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Entretien-Fondio Vazoumana (Président du Cidh) : ‘’Nous voulons attirer l’attention de plus de personnes sur les notions des Droits de l’Homme’’


lepointsur.com (Abidjan, le 6-9-2015) Au cours d’un entretien avec lui, le président du Comité ivoirien des Droits de l’Homme est revenu sur le bilan de l’Université de vacances des Droits de l’Homme qui a récemment eu lieu dans la commune de Bingerville. Fondio Vazoumana n’a pas manqué de noter sa volonté de contribuer au succès des prochaines échéances électorales. A ce propos, il a annoncé une campagne pour des élections sans violence.

Fondio Vazoumana, vous êtes le président du Cidh, Comité ivoirien des Droits de l’Homme. Vous venez de réussir le pari de l’organisation de la première édition de l’université de vacances des Droits de l’Homme, une première dans l’histoire de la promotion des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. Quel est le sentiment qui vous anime après un tel exploit ?

Merci pour l’occasion que vous me donnez de parler une fois encore du Cidh. Effectivement, c’était la première édition de l’Université de vacances des Droits de l’Homme que nous avons eu à organiser en partenariat avec la division des Droits de l’Homme de l’Opération des Nations Unies en Côte d’ivoire. Nous avons été très heureux de voir des jeunes Ivoiriens mobilisés pour avoir des notions sur les Droits de l’Homme. Le Cidh profite donc de votre organe pour dire merci à tous ces jeunes participants qui se sont retrouvés à Bingerville pour bénéficier d’une telle formation.

Pouvez-vous estimer le nombre de jeunes qui se sont déplacés pour participer à cette Université de vacances des Droits de l’Homme ?

Le projet avait été monté à l’endroit 100 participants. Finalement, nous avons été débordés. A notre grande surprise, nous avons enregistré 144 participants, en dehors des membres du Cidh, dont 68 jeunes filles.

Pouvons-nous avoir une idée des modules qui ont meublé cette première édition de l’Université de vacances des Droits de l’Homme ?

Pour cette première édition, la formation s’est déroulée autour de six modules, avec pour thème principal, ‘’La jeunesse face au défi du respect des Droits de l’Homme dans le processus de démocratisation de la Côte d’Ivoire’’. Le premier module s’intitulait ‘’la culture de la paix, la culture démocratique et la cohésion sociale’’, tandis que le deuxième était relatif aux ‘’généralités sur les Droits de l’Homme’’. Quant au troisième, il accordait une place de choix à ‘’la promotion du genre et l’égalité sociale’’. Animé par les experts de l’Onuci, le quatrième module se rapportait aux ‘’Droits de l’Homme et élections’’. Le cinquième module quant à lui, relevait les ‘’conséquences du non respect des Droits de l’Homme’’ et enfin, le sixième mettait en avant les ‘’mécanismes de la justice transitionnelle’’.

En termes de bilan de la promotion des Droits de l’Homme, hormis l’Université de vacances des Droits de l’Homme, à quel niveau peut-on situer aujourd’hui le Cidh ?

En matière de promotion des Droits de l’Homme nous avons un bilan presque satisfaisant. Mais le plus important pour nous, c’est de continuer de travailler. Il y a encore beaucoup de choses à faire dans nos Etats. C’est d’ailleurs pourquoi nous disons que nos actions à venir doivent mobiliser plus de personnes ou alors, attirer l’attention de plus de personnes sur les notions des Droits de l’Homme. Ainsi, celles-ci pourront les relayer dans leurs entourages respectifs. Voyez-vous, en dehors de cette université, nous avons d’autres actions en vue dans le cadre de la promotion des Droits de l’Homme.

Votre ambition est grande, eu égard aux obstacles qui peuvent se dresser sur le chemin de la promotion des Droits de l’Homme. Le Cidh bénéficie-t-il du soutien du gouvernement ou de partenaires ?

Il faut dire que pour cette première édition, c’est vrai que nous avons bénéficié du soutien de la division des Droits de l’Homme de l’Onu-Ci, mais pour des actions à venir, il est évident que nous allons nous orienter vers d’autres partenaires pour appuyer nos actions en matière de promotion. En tout état de cause, comprenez que le Cidh a besoin de soutien.

Quelles sont les attentes du Cidh ?

Nous fondons beaucoup d’espoir sur la communication autour de nos activités. Nous attendons nouer un réel partenariat avec les journalistes, de sorte à les impliquer davantage dans la promotion des Droits de l’Homme. Egalement, nous attendons que les autorités nous facilitent la tâche, à travers des supports didactiques qui pourraient être utilisés dans les établissements scolaires, en vue d’une plus large diffusion des notions de Droits de l’Homme. Nous attendons que tout le monde s’implique dans la promotion des Droits de l’Homme. Cette tâche ne doit pas être seulement l’affaire des organisations internationales ou des Ong locales.

Quel type de rapport lie le Cidh à sa tutelle, le ministère de la Justice, des Droits de l’Homme et des libertés publiques ?

Avant tout, nous avons un rapport de tutelle avec ce ministère. Dans ce cadre, le Cidh lui dresse annuellement le rapport de ses activités. Nous associons aussi le ministère à toutes nos activités, en l’occurrence à l’Université de vacances des Droits de l’Homme où le ministère était représenté. Nous disons merci au ministère pour tous les égards accordés au Cidh.

Cette année, votre cible dans le cadre de l’Université des Droits de l’Homme était la jeunesse. Garderez-vous la même cible ou allez-vous regarder vers d’autres catégories d’âge ?

La jeunesse reste toujours une priorité pour le Comité ivoirien des Droits de l’Homme. C’est pourquoi nous allons continuer de la former. Vous n’êtes pas sans ignorer que les violations massives des Droits de l’Homme proviennent souvent des jeunes. Notre volonté est d’installer en eux, les défenses des Droits de l’Homme. Toutefois, pour l’édition prochaine, en plus de la jeunesse, nous allons ajouter d’autres personnes. Notamment des agents de l’Etat par exemple.

En dehors de l’Université de vacances des Droits de l’Homme qui a connu un franc succès, de quelles autres stratégies dispose le Cidh pour promouvoir les Droits de l’Homme ?

Il y a plusieurs moyens d’action. Cette année, nous avons organisé des ateliers, notamment sur la saisine de la justice en cas de violation des Droits de l’Homme dans la commune d’Abobo. En dehors de cela, nous faisons des publications sur plusieurs supports de communication, même sur les réseaux sociaux, en vue de promouvoir les Droits de l’Homme. Dans le mois de février 2015, le Cidh a tenu une conférence sur les Droits des enfants à Boundiali. Cette année, nous comptons initier une campagne pour des élections sans violence qui sera lancée bientôt.

Quelles sont les perspectives du Cidh ?

Il s’agit essentiellement de l’exécution de notre programme d’activités 2015. L’Université de vacances des Droits de l’Homme était certes, l’activité phare, mais il reste cette campagne de sensibilisation en faveur des élections sans violence. Bien entendu, nous comptons la réussir avec l’ensemble de la société civile. En plus, nous allons commémorer la journée du 10 décembre qui est la date anniversaire de la déclaration universelle des Droits de l’Homme et qui en réalité, est la Journée internationale des Droits de l’Homme. Ce sera pour nous, une véritable campagne de sensibilisation pour la promotion des Droits de l’Homme. Je voudrais inviter toutes les organisations de promotion des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire à l’union. Car c’est dans l’union que nous allons atteindre nos différents objectifs. Je salue au passage la Plateforme pour la défense des Droits des populations déguerpies ou à déguerpir.

Réalisé par Idrissa Konaté

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