[Conflit dans le football camerounais] La nomination de Marc Brys ravive les tensions entre la FECAFOOT et le Ministère des Sports
Abidjan, le 03-04-2024 (lepointsur.com) Dans un nouveau rebondissement de la saga tumultueuse du football camerounais, le ministère des Sports a déclenché une guerre ouverte avec la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) en annonçant le mardi 02 avril 2024 la nomination de Marc Brys en tant que sélectionneur des Lions Indomptables, sans l’accord préalable de cette dernière. Cette décision a immédiatement enflammé les tensions entre le président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o, et le ministre des Sports, Narcisse Mouelle.
La nomination unilatérale de Marc Brys et de son équipe par le ministère des Sports a été perçue comme un affront par la FECAFOOT, qui a répondu par un communiqué cinglant dénonçant cette action comme une violation flagrante de son autorité. Le timing de cette annonce a exacerbé les tensions, survenant au moment où la FECAFOOT semblait s’engager à mettre en œuvre les directives présidentielles.
Le choix de Brys a été particulièrement controversé car il s’est fait sans consultation ni consentement de la FECAFOOT. De plus, le ministère des Sports a nommé dans le staff de Brys deux figures clés de l’équipe précédente, François Omam-Biyik et Alioum Boukar, qui étaient proches de l’ancien sélectionneur Antonio Conceiçao, écarté par Samuel Eto’o.
L’implication de Benjamin Banlock, ancien secrétaire général de la FECAFOOT et critique notoire du leadership d’Eto’o, en tant que coordinateur de l’équipe, est également un élément de discorde supplémentaire.
Alors que le football camerounais est déjà plongé dans une crise prolongée, cette décision du ministère des Sports risque d’aggraver la situation et de conduire à une intervention de la FIFA à moyen terme. L’instance dirigeante du football mondial a clairement stipulé que les interférences externes dans les affaires des fédérations nationales sont inacceptables et peuvent entraîner des sanctions graves, y compris la suspension.
Ce conflit ouvert entre la FECAFOOT et le ministère des Sports illustre les profondes divisions au sein de la communauté footballistique camerounaise. Les rivalités personnelles et les enjeux politiques ont clairement pris le dessus sur l’intérêt supérieur du sport national. Pour résoudre cette crise, un dialogue constructif et une médiation neutre seront nécessaires, afin de restaurer la stabilité et l’intégrité du football au Cameroun.
Médard KOFFI avec RFI