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Grève de 72 heures à la Petroci/ Ce qui s’est réellement passé #civ


Les activités à Petroci sont suspendues pendant trois jours, pour des raisons de grève.Ph.Dr

Les activités à Petroci sont suspendues pendant trois jours, pour des raisons de grève.Ph.Dr

Abidjan, 3-2-16 (lepointsur.com)-La conjoncture est très difficile, voire inédite, pour PETROCI qui se trouve aujourd’hui face à des dettes très importantes contractées avant Avril 2011, des obligations de cash calls (appels de fonds) non satisfaites, une forte baisse des revenus due à la chute vertigineuse des cours du pétrole brut (de $144/baril à environ $30/baril) et un exercice 2015 qui sera en perte d’environ 24,8 milliard FCFA après trois exercices positifs qui ont permis de distribuer 36 milliards de dividendes à l’Etat. Tels sont entre autres, des faits relevés par Adama Toungara, ministre du pétrole et de l’énergie a l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux 2016 vendredi  16 janvier 2015, au personnel de Petroci.

Devant cette situation inédite, la nouvelle direction générale de Petroci a entrepris de mettre en œuvre les conclusions et recommandations les plus urgentes des audits et de bâtir un budget 2016 plus réaliste basé sur un baril à $30. « A travers le monde, depuis début 2015 des milliers d’emplois sont éliminés dans les sociétés pétrolières ainsi que des projets pétroliers de plusieurs milliards de dollars, » a-t-il indiqué.

Ainsi, le vendredi 8 janvier 2016, la direction générale de Petroci a procédé à la suppression de dix (10) postes de conseillers et coordinateurs auprès du DG et qui en réalité sont des doublons structurels de certaines Directions et Départements existants.  Le mardi 12 janvier 2016, notification de licenciement a été donnée à quarante agents, classés par l’audit comme à « Faible potentiel » et ne montrant pas de capacité à tenir leurs postes de manière satisfaisante.

Le licenciement pour motif économique confère aux 50 salariés licenciés un droit acquis de priorité de réembauchage durant un délai de deux ans. « Aussi, en cas de retour à meilleure fortune dans ce délai, ils pourront être réembauchés par la société selon leur profil suivi du renforcement de leur capacité, » soutient notre source.

C’est dans ce contexte que les délégués du personnel appuyés par le Syntepci et l’Ugtci ont déposé un préavis de grève à Petroci et saisi la direction générale du travail à l’effet de demander l’annulation des licenciements, la réintégration de tous les agents licenciés et la mise en place d’un plan de départ négocié.

« Reçus par la direction générale de Petroci, ils ont été informés de ce que les licenciements sont liés à la situation économique de la Société et du secteur pétrolier, mais qu’aucun autre licenciement n’était prévu si la conjoncture économique du secteur ne se dégrade pas. Si cette conjoncture venait à se dégrader la direction générale avec son conseil d’administration saisirait tous les partenaires sociaux pour discuter d’autres mesures qui pourraient être conçues ensemble,«  rassure notre interlocuteur sous le sceau de l’anonymat, « la direction générale a indiqué ne pouvoir réintégrer les agents licenciés, mais s’inscrit dans le cadre des dommages et intérêts prévus par le nouveau code du travail (article 15.18) qui prévoit un minimum de trois (3) mois de salaire brut jusqu’à un maximum de vingt (20) mois à titre de dommages et intérêts« .

Des agents de la Petroci manifestent contre le licenciement de leurs collègues.Ph.Dr

Des agents de la Petroci manifestent contre le licenciement de leurs collègues.Ph.Dr

Par ailleurs, trois séances de négociations ont eu lieu sous la médiation de la direction générale du travail et au terme de la séance du lundi 1er février 2016,  un constat de forte divergence entre les deux parties a été fait. Petroci a évolué et proposé  huit mois pour les hauts cadres et dix mois pour les quarante autres agents.

En face, les délégués, le syndicat Syntepci et l’Ugtci ont proposé l’application d’une matrice qui part d’un minimum de 27 mois à 60 mois. « Ces éléments sont consignés dans l’avant dernier rapport de négociations établi par la direction générale du travail et signé par toutes les parties. Lundi 1er février à 18 heures la séance de discussions a été levée sans conclusions et la Direction Générale du Travail a indiqué qu’elle s’en réfèrerait à sa hiérarchie à laquelle elle rendra compte, » a-t-il renchéri.

Malheureusement, mardi 2 février, la direction de Petroci a constaté que les délégués ont lancé un mouvement de grève de 72 heures sur les sites stratégiques, dont la base logistique à Vridi perturbant le départ des équipes vers les sites de forages et de maintenance d’activités pétrolières  en mer. Conséquences, des préjudices  potentiels de plusieurs centaines de milliers de dollars causés par jour.

Kpan Charles

 

 

         

 

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