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#CIV A quelques mois de la présidentielle 2015/ Les victimes des déchets toxiques lancent une série de manifestations pacifiques à Abidjan (Courrier)


victimes dechets toxiques 20 mars 2013Après plusieurs rencontres avec les médias le président du Réseau national des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (Renadvidet-ci), Hannon Charles Koffi et ses membres lancent une série de manifestations à Abidjan-Côte d’Ivoire pour se faire entendre. A cinq mois de la présidentielle 2015, sauf changement de date, ce mouvement est la conséquence directe de « la sourde oreille » de l’Etat face à l’indemnisation des victimes des déchets toxiques.

« Trop c’est trop ! devant cette injustice contre les victimes d’une catastrophe humanitaire que constitue le déversement des déchets toxiques dans notre pays dans la nuit du 18 au 19 Août 2006, par le bateau probo-koala affrété au port d’ Abidjan par la société Trafigura, nous avons  décidé d’ initier une série de manifestations pacifiques qui se solderont par une grève illimitée de la faim à partir de la semaine prochaine, » indique le courrier de cette organisation adressé au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko.

« En effet, suite à l’action judiciaire par nous initiée courant novembre 2006, contre cette société pollueuse devant la haute cour de justice de Grande-Bretagne pour l’avoir condamné à réparer ledit préjudice, nous avions, au terme d’un arrangement amiable obtenu la modique indemnisation de 22,5 milliards de FCFA à repartir entre 29.624 victimes à raison de 750 mille FCFA individuellement. Mais, à notre grande surprise, celle-ci a été de façon extraordinaire et méchante détournée par certaines autorités dont MM. Koné Cheick Oumar et Adama Bictogo, » rappelle le courrier signé du 2ème vice-président du Renadviet-ci, Daï Félix.

Catastrophe humanitaire, humiliante

Face à ce que l’association qualifie d’ »acte ignoble, ignominieux et déshumanisant« , et convaincue également que les victimes des déchets toxiques seraient dans un Etat de droit comme l’a soutenu le chef de l’Etat Alassane Ouattara  à l’ occasion de sa campagne au deuxième de tour de la présidentielle de 2010, Hannon Charles  koffi et son bureau ont déposé à nouveau le 27 Juillet 2011 une plainte régulière devant le procureur de la république contre Gohourou Claude, Koné Cheick Oumar, l’ex-ministre de l’intégration, M. Adama Bictogo et autres portant sur le détournement de leurs indemnisations. Au terme de l’instruction relative, toutes ces personnes citées plus haut elles ont été inculpées et condamnés à 20 ans de prison ferme excepté M. Adama Bictogo dont l’Assemblée nationale aurait refusé de lever l’immunité parlementaire. Curieusement, ces individus sont encore en liberté. Pis, ils sont autorisés à faire des déclarations à la télévision ivoirienne au nom des victimes des déchets toxiques et effectuer des voyages à l’extérieur de la Côte d’Ivoire.

« Monsieur le ministre, nous n’ arrivons pas à nous expliquer du fait que ce soit sous vous votre régime que notre président Charles Koffi qui risque sa vie pour nous a été arrêté le 6 Juin 2012 devant le palais de justice du Plateau « pour trouble à l’ ordre public et dénonciations calomnieuses à l’ encontre de M. Ahoussou kouadio Jeannot » à l’ occasion d’ une manifestation légale,  sur l’ ordre de l’ ex-Premier et ministre de la justice M. Ahoussou Kouadio Jeannot et jeté en prison comme un délinquant, comme un malpropre. Pendant 6 mois soit, du 8 décembre 2012 au 11 Juin 2013, avant de l’innocenter la troisième chambre correctionnelle de la cour d’Appel du Plateau. Vous, qui, hier,  souteniez avoir pris les armes pour instaurer la justice dans notre pays aujourd’hui encore notre tragédie continue. Nous sommes constamment battus par les forces de l’ordre à l’occasion de nos différentes manifestations visant à réclamer la compassion de nos autorités afin de nous rétablir dans nos droits et dans notre dignité. Que peut-on retenir de ces actes ? » S’interroge M. Daï Félix

En effet, le 13 mai 2015, venues à l’ audience de l’affaire relative au détournement de l’indemnisation des victimes des déchets toxiques, dont le jugement était prévu ce jour-là  par la première présidente de la cour d’Appel du Plateau, les victimes avons été surprises et ahuries de constater que le tableau d’ affichage de cette cour  indiquait le report l’affaire au mercredi 10 Juin 2015. Or, selon certaines indiscrétions, ce report aurait été motivé selon eux « par la convocation qui a été faite ce même jour où devait se tenir un conseil des ministres à la première présidente de cette cour par le ministre de la justice« .

« Devant ce énième report qui tend à ressembler aux autres scenarii où des dilatoires intentionnels ont été faits dans notre dossier dans le seul et unique but de nous trimballer à la vacance judiciaire prévue au  30 Juillet 2015, laquelle vacance pourrait appeler l’affectation des magistrats en charge de notre dossier et ainsi nous confiner dans un perpétuel recommencement pour protéger Koné Cheick Oumar et Afriland First Bank, nous avons séance tenante, décidéd’initier une manifestation pacifique devant le palais de la présidence de la république pour demander la compassion du Président de la République quant au règlement diligent de notre problème afin d’éviter le pire, c’est-à-dire la mort en cascade de nombreuses victimes qui ont besoin de cette indemnisation pour se prendre un tant soit peu en charge médicalement, » indique le courrier.

Déjà des manisfestants arrêtés

A cette manifestation, deux responsables M.M Gouni Bi Botty Julien et Gnegne Seydou, respectivement chargés de communication et à la mobilisation ont été copieusement agressés par les forces de l’ordre, « puis arrêtés et séquestrés au sous-sol de la préfecture de police pour être enfin déférés vendredi 15-5-15, devant le parquet de la république pendant que nos bourreaux, ces criminels contre lesquels cette manifestation était dirigée déjeunent avec nos autorités qui leur déroulent le tapis rouge « . « Mais quel crime ont-ils commis en manifestant pacifiquement devant le palais de la présidence de la République pour demander qu’on mette aux arrêts des individus qui ont été condamnés à 20 ans de prison ferme par notre justice ? La Côte D’ivoire serait-elle donc  tombée sur la tête ? » Des interrogations qui attendent des réponses de la part des autorités en charge du dossier des victimes des déchets toxiques.

Par ailleurs, ne sachant plus à quel saint le vouer, le 2è vice- président du Renadvidet-ci indique dans le courrier que les victimes ont décidé à partir du « mardi 19 mai 2015, et ce, jusqu’à nouvel ordre, d’entreprendre une série de manifestations pacifiques. » « D’abord, il s’agira de venir devant le palais de justice du Plateau pour nous constituer toutes prisonnières du régime du président Allassane Ouattara, ensuite, au cas où certaines d’ entre nous échapperaient  à la  prison dudit régime, nous nous rendrons devant le bureau et le domicile du ministre de la justice sis respectivement au Plateau et à Cocody pour nous offrir en holocauste pour éviter de mourir en silence par le fait de notre justice et du silence coupable et inquiétant de nos autorités compétentes et enfin, si nous existons encore, si nous n’ avons pas été toutes anéanties par le régime, nous observerons une grève illimitée de la faim dans l’enceinte de l’Administration du Territoire sis également à Cocody pour dénoncer ces actes du même type consistant à protéger Koné Cheick Oumar et Affriland First Bank et à démontrer au peuple de Côte d’ Ivoire le peu d’ intérêt de  nos autorités que nous avons établies par notre propre choix  à son égard, » conclut le courrier signé de M. Dai Félix.

Serges Mignon

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