Lepointsur.com (8-8-2018) L’annonce d’amnistier 800 prisonniers politiques par une ordonnance prise par le chef de l’Etat ivoirien le 6 août 2018 est diversement appréciée. Si les proches de ces personnes amnistiées se réjouissent de cette décision, le président du Pdci souhaite, quant à lui, qu’Alassane Ouattara transforme cette ordonnance en loi d’amnistie. Cette déclaration de l’ex-chef de l’Etat a fait réagir Abel Djohoré, cadre et député du Rdr, le mardi 7 août 2018, lors d’une rencontre avec des leaders de jeunesse des Sous-préfectures de Bayota, Dahiépa kéhi, Ouragahio, Yopohué. « Je pense que le président Ouattara n’a aucune leçon à recevoir de qui que ce soi, encore moins de celui-là (Bédié) qui a dirigé ce pays-là et qui a divisé les ivoiriens, qui a créé des concepts abjects, ignobles, qui nous a entrainés dans le gouffre dans lequel nous sommes », rappelait-il.

Le député de Ouragahio-Bayota n’est pas allé du dos de la cuillère pour demander au président du Pdci-Rda de clarifier sa position. « S’il y a des gens qui veulent se mettre dans la peau d’opposant,  qu’ils se déclarent. Et on va les traiter comme tels. C’est clair ! Mets-toi dans la peau d’opposant, tu seras traité comme tel », a-t-il fait savoir.

Aux militants du Front Populaire Ivoirien (Fpi) et de l’opposition dans son ensemble qui font de la libération des prisonniers politiques un fonds de commerce, il a recommandé de se ressaisir dorénavant. « Ceux du FPI, qui prenaient pour prétexte l’emprisonnement de leurs militants pour traiter le président de diable, n’ont plus de raison de se braquer contre lui », indique l’élu de la nation. En ce qui concerne Blé Goudé et Laurent Gbagbo, le parlementaire a fait savoir que « chaque chose en son temps. Le temps nous a démontré que sur son chemin, il règle des problèmes. Le temps viendra où Laurent Gbagbo et Blé Goudé recouvreront  la liberté ».

Sur la question d’un 3^ème mandat du Président Ouattara, Abel Djohoré a invité les Ivoiriens à continuer de faire « confiance au Président Ouattara, la Côte d’Ivoire ira très loin ».  Le cadre du Rdr a invité les proches de Guillaume Soro à rentrer dans les rangs (au Rhdp). « (…) Nous invitons…tous ceux qui se réclament de Soro Guillaume de saisir cette aubaine pour rentrer dans les rangs de façon définitive. Parce que là, ce qu’on a reproché au président Ouattara, ce qu’on lui a prêté comme intention vient d’être battu en brèche une fois encore avec ce dernier message à la nation. Donc, on n’a qu’à se raviser », exhorte-t-il.

Aux  « extrémistes » et les « va-t-en guerre » du RDR, il leur demande de « mettre aussi balle à terre. Parce que la vision du président Ouattara n’est pas de conduire la Côte d’Ivoire dans le chaos ». « Le président Ouattara veut un ivoirien nouveau et il promet l’alternance avec une nouvelle génération de dirigeants en Côte d’Ivoire, qui n’est plus basé sur la haine, la xénophobie, l’exclusion. Le président vient de démontrer qu’il est un génie politique ».

Répondant à la question de la recomposition de la CEI, Abel Djohoré s’en est encore pris vertement à Henri Konan Bédié qu’il soupçonne d’avoir des « velléités » de candidature. « La Commission électorale indépendante (CEI) dont on parle tant est dirigée par le PDCI, et par un cadre PDCI. Dans sa nomenclature actuelle, elle était dirigée par un cadre du PDCI, Beugré Mambé, remplacé par un autre cadre du PDCI, actuellement en poste Youssouf Bakayoko. Pourquoi diantre, veut-on forcément trouver des poux sur la tête d’un chauve ».

« Le président Ouattara, si on n’a rien à lui donné, qu’on lui dise simplement merci. Parce qu’il a des gens qui dirigé ce pays-là, et on sait où ça nous a conduit. Ouattara dit les vielles personnes quittées. Si Bédié avait des velléités de candidature, il n’a qu’à abandonner parce qu’il est vieux ».

Une correspondance particulière de Fidès Symphorien

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