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Centrafrique/ l’élection du nouveau président « pourrait se tenir dimanche ou lundi »


Les parlementaires centrafricains doivent reprendre jeudi matin leurs travaux sur les critères d’éligibilité du successeur de Michel Djotodia.

La mise en place de l’élection du successeur de Michel Djotodia pourrait s’avérer encore plus difficile que prévue. Mercredi, les parlementaires chargés de plancher sur les critères d’éligibilité de son successeur ont peiné à s’entendre, au point que l’élection prévue samedi pourrait être repoussée.

Selon le calendrier initialement prévu, les candidatures devaient être enregistrées jeudi et l’élection se tenir samedi. Mais le travail des parlementaires qui s’est achevé mercredi après-midi n’a pas abouti à un accord sur les 16 critères d’éligibilité du futur président de la transition, « ce qui risque de décaler le calendrier », selon Léa Kouyassoum Doumta, qui assure la présidence du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire).

« L’élection pourrait se tenir dimanche ou lundi », a-t-elle ajouté. En vertu de la charte constitutionnelle de transition, le CNT, qui a ouvert mardi sa session spéciale, a 15 jours pour procéder à l’élection.

Rompre avec la période Djotodia

Le principal point d’achoppement porte sur la demande officielle de la communauté internationale d’exclure de la candidature les 135 membres du CNT, afin de marquer une rupture avec la période Djotodia. Ce dernier a été contraint au départ, par la même communauté internationale, en raison de son incapacité à mettre fin aux tueries interreligieuses qui ont ensanglanté la Centrafrique depuis des mois.

Pour redresser l’État centrafricain quasiment failli, les partenaires occidentaux recherche « un président technique, un gouvernement restreint, avec des responsables compétents à la tête des ministères régaliens », selon un diplomate occidental.

Les États-Unis ont appelé mercredi à la « transparence » dans la procédure qui permettra de doter la Centrafrique d’un président de transition. Le CNT « a la chance historique de remettre le pays sur le chemin de la stabilité, de la démocratie et du développement. Nous l’encourageons à saisir cette chance en choisissant des dirigeants intègres, capables de ramener la stabilité en République centrafricaine », a déclaré Marie Harf, la porte-parole adjointe du département d’État.

« Il y a des exigences des bailleurs de fonds, de la CEEAC (Communauté économique des États d’Afrique centrale). Ils nous donnent des « avis », mais on a quand même l’impression qu’on nous tord le bras », estime un membre du CNT sous couvert de l’anonymat.

Les autres critères d’éligibilité discutés, adoptés mardi par le bureau national, l’organe dirigeant du CNT, interdisent aussi la candidature de toute personne ayant été membre d’une rébellion ou d’une milice au cours des 20 dernières années, « ce qui fait du monde en Centrafrique », glisse un délégué, parlant d’une « gageure ».

Des propositions ont également été faites pour exclure les militaires et les dirigeants de partis politiques de la course à la présidence, selon une autre source parlementaire.

« Moi, je crois qu’il n’y a que trois critères importants : courage, intégrité, indépendance », selon Léonard Sonny, le représentant des professions libérales au sein du CNT

Premier à avoir fait les frais de la pression internationale, l’actuel chef de l’État par intérim et président du CNT, Alexandre-Ferdinand Nguendet, a confirmé mercredi qu’il ne se présenterait pas, afin de « favoriser un climat serein ».

L’UA pour un renforcement de la Misca

Par ailleurs, l’Union africaine a appelé les pays de la région des Grands Lacs, réunis en sommet à Luanda, à renforcer la force africaine en Centrafrique (Misca) actuellement déployée dans le pays pour y ramener la paix, sans parvenir à obtenir d’engagement concret: la déclaration finale du sommet ne porte aucune mention de renforts militaires.

La Misca compte actuellement 4 500 hommes, l’UA peinant à réunir davantage d’effectifs alors qu’elle voudrait porter les effectifs à 6 000 hommes. La France a envoyé depuis début décembre 1 600 soldats dans le cadre de son « opération Sangaris ».

En attendant, le temps presse en Centrafriaque. Dans la capitale, où les forces internationales occupent le terrain, un embryon d’administration fonctionne à nouveau et la sécurité s’est largement améliorée. Mais selon des habitants, « ça tue toujours en douce dans les quartiers » et les dizaines de milliers de déplacés ayant fui les violences ne sont pas rentrés chez eux, attendant de savoir quel prochain président sortira du chapeau.

Sériba Koné avec (Avec AFP)

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