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Débat sur la Constitution au Togo: l’opposition claque porte


Le projet de réforme constitutionnelle a été validé en commission, hier vendredi, à l’Assemblée nationale. Ce texte a été proposé par le gouvernement après les grandes manifestations des dernières semaines. Il reprend les principales revendications des protestataires : la limitation du nombre de mandats du chef de l’Etat et un scrutin présidentiel à deux tours.

Mais l’opposition réclame plus et la journée de débats au sein de la commission a été mouvementée.Des heures de discussions animées, mais aucun compromis. L’opposition veut plus que les trois articles concernés par cette réforme, elle veut revenir à la Constitution de 1992. C’est-à-dire mettre en place des changements plus importants. D’ailleurs elle souhaitait modifier 47 articles en tout.

Projet validé par la majorité présidentielle

Amendements rejetés par le parti au pouvoir et les ministres présents hier pour défendre leur projet de loi. Un véritable dialogue de sourds, commente l’un des membres de la commission, puisque « le gouvernement a refusé dans leur globalité les amendements que nous avons déposés », regrette Isabelle Manavi Ameganvi, présidente du groupe parlementaire ANC et membre de la Commission des lois, au micro de RFI.

Les opposants ont d’ailleurs fini par quitter la salle, laissant le champ libre à la majorité pour valider le projet de loi. « Ce n’est pas la première fois que l’opposition quitte cet hémicycle », rappelle Christophe Tchao, président du groupe parlementaire Unir au pouvoir. « Dans un débat comme celui-là, il y a des moments où il peut y avoir des hauts et des bas mais au finish on s’est entendu qu’il faut opérer des réformes dans un climat apaisé » notamment sur le mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable une fois.

L’opposition, qui peut bloquer le texte, annonce de nouvelles marches

C’est une première étape. Maintenant, la commission des lois doit rédiger un rapport et juste après, les députés devront se pencher sur le texte en séance plénière. Ils pourraient être convoqués dès le début de la semaine prochaine.Mais rien n’est joué. Le gouvernement n’est pas du tout certain que cette réforme sera adoptée.

Pour la valider, il faut une majorité aux 4 cinquièmes et le parti au pouvoir seul ne dispose pas d’une assise aussi large. L’opposition est donc en mesure de bloquer l’adoption de cette réforme.Elle prévoit d’ailleurs de nouvelles marches la semaine prochaine. Dans le quartier populaire du Bè où s’est rendue notre envoyée spéciale, la population n’a pas oublié les précédentes descentes des forces de l’ordre.

Des gaz lacrymogènes lancés dans les cours des maisons. Les habitants ont toujours peur aujourd’hui, même ceux qui n’ont pas participé aux manifestations: reportage dans le quartier de Bè.

RFI

 

 

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