Alors même que l’on croyait la hache de guerre définitivement enterrée sur les cités universitaires, qu’une affaire d’attribution et réattribution de chambres cause la mort d’un étudiant et de 3 blessés, suite à un affrontement entre deux syndicats estudiantins rivaux, notamment la FESCI et l’AGEECI. Remettant, ainsi au goût du jour, l’épineuse question de la sécurité sur l’espace abritant le temple du savoir.

Par la faute des responsables du CROU Le monstre est de retour

Gnamien Konan, ministre de l’Enseignement supérieur…

Le monstre serait-il de retour ? Pourrait-on se demander après les événements malheureux de jeudi et vendredi  sur le campus universitaire de Cocody. Au cours d’affrontements sanglants entre la FESCI et l’AGEECI, deux syndicats rivaux, l’étudiant Wilfried Konin  a succombé à ses blessures quelques heures après avoir été admis aux urgences du CHU de Cocody. Cette tragédie rappelle à bien des égards, celles qui ont marqué les années 90, avec la nébuleuse FESCI qui a transformé les campus universitaires en champ de bataille.

En effet,  pendant cette période, les étudiants ivoiriens ont écrit les pages, les plus tristes de leur histoire.  Pour autant, avec l’arrivée des nouvelles autorités ivoiriennes, l’opinion a souhaité et pensé que cette page serait définitivement tournée pour faire place à un climat propice aux études. Que nenni! Bien au contraire, la nouvelle génération incarnée,  cette fois par deux syndicats rivaux, aux méthodes aux antipodes de la violence (FESCI et AGEECI) peinent  à se débarrasser du manteau de la violence. Au grand dam de la majorité des étudiants, dont le souci majeur est d’étudier pour garantir leur avenir.

 Aussi, curieux que cela puisse paraître, les deux syndicats susmentionnés, au regard des derniers évènements qui ont entrainé la mort de l’étudiant Wilfried Konin semblent agir   avec la complicité des autorités administratives du Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan (Crou-A), comme en  témoigne les évènements du week-end dernier sur le campus universitaire de l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody.

De la complicité des responsables du Crou-A

 « Tout a commencé avant-hier (mercredi) au quai de bus situé à proximité du Centre hospitalier et universitaire (CHU). Des membres de nos deux structures ont eu des disputes. Deux de nos camarades qui prenaient leur repas au palmier ont été attaqués par des membres de l’AGEECI’ »,  dixit  Fulgence Assi, le Secrétaire général de la FESCI. Qui a d’ailleurs ajouté que suite à l’altercation qui a suivi, certains de leurs  camarades ont été roués de coups. Ce qui a malheureusement provoqué la mort de l’un d’entre eux. Si l’on s’en tient à ses propos du secrétaire général de la Fesci Assi Fulgence, propos d’ailleurs confirmé par le secrétaire  à la communication du syndicat rival AGEECI,  Niamkey Koffi, il apparaît clairement  que la rixe qui a éclaté entre les deux syndicats pour le contrôle du quai A est   le catalyseur de ces incidents malheureux. Cela, n’occulte pour autant pas, le fait que le vrai problème qui opposait les étudiants est incontestablement celui,  lié à l’occupation anarchique des chambres par certains étudiants présumés de la Fesci. En témoigne ces révélations de Niamkey Koffi de l’AGEECI qui soutient que  tout serait parti d’une affaire d’admission et de réattribution des chambres que l’AGEECI a qualifiée « d’injuste » de la part du sous-directeur du CROU.  Selon lui, bien que cette opération soit terminée, ce syndicat a constaté qu’entre autres, les bâtiments H3, H4, I, G du campus pour ne citer que ceux-ci, n’ont pas été livrés à temps, donc, n’ayant accueilli  aucun étudiant.

… et Soumahoro Kader (costume bleu), le Directeur général du Crou-A sont interpellés.

« Ce sont ces bâtiments non occupés que certains étudiants se réclamant de la FESCI défoncent les serrures, les changent pour s’y installer. Quand nous allons vers le sous-directeur du logement Monsieur Messesso, il ne nous donne aucune explication convaincante. Aune circulaire n’est affichée pour expliquer ce que nous qualifions d’injuste, ou qui peut être aussi un dysfonctionnement au sein du CROU», a indiqué pour sa part  le SG1 du bureau exécutif national de l’AGEECI, Tohouri Michel Florentin.

Face à la situation confuse, notre interlocuteur précise qu’ils se sont rendus au bureau du Conseiller du directeur du CROU qui aurait reconnu avoir fait le même constat, et allait donner une suite mercredi 18 novembre 2015. C’est donc, après expiration du délai que les étudiants de l’AGEECI ont entrepris de s’installer à leur tour, dans  certaines chambres vides.

« Comme nous avons besoin de chambres, nos membres dorment dans les amphis, ils se sont installés dans le bâtiment H3 du campus 2001. C’est comme ça que la Fesci a commencé à saccager les permanences de notre association. Nous avons appelé nos camarades à ne pas céder à la provocation parce que notre action ne vise pas les étudiants mais le CROU », a expliqué le SG1 du bureau exécutif national de l’AGEECI pour justifier leur démarche. C’est dans cette confusion selon notre interlocuteur, que  leurs membres ont été attaqués par d’autres étudiants armés de gourdins, d’armes blanches etc.

 Aussi, limpide que l’eau de  roche, le flou entretenu par le sous-directeur du logement Monsieur Messesso et de ses collaborateurs est à la base cette autre détérioration  de la situation sur le campus de Cocody. En tout état de cause, il urge que le ministre de la recherche scientifique et de l’enseignement supérieur Gamien Konan prenne des décisions idoines pour que la lumière soit faite sur cette mort inutile de l’étudiant Wilfried Konin et d’autre part qu’une solution rapide soit trouvée à l’épineux problème de l’admission  des étudiants en cité universitaire.

EKB

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