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[Crimes de guerre et assassinat] Une histoire ‘’sale et cruelle’’ remonte contre Guillaume Soro à Paris (Plainte)


Abidjan, 07-05-2020 (lepointsur.com) L’ancien patron de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro serait-il en train de vivre les moments les plus sombres de sa vie et de sa carrière politique ? Au regard des dernières informations concernant le député de Ferkessédougou, on est tenté de répondre par l’affirmatif.

À peine condamné par la justice ivoirienne pour «recel de détournement de deniers publics», l’ex-secrétaire général de la rébellion vient de faire l’objet d’une plainte déposée ce jeudi à Paris pour torture, assassinat et crimes de guerre, commis pendant les crises qui ont secoué la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011.

Selon le confrère Mediapart qui a pu consulter cette plainte, les plaignants, de nationalités ivoirienne et française, accusent Guillaume Soro d’avoir commandité, en 2004 et 2011, la mort de cinq personnes, membres ou ex-membres de la rébellion, dont le charismatique Ibrahima Coulibaly, surnommé “IB’’ et Abdoulaye Doumbia.

Informé de cette procédure judiciaire lancée contre son client, l’avocat de Guillaume Soro, William Bourdon, estime que l’État ivoirien est derrière cette action. «Si ces faits, par définition très graves, étaient avérés, il est aberrant que les juges ivoiriens n’en aient pas été saisis. Personne ne peut douter du caractère opportuniste et artificiel de cette démarche», a réagi William Bourdon, contacté par Mediapart.

18 ans après le début du mouvement rebelle qui a secoué la Côte d’Ivoire, c’est l’histoire interne, “sale et cruelle’’ qui remonte ainsi à la surface.

«Ce dépôt de plainte sera très commenté en Côte d’Ivoire, non seulement parce qu’il remue un passé douloureux et vise un acteur politique omniprésent depuis 2003, mais aussi parce qu’il n’y a pas eu jusqu’à présent de procès contre des responsables de la rébellion», commente Médiapart.

En attendant de savoir si le parquet de Paris jugera cette plainte recevable ou pas, Guillaume Soro, 48 ans, voit son avenir s’assombrir et son image se ternir à quelques mois de la présidentielle ivoirienne.

Surtout que son nom est évoqué dans plusieurs autres enquêtes, dont celle ouverte en 2011, par la Cour pénale internationale (CPI), sur des crimes présumés commis par les Forces nouvelles et les FRCI pendant la crise postélectorale, dont des massacres de centaines de civils dans l’Ouest.

Le candidat de Générations et peuples solidaires pour les prochaines élections fait aussi l’objet d’une plainte en France pour «enlèvement, séquestration, traitement inhumain et dégradant», déposée en 2012 par le fils de Laurent Gbagbo.

Georges Kouamé

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