Face au déficit d’enseignants dans le supérieur : L’Etat tarde à recruter plusieurs docteurs


lepointsur.com (Abidjan le 25-1-2015) Ils sont 188, issus de 24 facultés, les docteurs formés par l’Etat de Côte d’Ivoire, dont le recrutement semble encore traîner. Las d’attendre une intégration qui tarde encore, ceux-ci ont décidé de porter l’affaire devant le grand public, voire à la connaissance du Chef de l’Etat.

Dr Kévin Boumy, président du collectif des docteurs non intégrés.

Dr Kévin Boumy (au centre), président du collectif des docteurs non intégrés. Ph: Dr

Au cours d’une conférence de presse prononcée récemment à la Maison de la presse d’Abidjan, le collectif des docteurs non intégrés s’est prononcé sur la question. « Nous savons que l’Etat de Côte d’Ivoire, engagé dans un processus irréversible d’émergence à l’horizon 2020, a besoin de nos compétences et ne sera certainement pas fier que les docteurs soient la honte de leur génération », a indiqué le président.

A juste titre, au nom de ses pairs, Dr Kévin Boumy s’en est remis au Président de la République qu’il considère, avant tout, comme un collègue. Pour lui, en effet, Dr Alassane Ouattara a parfaitement conscience des énormes sacrifices à consentir pour obtenir le doctorat.

« Monsieur le Président de la République, ne nous laissez pas mourir de faim, ne nous abandonnez pas aux regards moqueurs. Nous ne voulons pas regretter tant d’années de privations », a-t-il soutenu.

Dr Kévin Boumy a, dans la foulée, battu en brèche l’argument de l’excellence pour retarder leur intégration. Selon lui, cela ne devait pas être à l’ordre du jour. Car, le doctorat qui en Côte d’Ivoire équivaut au bac plus 10, plus 5 années de spécialisation, est en lui-même un critère suffisant de sélection.

« Pour faire un Doctorat, surtout en Côte d’Ivoire, seule la volonté ne suffit pas. Il faut à l’impétrant des acquis théoriques et pratiques solides pour être parmi la poignée de sélectionnés pour le 3ème cycle. Et très peu d’étudiants qui entament le 3ème cycle avec ses obstacles de tout genre, arrivent au bout du tunnel par une soutenance publique », s’est-il justifié.

Puis, le président du collectif des docteurs non intégrés, de souligner que lui et ses pairs sont aussi excellents que leurs amis qui ont été retenus. Pour Dr Kévin Boumy, il est nécessaire d’intégrer tous les docteurs, pour endiguer le déficit d’enseignants au supérieur.

Il est, en effet, inconcevable que pendant que les autorités universitaires font remarquer un déficit de 2500 à 3000 enseignants dans le supérieur, les dossiers de 188 docteurs qui représentent à peine 10% des besoins de l’Etat soient retardés. Rien ne peut justifier une telle lenteur de la part de l’administration universitaire.

Idrissa Konaté

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