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Election présidentielle : Contre vents et marées, Michel Mokoko veut affronter Sassou N’Guesso #CongoBrazzaville


Candidat à l’élection présidentielle du 20 mars, Jean-Marie Michel Mokoko s’est tourné mercredi 10 février vers le chef d’état-major pour lui faire part de son sentiment à l’égard d’un « acte insensé, honteux et nauséeux » survenu la veille. Comme il l’avait annoncé à Bangui, le général Jean-Marie Michel Mokoko, ancien chef d’état-major, est rentré à Brazzaville le 9 février. Et la réception qui lui fut réservée est révélatrice du climat politique dans le pays, dit-il.

A son arrivée à l’aéroport international Maya-Maya, aux environs de 19 h 35, l’ancien conseiller du président Denis Sassou-Nguesso a eu un comité d’accueil pour le moins étonnant. D’abord empêché de quitter le salon d’honneur par des policiers en uniforme et en civil, Jean-Marie Michel Mokoko a ensuite été reçu par un groupe d’une quarantaine de personnes, descendues de deux bus de vingt-quatre places, visiblement bien équipés.

« Un message clair »

C’est sous des jets de pierres et des gaz lacrymogènes rendant l’air irrespirable que le général Jean-Marie Michel Mokoko et son escorte ont foulé le sol de Brazzaville. Sa voiture a été lapidée, le pare-brise a volé en éclats et son garde du corps a été légèrement blessé au visage. Puis, des éléments du comité d’accueil ont ensuite tiré quelques rafales en l’air, comme pour marquer le coup et envoyer un signal à cet ambitieux candidat à la présidentielle qui défie le chef d’Etat, au pouvoir depuis plus de trente ans et qui se représente en mars. « Le message est clair et menaçant, cela vient du plus haut niveau du pouvoir congolais », veut croire un proche de M. Mokoko.

Dans l’entourage de Michel Mokoko, au sein de l’opposition et des observateurs, beaucoup voient dans ce comité d’accueil la main du directeur général de la police, Jean-François Ndenguet. Chef d’orchestre de la répression et des basses besognes, le général Ndenguet est la bête noire des Congolais qui redoutent sa violence et ses jeunes miliciens en civil, lourdement armés, qui quadrillent Brazzaville. Il a récemment dirigé les opérations musclées pour asphyxier tout embryon d’insurrection et réprimer les manifestations contre le changement de Constitution voté par référendum en octobre, un scrutin largement contesté par la communauté internationale. Contacté, le général Ndenguet n’a pas souhaité réagir. Pour le moment, le pouvoir n’a fait aucun commentaire.

Le Monde Afrique

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