Economie

Forêt classée de Cavally : La Sodefor et ses partenaires peaufinent des stratégies communes #Ouestivoirien


C'est avec beaucoup d'intérêt que les participants ont pris part à cet atelier. (Ph: Le Point Sur)

C’est avec beaucoup d’intérêt que les participants ont pris part à cet atelier. (Ph: Le Point Sur)

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 2-9-2016) Pour faire face à la grave menace de destruction à laquelle est exposée la forêt classée de Cavally, la Sodefor et plusieurs de ses partenaires se sont rencontré le jeudi 1er septembre 2016 à la salle de conférence de l’institution dans le cadre d’un atelier qui portait sur des plans d’actions à court et moyen termes, en vue de sauvegarder ce couvert forestier qui peut encore être repris.

Présentant un rapport des missions de sauvegarde de la forêt initiées par la WCF (Wild Chimpanzee Fondation ou Fondation des Chimpanzés sauvages), Firmin Konan fait état de l’insuffisance des missions de surveillance dans cet espace forestier du fait de leur coût élevé. Mieux, l’expert de la fondation relève avec regret les risques liés aux missions commanditées par WCF.

Dans la foulée, il préconise une intervention à plus grande échelle pour la reprise en main de la forêt classée de Cavally. Pour sa part, Dosso Guevara est longuement revenu sur les actions menées par Stbc, en vue de préserver cet espace réservé par l’Etat de Côte d’Ivoire. Il s’agit notamment d’opérations de destruction de biens dressés dans la forêt.

Les autorités administratives et politiques de la région étaient présentes. Ici, le Préfet Kouassi Bio et l'honorable Déhé Paul, député de Taï.

Les autorités administratives et politiques de la région étaient présentes. Ici, le Préfet Kouassi Bio et l’honorable Déhé Paul, député de Taï.

Ainsi, selon lui, de 2013 à 2016, ce sont au total 1.378,87 hectares de culture, 196 pépinières, 230 abris et autant de personnes arrêtées. Il n’a pas manqué de relever certaines difficultés dont des agressions physiques auxquelles les Stbc et la Sodefor doivent faire face. Il est aussi revenu sur la nécessité de mener une action d’envergure telle que celle qui a contribué à la libération de la forêt classée du mont Péko.

La menace est si réelle que le Préfet du département Taï présent à cet atelier, tire la sonnette d’alarme. « Notre forêt est gravement menacée. Si nous n’y prenons garde, elle disparaîtra », prévient le gouverneur Kouassi Bio. Le Colonel Mamadou Sangaré, Directeur général de la Sodefor a, quant à lui, exhorté les participants à capitaliser les expériences, en vue de trouver une solution durable à la problématique de sauvegarde de la forêt classée de Cavally.

Idrissa Konaté

Propos recueillis

Colonel Mamadou Sangaré (DG Sodefor) :

‘’Il y a espoir pour la sauvegarde de la forêt classée du Cavally’’

Colonel Mamadou Sangaré, Dg de la Sodefor« C’est vrai que nous parlons d’infiltration de la forêt classée du Cavally, mais c’est l’infiltration dans les forêts classées de façon générale. Ce qui sera dit pour Cavally le sera aussi pour les autres forêts.

Chaque fois que nous sommes intervenus, nous avons maîtrisé la situation. Mais quand les agents se retirent, on revient au point de départ, à tel point que finalement, nous sommes arrivés à ceci, pour dire peut-être que la stratégie que nous avons n’est pas la bonne. Il faut donc associer tout le monde à la réflexion pour trouver une solution durable. Je crois que c’est ça l’objectif de cette rencontre.

Le résultat principal auquel nous nous attendons aujourd’hui, c’est que chacun des acteurs puisse nous dire, par rapport à sa connaissance du terrain, par rapport à son expérience, quelles peuvent être les solutions durables. Et nous attendons qu’à ce niveau, des propositions concrètes nous soient faites. Maintenant, une fois que ces solutions auront été identifiées, la deuxième étape pour nous, sera la sensibilisation.

C’est pour cela que dans le courant du mois de septembre, je ferai une grande mission de sensibilisation dans la région pour informer largement les populations sur les mesures qui auront été arrêtées. Et puis, une fois que cette phase de sensibilisation sera achevée, alors on passera à l’étape de mise en œuvre effective des mesures d’apurement de la forêt qui auront été arrêtées, de sorte à ce que nous puissions effectivement sauver cette forêt.

Pourquoi Cavally ? Parce que dans la région, on peut dire aujourd’hui que c’est la forêt la mieux conservée. Et si cette forêt est touchée, c’est le parc national de Taï qui a en même temps son plan de déstabilisation qui est programmé, donc c’est le parc national qui est menacé, parce que Cavally constitue au fait la zone tampon. C’est pour cela que pour nous, c’est assez important de pouvoir sauver cette zone par tous les moyens, de sorte à protéger aussi durablement le parc national de Taï et ses environs.

Il y a espoir pour la sauvegarde de la forêt classée du Cavally, mais aussi de l’ensemble des forêts classées de Côte d’Ivoire. Je suis assez optimiste là-dessus. Nous avons l’avantage de travailler sur une ressource qui est renouvelable, pourvu seulement que les conditions de sécurité et les conditions de son développement soient réunies.

Si demain, cette forêt devient apaisée, si demain cette forêt n’est plus agressée, si demain personne ne rentre encore dans ces forêts, vous allez voir que la nature va reprendre sa place. C’est pour ça que je suis assez optimiste. Par contre, ce que nous devons nous donner actuellement comme moyen, c’est de voir comment on peut réussir à sécuriser ces forêts, comment on peut réussir à faire en sorte que ces activités humaines qui les perturbent n’aient plus lieu à l’intérieur. Je pense que c’est ce qui doit être notre priorité.».

Propos recueillis par Idrissa Konaté

 

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