Après son décès / Les révélations troublantes de Gré Faustin (président du Synafeci) : » Les dettes de Mandjara Ouattara avaient été auditées » (Actualisé)
Mandjara Ouattara, la jeune dame qui avait tenté de s’immoler par le feu devant la présidence ivoirienne, mercredi 21 mai 2014, a rendu l’âme, tôt mardi 27 mai, au Centre des grands brûlés de Cocody où elle était internée depuis sa tentative de suicide.
Mandjara Ouattara, cette jeune dame de 33 ans n’est plus de ce monde. Déjà les spéculations vont bon train dans la capitale économique, Abidjan. Pourquoi a-t-elle tenté de se suicider ? Ne pouvait-elle pas utiliser d’autres moyens que de s’immoler par le feu ? Autant d’interrogations auxquelles seule celle qui est à ce jour, resté dans la conscience humaine pouvait répondre. Cependant nous avons approché dans l’après-midi, du mardi 27 mai 2014, le président du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (Synafeci), Gré Faustin. Très affecté par l’annonce de la disparition, et amaigri par quelques mois passés en prison pour avoir dénoncé les pratiques peu « catholiques » du trésor public, l’homme s’est prêté à nos interrogations. A la question de savoir si oui ou non l’Etat devait à Mandjara Ouattara et quel était le montant exact ? Le président du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire n’a pas voulu dévoiler le montant. Par ailleurs, il a soutenu ce qui suit afin de couper court à des rumeurs : »De 2000 à 2010, l’Etat a audité sur 300 milliards FCFA des dettes de ses fournisseurs et validé 88 milliards FCFA en 2012. L’argent de la regrettée dame se trouve dans les 88 milliards FCFA de dettes déjà audité », a-t-il rassuré. Ces factures auditées par l’Inspection générale des finances restent la preuve selon notre interlocuteur. « Sa dette se situe dans la période allant de 2007à 2009. Il peut avoir d’autres factures, mais c’est ce que nous savons« , a-t-il tranché. Gré Faustin a tenu à faire toutes ces précisions pour couper court à toutes les supputations et interprétations allant dans le sens que les dettes de Mandjara Ouattara « n’ont pas été auditées« .
Le trésor public indexé
Malgré son passage à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) pour avoir dénoncé les pratiques peu « catholiques » du trésor public, Gré Faustin a encore chargé cette administration. « Les informations de paiement que donne le trésor au gouvernement sont erronées« , ajoutant par ailleurs, » aucun ordre de paiement n’a été payé« . Pour mettre un frein à ce qu’il qualifie de « mascarade ». « Je propose que le Synafeci qui maîtrise mieux le dossier soit associé aux prises de décisions et au paiement des factures », a indiqué Gré Faustin. A l’en croire, la lourdeur administrative observée dans le paiement des factures « n’est pas normal ». Le décès de Mandjara Ouattara à 33 ans lève un coin du voile. En effet, elle s’était aspergée d’essence avant de se mettre le feu devant la présidence ivoirienne où elle avait déposé un courrier peu avant son acte.
Exerçant dans le domaine de la location de véhicule, elle réclamerait le paiement de ses créances en souffrance à la présidence ivoirienne.
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Proche de certains responsables du RDR, parti au pouvoir, Mandjara Ouattara faisait partie du collectif des propriétaires des véhicules de location qui compte quatre-vingts membres. Ce collectif réclame aux autorités actuelles le paiement de 5 milliards de francs CFA. Il s’agit de créances contractées de 2007 à 2010 sous Laurent Gbagbo et que le pouvoir Ouattara devrait régler sur le principe de la continuité de l’Etat.
Dur, dur d’avoir des informations sur l’état de santé de Madjara Ouattara, internée depuis mercredi, au centre des grands brûlés au Chu de Cocody en soins intensifs.
Mardi 27 mai 2014, les parents de ‘’l’immolée’’ ainsi qu’un élément des forces de l’ordre formaient une barrière sûre, contre toute velléité d’informations. «Les ordres viennent d’en haut. Aucune information ne doit filtrer », explique un médecin sous le sceau de l’anonymat au confrère du quotidien L’Expression arrivé un peu tôt sur les lieux.
Sériba Koné
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