Politique

Front populaire ivoirien Affi N’Guessan : ‘’Gbagbo m’a confié le parti, il faut qu’il vienne me trouver à la tête’’


lepointsur.com (Abidjan, le 15-2-2015) Prenant pour prétexte la cérémonie d’échange de vœux avec les femmes du Front populaire ivoirien qui a pour cadre le Qg du président Gbagbo, le samedi 14 février 2015, le président a lancé des pics à l’endroit de tous ceux qui ont décidé de le voir quitter la tête du plus important parti de l’opposition ivoirienne.

Pascal Affi N'Guessan déterminé à se maintenir au poste de président du Fpi. (Ph: Dr)

Pascal Affi N’Guessan déterminé à se maintenir au poste de président du Fpi. (Ph: Dr)

Pour Pascal Affi N’Guessan, il n’est pas question de céder au moindre chantage venant de qui que ce soit. C’est qui semble être la quintessence du message qu’il a adressé le week-end dernier depuis le siège provisoire du Front populaire ivoirien. D’autant plus que le natif de Bongouanou et ancien Premier-ministre du Président Laurent Gbagbo, il tient les rênes par la volonté de son mentor qui, selon lui, au regard de ses capacités politiques, aurait décidé ainsi. Puis, le président du Fpi de narguer tous ses détracteurs qui ont juré de l’évincer par tous les moyens.

« Gbagbo m’a confié le parti. Il faut qu’il vienne me trouver à la tête », a-t-il indiqué. Poursuivant, il a ajouté avec plus de fermeté, « Je suis là, je tiens la direction du parti, je ne lâcherai ». Dans la foulée, il n’a pas été du tendre avec les irréductibles du Front populaire qui, selon lui, ont décidé d’utiliser la force des muscles sur le terrain de la politique. Pour lui, en effet, « on ne fait pas la politique avec gros cœur ».

Selon Pascal Affi N’Guessan, la politique est l’art qui s’exerce avec beaucoup de finesse, avec à la clef, des stratégies, en vue de parvenir au sommet de l’Etat. « On fait la politique avec la tête et intelligence », a-t-il martelé. Cette sortie du président du Fpi apparaît comme la première sortie officielle après la claque qui lui a été infligée le samedi 7 février dernier à Gagnoa lorsqu’il allait prendre part aux obsèques de la mère de son mentor politique, l’ex-Président Laurent Gbagbo, dont l’organisation avait été confiée à Aboudramane Sangaré, le vice-président du parti.

Toute chose qui avait fait dire que la claque survenue après celle de la place Ficgayo de Yopougon lors de la dernière veillée funèbre à Abidjan avait été orchestrée par le vice-président du Fpi pour l’éloigner d’un si important événement. Evidemment, cette sortie de Pascal qui apparaît comme la réponse du berger à la bergère n’est pas faite pour faire baisser la tension dans les rangs des frontistes. Faut-il le noter, la sorte de guerre de tranchée qui prend de plus en plus forme au sein du parti fondé par Laurent Gbagbo prend sa source depuis que le président actuel Pascal Affi N’Guessan a décidé briguer un autre mandat pour se succéder à lui-même.

Il n’en fallait pas plus pour que Michel Gbagbo, le fils aîné de l’ex-chef de l’Etat dépose la candidature de son père, pourtant incarcéré à la Haye. Une occasion pour tous ceux qui ne supportaient pas Pascal Affi N’Guessan d’apporter tout leur soutien à Michel Gbagbo, avec pour objectif d’évincer le président du Fpi. Une tâche qui semble bien difficile au regard de la détermination de Pascal Affi N’Guessan à contrôler le parti. Dans tous les cas, la guerre continue de s’accentuer au sein de la formation créée par Laurent Gbagbo.

Idrissa Konaté

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