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Côte d’Ivoire-Grève du personnel médical/ Malgré des arriérés de salaire et d’indemnité, les formations et centres communautaires assurent la relève


Ouattara Clément, président du Réseau national de la santé communautaire de Côte d'Ivoire (Ph:Dr)

Ouattara Clément, président du Réseau national de la santé communautaire de Côte d’Ivoire (Ph:Dr)

Abidjan, le 13-4-15 (lepointsur.com)-L’arrêt de travail lancé par le directoire de la Coordination des quatorze (14) syndicats des personnels soignants de santé, est largement suivi à travers les différents centres de santé publique du District d’ Abidjan.

A l’hôpital général d’Adjamé par exemple, « le service minimum est respecté. » « C’est vrai qu’il y a une grève de 72h, lancée par la Coordination des quatorze (14) syndicats des personnels soignants de santé, mais le service minimum est respectée depuis, ce matin » nous a rassurés le directeur général, M. Yéo Daniel.

Nous avons fait le même constat au Chu de Yopougon où aucun responsable n’a voulu nous entretenir. En effet, les grévistes espèrent trouver une solution aux revendications salariales et indiciaires auprès du Premier-ministre après la rencontre du vendredi 10 avril 2015 à 19h. N’ayant pu arrondir les bords avec le chef du gouvernement, les responsables des syndicats ont décidé du maintien de la grève.

Dans les centres de santé communautaire par contre, tout le personnel soignant est en place et travaille. Conséquence directe de cette grève, les Formations et Centres sanitaires à base communautaire ont été prises d’assaut lundi 13 avril 2015, très tôt « le matin« . Comme c’est le cas à Yopougon Wassakara. « Nous accueillons plus de patients, ce matin que d’habitude, » nous lance une aide-soignante très occupée.

Pourtant, fait curieux,  les agents travailleurs de ces centres communautaires accusent à ce jour, « plus de 3 mois d’arriérés de salaire. J’ai demandé à tous les agents des Formations sanitaires à base communautaire de travailler malgré nos arriérés de salaire de quatre mois, bientôt, » a réagi le secrétaire général du Syndicat des agents des établissements sanitaires à base communautaire de Côte d’Ivoire (Synaescom-ci), Meney Kaman Georges, par ailleurs gestionnaire de la Formation sanitaire urbaine à base communautaire (Fsucom) d’Abobo-Avocatier, hôpital « Henriette Konan Bédié ». Non, sans menacer, « nous organiserons une Assemblée générale jeudi 16 avril 2015, qui décidera de la conduite à tenir. Mais nous n’écartons pas la grève, parce que trop c’est trop, » a-t-il conclu.

L’un des présidents de Conseil d’Administration des Fsucom, Bosso Yapo joint par téléphone n’a pas soutenu le contraire. Il affiche un air grave, mais ne menace pas. Par ailleurs, il soutient « depuis décembre 2014-janvier 2015 nous n’avons perçu aucune redevance de l’Etat. Ni le Trésor, encore moins le ministre de la Santé ne nous donne l’assurance. »

En effet, c’est par arrêté interministériel signé des ministres de la Santé et de l’Economie et des Finances qu’il a été décidé que toutes les structures publiques, parapubliques et communautaires prodiguent des consultations et soins gratuits aux malades. En retour, toujours selon cet arrêté, chaque mois, chaque structure adresse la facture de sa redevance au directeur des affaires administratives et financières (Daaf) du ministère de la Santé qui le fait payer au Trésor.

Face à cet autre tort, le président du Réseau national de la santé communautaire (Renascomci), Ouattara Clément demande de mettre balle à terre et invite tous les agents au travail. « J’ai donné des consignes en demandant à toutes et tous de rester aux côtés de la communauté en continuant le travail, » a-t-il soutenu. Un appel bien perçu par l’ensemble des agents et personnel des centres et formations sanitaires proches de la communauté.

D’Abobo à Gonzagueville en passant par Cocody-Blockauss,  les agents et personnel des différents centres et formations communautaires de santé que nous avons pu visiter ce matin sont en place. « Nous exécutons les ordres de nos présidents de conseil d’administration, malgré notre statut de fonctionnaire détaché de l’Etat auprès de ces structures sanitaires de premier contact, » a indiqué un médecin à la Fsucom de Cocody-Blockauss.

Sériba Koné

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