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Après le passage du Président dans le Denguélé : Voici les attentes des populations #Odienné


 lepointsur.com (Abidjan, le 22-6-2015) Du 20 au 24 mai 2015 le Président de la République a effectué une visite d’Etat dans le District du Denguélé. Pendant cinq jours, le chef de l’Etat a parcouru les principales localités de cette partie de la Côte d’Ivoire. Une visite qui lui a permis d’avoir un contact direct avec les populations des régions du Kabadougou et du Folon. Occasion pour Alassane Ouattara de s’imprégner des difficultés auxquelles ses parents maternels font face tous les jours.

Alassane Ouattara : ‘’Je vous demande de me faire confiance, je comprends le message’’

Les populations sont sorties nombreuses pour assurer un accueil chaleureux au Président de la République.

Les populations sont sorties nombreuses pour assurer un accueil chaleureux au Président de la République.

S’il y a un fait qui a marqué cette visite d’Etat, c’est le fait que les populations dans leur grand ensemble, ont fait fi d’étaler le chapelet de leurs difficultés au quotidien, à travers un livre blanc comme c’est le cas dans les différentes localités que le Président de la République a pu visiter depuis qu’il est aux affaires. La raison, ses oncles maternels ont estimé que leur illustre neveu est bien au parfum de leurs besoins.

Cependant, même si cela n’a pas été officiellement annoncé, les populations du Denguélé dans leur grand ensemble ont besoin de développement. En dehors de la ville d’Odienné chef-lieu du District, la quasi-totalité des départements souffrent d’un manque criard d’infrastructures économiques et de représentation de l’administration. Si certains ont eu la chance d’être pris en compte par le Ppu (Programme présidentiel d’urgence), ce n’est pas encore pour des départements comme Gbéléban, Minignan, Séguélon et Kaniasso où les besoins sont énormes.

Bien que les choses aillent dans le sens de l’amélioration à Gbéléban avec notamment l’ouverture du pont entre la Côte d’Ivoire et la Guinée, véritable opportunité en termes de réveil économique, cette volonté semble bien plomber dans les autres départements du District. Où l’économie est quasiment inexistante et les infrastructures rares. L’éducation reste une véritable préoccupation pour les populations dont les enfants doivent tous se rendre dans la capitale du Denguélé, en vue d’y poursuivre leurs études secondaires.

Fort heureusement, grâce à des volontés personnelles, des voies de solution sont en train d’être trouvées. C’est le cas dans la ville de Kaniasso où sur fonds propres, le maire a bâti un collège moderne au profit des enfants de sa circonscription électorale. Le faisant, Chantal Moussokoura Fanny voulait donner la chance aux nombreux élèves de la commune qui, faute d’établissements scolaires secondaires dans la ville, mettaient souvent prématurément fin à leur cursus scolaire. En effet, ce geste de Mme le maire est appuyé par un prix d’excellence trimestriel, pour stimuler une saine émulation au niveau des élèves.

En plus de l’éducation qui reste toujours une préoccupation dans le Denguélé, la santé demeure un maillon très faible. A juste titre, même si cela n’a pas été dit sur la place publique, les populations caressent le secret espoir de voir leurs localités dotées d’infrastructures de qualité. Mieux, elles souhaitent voir transformées les formations sanitaires urbaines en hôpitaux généraux avec un personnel à même de répondre à leurs besoins de santé. Parallèlement à ces besoins réels, les différents départements doivent faire face à la menace de l’exode rural.

La pauvreté, principale cause de l’exode des populations

Au nom des Kaniassoka, le maire Chantal Moussokoura Fanny a souhaité la bienvenue au Président Ouattara.

Au nom des Kaniassoka, le maire Chantal Moussokoura Fanny a souhaité la bienvenue au Président Ouattara.

Le Denguélé, comme plusieurs districts du septentrion ivoirien, souffre de l’aridité de son sol. Quand bien même ce facteur n’est pas fait pour encourager les velléités d’entreprise agricole, quelques jeunes s’y essaient à travers la culture de l’anacarde, seule source de revenus des nombreux paysans du Denguélé. Evidemment, le besoin de se faire plus d’argent amènent ceux-ci à reléguer au dernier plan les cultures vivrières. Evidemment, cette situation crée une pénurie de vivres dans toute la région. Ainsi, à la faveur de la visite d’Etat du Visite d’Etat du Président de la République dans le Denguélé /Quand les commerçants font de la surenchère sur les prix de tous les produits vivriers.

La récente visite du chef de l’Etat ; Alassane Ouattara a révélé bien des problèmes spécifiques à la région du Denguélé. Entre autres faits l’amer constat du désinteressement des cadres vis-à-vis de leur région au profit d’autres où ils ont véritablement investi et contribué au rayonnement économique. La région d’Odiénné, n’est rien comparée à celle du haut Sassandra (Daloa où plus de la moitié a été construite par des ressortissants du Denguélé. En plus de demander au Président de la République de leur apporter le développement, les Odiénnékas, dans un grand élan de solidarité souhaitent que leurs frères et sœurs qui ont fait fortune ailleurs, viennent investir dans leur région pour contribuer à son développement.

Certes, des personnalités comme le ministre Gaoussou Touré ont tracé les sillons de la lutte contre la pauvreté, à travers la création d’une usine de transformation d’anacarde qui contribue à juguler la lutte contre le chômage, mais beaucoup reste à faire dans le District du Denguélé. La balle est donc dans le camp des nombreux cadres des régions du Kabadougou et du Folon à s’engager davantage pour le développement de leurs localités respectives. Le faisant, ils répondront efficacement à l’appel du centenaire Inza Diarrassouba de Kaniasso qui, au cours d’un entretien a souhaité un retour massif de tous les enfants prodiges vers leur terre d’origine.

La doléance très pertinente de Mme le maire de Kaniasso

A l’étape de Kaniasso, lors de la visite d’Etat dans la région du Folon, Chantal Moussokoura Fanny a fait fi du mot d’ordre interdisant tout livre blanc pour faire des doléances au Président de la République. « La population du département de Kaniasso est là devant vous, dans ses composantes les plus représentatives et les plus symboliques du mode de vie et des conditions d’existence qui n’aspirent qu’au mieux-être : bien vivre, bien s’épanouir, non pas seulement sur le plan nutritionnel mais également dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’économie et de la culture, cette population est dans la joie. Et me charge de vous dire que nous voudrions pouvoir compter sur vous cher neveux, cher père pour relever ce défi, car vous êtes le Président de cette illustre République de Côte d’Ivoire moderne fondée par le Président Félix Houphouët Boigny, et vous en êtes capable », avait fait remarquer la première magistrate de la commune.

Puis Mme le maire de lancer un cri de cœur à l’endroit du chef de l’Etat pour faire barrage à ceux qu’elle a qualifié de ‘’mommonsseurs intellectuels’’, afin que les filles et fils de Kaniasso figurent aussi sur la longue liste des directeurs centraux, directeurs généraux, Présidents de conseil d’administration, Conseillers spéciaux à la présidence de la République, Ambassadeurs, voire ministres dont regorge le District du Denguélé.

Très touché par cette doléance, Alassane Ouattara a trouvé les mots justes pour apaiser ses parents Kaniassokas. «Je vous demande de me faire confiance, je comprends le message », a indiqué le Président de la République.

Idrissa Konaté, de retour du Denguélé

Panel : Quelles sont vos attentes après le passage du Président de la République à Kaniasso ?

Konaté Abou (Sokouraba, sous-préfecture de Goulia) : ‘’Nous attendons que le Président nous apporte le développement’’

Abou« Le Président nous a fait honneur en venant vers nous. C’est en reconnaissance que nous sommes sortis nombreux pour l’accueillir. Maintenant que nous l’avons vu, nous sommes rassurés de l’intérêt que représente notre département pour lui. Certes nous ne voulons pas lui demander l’impossible, mais nous attendons que le Président Alassane Ouattara nous apporte le développement. Qu’il fasse en sorte que notre niveau de développement soit pareil à celui des autres régions. Nous souffrons encore des problèmes de route. En dehors du bitume qui est inexistant entre Kaniasso et Odienné, les pistes villageoises qui relient Kaniasso aux villages sous son administration restent impratiquables. Lorsqu’il pleut, le chemin entre Goulia et Kaniasso devient un calvaire ».

Fanny Mory, (Cadre de Kaniasso) : ‘’Nous attendons que les services de santé, d’éducation et d’adduction d’eau soit améliorés’’

Fanny Mory« Notre plus grande attente a été satisfaite avec l’arrivée effective du Président de la République chez nous. Une première dans l’histoire de Kaniasso. A ce niveau nous saluons la considération et l’estime que le Président Ouattara nous a témoignées le jeudi 21 mai 2015 qui, pour nous, est devenue une date mémorable. Pour ce qui nous concerne, nous attendons que les services de santé, d’éducation et d’adduction en eau potable soit améliorés pour le bonheur de nos parents »

Fanny Inza (Doyen d’âge du département de Kaniasso) :

‘’Je souhaite que le Président trouve du travail à nos enfants’’

Inza Fanny« Après avoir manifesté pour qu’il vienne nous rendre visite, nous sommes très satisfait du passage du Président Alassane Ouattara à Kaniasso. Nous avons ressenti cela comme un véritable honneur et une considération. Mon souhait est que ce passage soit l’occasion pour nos enfants de s’unir davantage pour le développement de notre localité. Personnellement, je n’attends rien du Président à l’âge que j’ai atteint aujourd’hui. Cependant, le sort des jeunes gens sans travail me désole. Si eux ne travaillent pas, il va de soi que les personnes de mon âge n’auront pas d’assistance. C’est pourquoi, je souhaite que le Président trouve du travail pour nos enfants. C’est ce qui nous permettra de vivre dans la quiétude ».

Réalisé par I.K

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