Zan Bi Gohi, le député réélu de Zuénoula est porté disparu depuis sa réélection.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 20-01-2017) Les nouvelles en provenance de Zuénoula, dans la région de la Marahoué ne sont pas, du tout, rassurantes. Après son élection, les populations restent sans la moindre nouvelle de leur député. Elles le sont davantage, d’autant qu’elles ne l’ont pas vu battre campagne pour se succéder à lui-même, pendant la semaine accordée aux candidats pour se vendre aux électeurs. Comme justification, son équipe de campagne a vite fait d’annoncer que le Président de la République l’aurait envoyé en mission en Europe. Fort heureusement pour lui, il remporte le scrutin au soir du 18 décembre 2016. Et depuis, plus de nouvelle de lui.

Curieusement, depuis son élection Zan Bi Gohi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas encore daigné venir témoigner sa reconnaissance aux populations qui lui ont accordé un deuxième mandat à l’Assemblée Nationale. Pis, alors que les bâches avaient été dressées des heures après la proclamation des résultats provisoires par la Cei, en vue de célébrer l’élu, une information de dernière minute est venue mettre fin aux festivités dans la ville de Zuénoula.

Le numéro 15608 avait annoncé le décès de l’honorable Zan Bi Gohi à sa Une du 20 décembre 2016.

C’est dans cette situation marquée par l’absence remarquée de l’honorable Zan Bi Gohi que le quotidien gouvernemental, Fraternité Matin, dans sa parution 15608 du mardi 20 décembre 2016, titrait à sa Une : ‘’ Zan Bi Gohi, député réélu de Zuénoula, est décédé hier (Ndlr : le lundi 19 décembre 2016)’’. Venant ainsi confirmer ce qui se disait tout bas au sein des populations de cette ville de la Marahoué. Mais il n’en fallait pas plus pour que ses parents viennent démentir cette information dans le même organe de presse, le lendemain mercredi 21 décembre 2016.

Seulement, depuis ce démenti les citoyens de Zuénoula restent toujours sans la moindre nouvelle de leur député. Evidemment, des langues ont commencé à se délier pour se révolter contre le fait que la direction de campane les aurait amenés à accorder leur suffrage à un fantôme. Selon les informations en notre possession, Beziaka son village natal, à une dizaine de kilomètres de Zuénoula contient mal sa sérénité.

Pour en avoir l’idée nette, nous avons d’abord joint au téléphone à 12h29, le dimanche 15 janvier 2017, Abou Coulibaly, le directeur de campagne du candidat Zan Bi Gohi. Celui-ci a préféré nous orienter vers l’Assemblée Nationale. Malgré notre insistance, l’homme est resté inflexible. Ensuite, à 13h32, c’était au tour de Diabaté Amara, le suppléant du député réélu, de décrocher notre appel téléphonique. Celui-ci refuse d’abord de répondre à notre préoccupation. Se ravisant, il nous demande de nous renseigner du côté du siège du Rdr pour plus d’informations.

Au niveau de ces deux entités que nous avons approchées, l’information relative au décès de l’honorable Zan Bi Gohi n’a pas été confirmée et encore moins infirmée. Au Parlement par contre, il revient que l’information donnée par Fraternité Matin en date du 20 décembre 2016, puis démentie par les parents du député n’est pas encore officielle. A juste titre, « elle est considérée comme une rumeur », indique notre interlocuteur qui a requis l’anonymat.

En tout état de cause, il est important que toute la lumière soit faite sur cette situation. Quelle fatalité y aurait-il à annoncer un décès, fut-il celui d’un député ? Le flou qui entoure cette histoire ramène à plusieurs interrogations qui n’honorent pas l’institution. D’autant plus que sur 253 députés élus, 252 ont pu donner leur voix pour la réélection de Guillaume Kigbafori Soro, le 09 janvier 2017.  Où était donc passé le député Zan Bi Gohi, pour ne pas prendre part à ce rendez-vous historique ? La question reste entière tant que le flou entourera ce qui se présente désormais comme un mystère.

Idrissa Konaté

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