités : Plusieurs ex-combattants démobilisés de la cellule 39 assiègent la préfecture de Korhogo #Poro


Ils étaient nombreux, les ex-combattants de la cellule 39 à prendre d’assaut la préfecture de Korhogo pour protester contre une décision du Préfet Daouda Ouattara.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 23-3-2017) C’est dans une ambiance tendue et surchauffée que les anciens combattants ex-démobilisés de la cellule 39 ont envahi, en fin de journée du jeudi 23 mars 2017, la préfecture de Korhogo pour protester contre la décision du Préfet qui leur interdit toute liberté de réunion ou de toute autre activité .

Des propos fusent de partout « Nous ne reconnaissons pas cet arrêté. Nous sommes prêts à mourir s’il le faut pour défendre nos droits », scandent les membres de la cellule 39, visiblement, remontés contre l’autorité préfectorale.  Ou encore  « C’est un ordre et un coup d’Amadou Gon Coulibaly. Pourquoi, veut-il interdire notre mouvement ? Nous disons non et non. S’ils veulent mettre le feu, nous sommes prêts. » Entend-t-on dans la foule furieuse et déchaînée.

En effet,  c’est par  l’arrêté numéro 018 en date du 21 mars 2017, le Préfet de la région du Poro, Préfet du département de Korhogo, Daouda Ouattara, met fin à toutes les activités de la cellule 39 dans la région du Poro  pour cause de non déclaration de ladite cellule comme association. Une décision signifiée aux concernés dans les locaux de la préfecture.

Pour Ouattara Yssouf dit Diablo, patron de ladite cellule, c’est de l’incompréhension et une surprise. « Depuis des mois, nous avons déposé une demande de reconnaissance de notre association, mais  le Préfet n’a jamais signé notre déclaration. A chaque fois, il évoquait d’autres associations du même type, pour ne pas reconnaître notre association », s’insurge le Secrétaire général national de la cellule 39.

Poursuivant, il dénonce une manœuvre politicienne et une politique de deux poids deux mesures. « Tandis qu’ici, on interdit nos activités, à Bouaké on reconnait officiellement, un collectif dit des ex-démobilisés et qui est en réalité, une émanation et une fabrication du pouvoir. C’est nous, cellule 39, qui avons la majorité. Il s’agit de 5 de nos camarades qui ont reçu de l’argent des autorités pour déstabiliser notre mouvement »,   rappelle-t-il.

Autre raison, selon lui, de « l’acharnement » des autorités contre la cellule 39, est le fait qu’ils sont accusés d’être des pro-Soro Guillaume. « Vous travaillez pour Soro. Vous voulez mettre Soro au pouvoir. C’est ce que nous entendons, à chaque fois, que nous avons des rencontres avec les autorités », révèle Ouattara Yssouf Diablo.

Puis, il souligne l’incohérence de la décision d’interdiction de leurs activités. « Pourquoi alors, les autorités, en premier chef, le Premier-ministre, Amadou Gon Coulibaly nous a reçus à sa résidence ? Pourquoi, le Préfet et ses collaborateurs ont eu plusieurs rencontres avec nous, si tant est que nous ne sommes pas reconnus ? » S’interroge le premier responsable de la cellule 39.

Avant d’émettre des craintes pour sa sécurité.  « Je pense que l’on veut m’arrêter et me jeter en prison. Pis, mes proches redoutent  mon élimination physique. Je vis dans la clandestinité. » Avoue Ouattara Yssouf Diablo

Soro Djeneba Tiékoungo , correspondante régionale

 

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