Actualite, Contribution

Dérives au sommet de l’Etat/ Un conseiller municipal RDR interpelle le Président OUATTARA.


DAKS

Monsieur DIARRASSOUBA Abdoulaye, Citoyen de la République de Côte d’Ivoire, Conseiller municipal de la commune de KANIASSO

Suites aux différents scandales qui ont éclaboussé des ministères et des directions de Premier plan, au sommet de l’Etat, un Conseiller municipal du Rassemblement démocratique des républicains (RDR) a jugé bon de donner de la voix. Tout en relevant  les pratiques peu indiquées au plus haut sommet du Gouvernement Alassane Ouattara. Il a souhaité  par ailleurs que les coupables soient jugés.

 Sa lettre ouverte

A Alassane Ouattara, Président de la République, Chef de l’Etat de la République de Côte-d’Ivoire et détenteur exclusif du pouvoir exécutif.

Avec Ampliation :

A Aimé Henri Konan Bédié,

A Mabri Toikeusse Abdallah, Ministre en charge du Recensement Général de la Population et de l’Habitat(RGPH).Ce recensement, boycotté par le Front populaire ivoirien (FPI), Parti de l’opposition, est un fiasco.12 milliards de FCFA jetés à l’eau. Encore  une dette de plus sur la tête de chaque ivoirien ;

A Monsieur Ibrahima Bah Directeur général de L’I.N.S (Institut National de la Statistique).

Nous avons été  inspirés par de nombreux échanges réels et virtuels, des Femmes et des Hommes, des opérateurs économiques. Voilà ce qui motive ces humbles et modestes observations.

12 milliards de FCFA, c’est à peu près ,18 .294.077, 292476 EURO. Voilà ce qui aurait été dépensé pour le RGPH qui se solde par un échec. On ne peut se taire. C’est énorme. C’est un gâchis.

Au peuple, de Côte d’Ivoire.

A toutes celles et à tous ceux qui habitent et vivent en Côte d’Ivoire.

Il faut que le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, nous écoute et nous entende aussi. Pas seulement ceux qui lui font la cour.

Je ferai parvenir ces observations aux bâilleurs de fonds internationaux, aux congrès des USA, au Parlement Européen, au siège des Nations-Unies et à d’autres organisations de défense des droits humains.

Quand on aime vraiment son pays, on doit pouvoir critiquer ses gouvernants pour les manquements. Peu importe qu’on ait voté  pour ou contre celui qui a été élu à la tête du pays. Nous aussi sommes les enfants de feu Georges Djéni Kobenan. Souvent, on a mal. Gbagbo Laurent est tombé à cause de son entourage, de ses courtisans. Cela devrait inspirer notre actuel Président de la République Alassane Ouattara pour accélérer les réformes au niveau des droits, des droits humain, de la gouvernance et l’application réelle des décisions et lois prises par lui et ses ministres, de l’application effective des lois, de la Justice et de la bonne gouvernance. Nous avons l’impression que le pays est géré comme si le peuple était mineur et n’a pas la capacité de comprendre les décisions politiques. Je m’insurge contre cela.

Je suis anti Gbagbo Laurent, je suis anti FPI déclaré et convaincu à cause de leur gouvernance. Raciste, xénophobe, excursionniste, discriminatoire, à la limite fasciste et criminelle d’Octobre 2000 au 11 Avril 2011.Mais, en aucun cas, cela ne veut pas dire que je serai moins exigeant, que je serai compréhensif, patient et complaisant avec la Gouvernance Alassane Ouattara. Oui, j’ai voté pour Alassane Ouattara, mais je ne lui ai pas donné un  chèque en blanc pour gérer et gouverner le pays comme bon lui semble. J’ai un devoir de    vigilance et de conscience à l’égard de qui est élu à la tête de la République de Côte d’Ivoire. Peu m’importe que l’élu soit de mon parti politique ou d’un autre parti politique. Le président de la République incarne toute la nation, toute la République. Ne l’oublions jamais. Je ne suis pas un citoyen complaisant, un citoyen de seconde zone. J’entends dire publiquement ce que je pense sur la gouvernance de mon pays, surtout quand je ne suis pas d’accord.

Je n’ai pas apprécié qu’on interdît le  FPI de tenir son meeting politique à Odienné. L’Etat a l’obligation de faire respecter la Loi et les libertés, aussi bien publiques que privées, au besoin par la réquisition de la force publique. Ce qui s’est passé à Odienné, ternit l’image internationale de la Côte d’Ivoire.

L’arrogance et le mensonge de certains de vos ministres, de certains  vos conseillers, seulement attirés par l’appât du gain, risque de vous rattraper au moment où vous devriez rendre compte au peuple de Côte d’Ivoire de votre mandat et de votre gestion. Nous espérons que vous ne nous direz pas, comme l’ancien Président de la République, Monsieur GBAGBO Laurent: » Je demande pardon, je ne savais pas, on m’a rien dit ». Si je vous porte des critiques et observations aujourd’hui, c’est pour éviter que vous nous prononciez ces mots au terme de votre gestion, de votre mandat. Ce serait trop facile pour vous de vous en sortir de cette manière passe partout.

On pourra me poursuivre, me mettre en prison, au besoin m’assassiner, mais mes idées, comme celles de feu Georges Djeni KOBINA, continueront à être une sève nourricière pour mon peuple et les générations futures. Je ne serai pas mort inutile.

De par une certaine confiscation des libertés, Djéni KOBINA Georges, est sorti du PDCI-RDA et a fondé le RDR. Donc, au RDR, qu’on évite les prises de positions unilatérales, la pensée unique. On affaiblira le RDR si on nous empêche de nous exprimer, de critiquer ce qui ne fonctionne pas. Et on aura trahi les idées et le combat de Djeni KOBINA GEORGES. Paix à son âme.

Des organes de presse dénoncent chaque jour des situations de corruption et de mauvaise gouvernance. Jamais, la Présidence de la République, jamais le Parquet n’ont fait un communiqué pour expliquer, éclairer l’opinion publique nationale et internationale. On se mue dans le silence, on méprise cette presse là, véritable contre-pouvoir. Que la presse dise vraie ou faux, l’Etat a le devoir de nous communiquer sa part de vérité, le parquet a le devoir d’ouvrir une information judiciaire pour vérifier si les faits sont avérés ou non. En Côte d’Ivoire, il n’en est pas ainsi. On ferme les yeux, on se tait. On ne dit rien. Dans les grandes nations de Liberté, de Démocratie, de Bonne Gouvernance, de transparence et d’Etat de Droit, quand la presse met en cause la gestion ou le comportement d’un ministre, d’un haut fonctionnaire ,celui- ci a le devoir de s’expliquer devant son peuple, devant l’opinion. Et souvent, le procureur, la justice se saisit de l’affaire, mène des investigations qui se concluent par soit un non-lieu ou une garde à vue avec mandat de dépôt et/ou  à la fin un procès. Entre temps, ce haut responsable, quelque soit son rang et son prestige aura déjà, au préalable, démissionné de ses fonctions pour préparer sa défense devant les tribunaux .Ici, en Côte-D’ivoire, en Afrique, à la limite, on s’en fout. C’est choquant et monstrueux pour un Etat de Droit en construction comme celui de la Côte-d’Ivoire. Ces abus et ces dérives doivent s’arrêter et faire place à la primauté de l’Etat de droit où tous les citoyens, sans exception, selon la loi et la constitution, sont égaux devant la règle, la norme républicaine. Tout justiciable bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à ce que la décision de justice soit marquée du sceau de l’autorité de la chose jugée, de manière définitive.

Mon pays, la Côte d’Ivoire, est très loin des standards internationaux de l’ETAT de Droit et de bonne gouvernance. Et j’ai très mal de voir plus de pauvreté, de misère, de tricherie, de compromission quand les usagers du service public sont confrontés à l’administration, à l’Etat. Le plus grand nombre du peuple de la Côte d’Ivoire souffre terriblement Monsieur le Président de la République du chômage, du népotisme, de la pauvreté, des injustices de toutes sortes et de la corruption de l’appareil d’Etat. Et cela est une menace, une bombe à retardement, pour l’Etat de Droit, pour la Liberté, pour la bonne gouvernance et l’Etat de Droit et la stabilité et la consolidation des bases démocratiques de notre pays, de notre nation, la République de Côte d’Ivoire. L’Etat me semble très faible quant à la prise des décisions vigoureuses et exemplaires à ce niveau.

L’Amour et les intérêts du pays doivent prévaloir sur toute autre considération. On ne cède ni à l’Injustice, ni à la corruption, encore moins aux menaces. On les méprise et on défend l’intérêt de son peuple et de son pays, si nécessaire au prix de sa Vie.

En Afrique et spécialement en Côte d’Ivoire, les gouvernants peuvent se permettre de gaspiller les deniers publics, l’argent du contribuable, sans avoir à rendre compte de leur gestion. C’est le manque de l’Etat de droit, c’est la non sanction de l’irresponsabilité de nos dirigeants et de nos gouvernants qui explique cela. Quand chaque jour, nous crions, nous alertons, nous dénonçons le manque de Liberté, de bonne gouvernance, de démocratie véritable et d’Etat de droit, on nous traite d’aigri, de jaloux. C’est une défense immorale, légère et aux jambes trop courtes, de la part de nos détracteurs et accusateurs, pour être crédible. Il faut que les leaders d’opinions, la société civile, les citoyennes et les citoyens, les cercles et centres de réflexion agissent et mettent la pression sur nos chefs d’Etat, Présidents de la République, Premiers ministres, Chefs de Gouvernement ,Directeurs , administrateurs et aussi à nos élus, à tous les niveaux, pour que chaque centime, chaque franc, chaque euro, chaque dollar des USA, chaque Yen chinois, soit dépensé avec la plus grande probité, la plus grande rigueur. Et que les observations, les publications de la cour des comptes, surtout en Afrique, soient publiées, diffusées et surtout accessibles au plus grand nombre, pour que la majorité d’entre  nous puisse avoir accès à ces informations financières et comptables de la République. Que la population, les ONG, les associations, les groupes de citoyens, que la cour des comptes puissent poursuivre ceux qui sont aux affaires, aux postes de responsabilité quand l’argent du pays a été mal dépensé, volé, détourné  ou gaspillé. L’argent est la denrée la plus rare et après laquelle nous courons tous. Alors, pourquoi fermer les yeux, se taire, ne pas réagir quand des malins, profitant de leurs postes de décideurs détournent, volent ou gèrent mal nos finances publiques? Tout ceci s’explique par la faiblesse de la lutte contre la corruption. Il ne suffit pas de voter des lois et avoir la conscience tranquille. Il faut faire appliquer les lois. Ça, c’est de la responsabilité de la puissance publique, régulatrice de la bonne marche de la société, du pays. Soutenons notre Président de la République, SEM Alassane Ouattara, ici, en Côte d’Ivoire quand nous voyons, en si peu de temps, toutes ces infrastructures qui sortent de terre aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Mais, comme il le dit lui-même, il reste beaucoup à faire. Et nous critiquons, nous critiquerons, ce qui est mal fait, ce qui n’a pas été fait et ce qui doit être fait pour le bien du peuple de  Côte d’Ivoire.

Je voudrais parler ici de Monsieur Ouattara Tene Birahima (Ibrahim Ouattara ou Photocopie), D.A.A.F de la Présidence de la République, ministre des affaires présidentielles et frère cadet du Président de la République.

Qu’on nous dise quel est son rôle et sa place au sein des institutions démocratiques républicaines de la Côte d’Ivoire. Ce Monsieur nous semble l’homme le plus puissant, le plus influent de la République, après son frère ainé, SEM Alassane OUATTARA, Président de la République. Il y’a quelque chose à voir et à revoir dans le dispositif constitutionnel ou législatif pour qu’il puisse disposer des pouvoirs quasi illimités en matières économiques et financières. Qu’on nous explique. Il s’agit de notre argent, de l’argent de la République. Et nous avons le devoir de questionner et d’avoir des réponses pertinentes et conformes à la loi et à la constitution de la République. Trop de fournisseurs de l’État, trop de citoyens, se plaignent  de ce que M. Ibrahima Tené OUATTARA détient trop de pouvoir. Ça me rappelle le fils du Président François Mitterrand, en FRANCE. Lui, il se prévalait de son lien de sang pour court-circuiter le fonctionnement des ministères et institutions. Après les deux mandats de son père, la justice s’est intéressée à lui. Et il a fini en prison. Le cas Karim Wade, au Sénégal, fils de l’ex- président de ce pays, SEM Abdoulaye WADE, nous interpelle. Il est temps que M. Ibrahima Téné OUATTARA sache qu’aucun pouvoir n’est sans limite, aucun pouvoir n’est éternel, sauf celui de DIEU. Se taire, ne pas attirer votre attention sur ces choses là, c’est ne pas vous aider, c’est avoir de la lâcheté.

Si nous nous taisons, si nous fermons les yeux sur les erreurs et les dysfonctionnements dans la gestion et la gouvernance de notre pays, je ne crois pas que nous aidons et le Président de la République, et notre propre pays. Nous devons insister, élever la voix, si nécessaire, exprimer notre mécontentement, quand les lois ne sont pas appliquées, quand elles sont ignorées et violées. Je veux être honnête, avec Alassane OUATTARA et être capable de lui dire ce que pense, sans aucune prétention particulière de ma part. Nous devons cela à la République, à notre pays, à la Côte d’Ivoire, à notre continent, si pauvres, qui ont dépensé et sacrifié des millions de l’argent public pour notre éducation et notre formation. Avec les gouvernants, il ne faut ni être patient, ni être indulgent. Sinon, ils ne font plus rien. Ils s’endorment et pensent que le peuple ne sait rien, ne voit rien. Quand on n’est pas d’accord, il faut éviter de se taire, de garder le silence.

Prenant l’opinion publique à témoin, j’espère que vous, Excellence Monsieur le Président de la République, me donnerez une réponse aussi convaincante que pertinente.

Je vous remercie

Par Monsieur DIARRASSOUBA Abdoulaye,

Citoyen de la République de Côte d’Ivoire,

Conseiller municipal de la commune de KANIASSO.

 

Commentaires

commentaires