[Côte d’Ivoire/Education] Les universités, grandes écoles publiques et centres régionaux des œuvres universitaires paralysés les 11, 12 et 13 mai prochain

Abidjan, 28-04-2022 (lepointsur.com) Les universités, les grandes écoles publiques, les centres régionaux des œuvres universitaires ainsi que les centres et instituts de recherche de Côte d’Ivoire seront paralysés les 11, 12 et 13 mai 2022, en raison d’une grève que prévoit d’observer l’Intersyndicale du Personnel Administratif et Technique du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche-Scientifique (IPAT-MERS).

Lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée ce jeudi 28 avril 2022, à l’Université Nangui-Abrogoua (UNA), le président de l’IPAT-MERS, Esso Gnangoran  Simplice, accompagnés de ses camarades Séni Koffi Joseph, vice-président n°1 et Assiene Yoboué Julius, secrétaire général SYNAGES (Nangui Abrgoua) a donné les raisons de cette décision. A l’en croire, la non transformation des heures supplémentaires perçues en prime d’appui à l’enseignement, à l’encadrement et à la recherche souhaité par le personnel Administratif et Technique depuis belle lurette, en est la principale cause.

De la gauche vers la droite: Assiene Yoboué Julius, secrétaire général SYNAGES (Nangui Abrgoua); Esso Gnangoran  Simplice, président de l’IPAT-MERS; Séni Koffi Joseph, vice-président n°1 de l’IPAT-MERS

« Il faut dire qu’après la réouverture des Universités et Grandes Ecoles Publiques, le lundi 03 septembre 2012, suite à leur fermeture due à la crise postélectorale de 2010, les syndicats des Personnels Administratifs et Techniques de ces institutions ont transmis aux autorités d’alors, un document relatif à leur situation socioprofessionnelle en vue de leur résolution définitive. Dans ce document nous avons indiqué que vu l’augmentation exponentielle du nombre d’étudiants d’année en année ; Vu le volume du travail accru, engendré par la mise en œuvre du système LMD; Vu le faible ratio Enseignant-Personnel Administratif et Technique ; Vu l’implication du Personnel Administratif et Technique dans l’organisation des examens et autres travaux ; Vu les risques multiples liés à l’exécution des tâches à lui confiées, notamment dans les bibliothèques, les services des archives, des scolarités, des reprographies, des laboratoires et autres… Vu l’Insécurité grandissante liée à la violence de tous ordres, le personnel Administratif et Technique souhaite la transformation des heures supplémentaires perçues en prime d’appui à l’enseignement, à l’encadrement et à la recherche. Il faut noter que ce dossier est pendant depuis 2012, jusqu’à ce jour. La nomination du ministre Adama Diawara à la tête ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche-Scientifique, courant mai 2020, a suscité pour nous, un réel espoir car il est un pur produit de la maison. Dans le mois d’août lorsqu’il nous a reçus, les éléments de ce dossier ont été remis au conseiller technique chargé du dialogue social Monsieur SORO Mamadou. Depuis lors, nous avons privilégié le dialogue social ce qui nous a amener à la suspension de trois (03) préavis de grève en 2021 compte tenu des promesses pour l’instauration d’une clé de répartition des heures supplémentaires dès le premier trimestre 2022, en attendant la prime d’appui en faveur du Personnel Administratif et Technique. Les heures du premier trimestre ont été payées, le constat reste le même. De tout ce qui précède, nous sommes en droit de nous demander, si c’est du mépris que nos autorités ont pour nous, ou une méconnaissance du travail colossale que nous effectuons », a expliqué M. Esso Gnangoran.

Soulignant au passage qu’avant le recours à la grève, l’Intersyndicale du Personnel Administratif et Technique du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche-Scientifique a, notifié à son ministère de tutelle un préavis de grève pour avoir une chance d’être reçu par le ministre Adama Diawara afin de pouvoir engager avec responsabilité, ce qu’ils souhaitent depuis longtemps, les négociations pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. Mais, force est de constater que cette démarche est restée vaine. N’ayant donc pas eu gain de cause et estimant être victime d’injuste, l’IPAT-MERS a donc décidé de rentrer en grève pendant 72h, à compter du mercredi 11 mai 2022. Toutefois, avant ce mot d’ordre, une opération dénommée “opération bandeau rouge’’ sera observée les 4,5 et 6 mai 2022, dans toutes les structures sous tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche-Scientifique dans l’optique que les autorités prennent à bras le corps cette situation pour sa résolution définitive surtout quand on sait l’importance du personnel Administratif et Technique de ces institutions. En effet, le personnel Administratif et Technique de ces institutions, étant un auxiliaire de l’enseignement, de l’encadrement et de la recherche, tient une place capitale dans le fonctionnement des universités, grandes écoles publiques, des centres régionaux des œuvres universitaires, des centres et instituts de recherche. En ce sens que les activités académiques qui s’y déroulent, ne peuvent se faire convenablement sans son soutien.

Pendant depuis 2013, il faut noter que ce dossier a connu plusieurs rebondissements avant d’arriver à cette décision ultime. Les quelques dates auxquelles le personnel Administratif et Technique du Ministère de l’Enseignement Supérieur a eu des séances de travail avec Madame BAKAYOKO Ly Ramata, en tant que Présidente de l’Université Félix HOUPHOUET- BOIGNY sont, le 06 novembre 2013, le 11 décembre 2013, le 17 décembre 2013, le 18 juin 2014, le 22 octobre 2014. Le 22 janvier 2019, a eu lieu un rappel d’audience au ministre d’alors, sans suite ; le 29 janvier 2019, rencontre avec monsieur l’Inspecteur de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; et Le 04 février 2019, rencontre avec le cabinet du Directeur des ressources humaines.

Pour ce même dossier, souligne-t-on, madame le président, BAKAYOKO Ly Ramata a adressé un courrier à Monsieur le Ministre GNAMIEN Konan en date du 03 juillet 2014. Le 21 décembre 2014, première rencontre avec le Ministre GNAMIEN Konan dans la salle de Conseil de l’Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY. Le 27 mars 2015, deuxième rencontre avec le Ministre GNAMIEN Konan à son cabinet en présence de tous ses proches collaborateurs. Le 25 mars 2016, première rencontre avec Madame BAKAYOKO Ly Ramata en tant que Ministre avec tout son cabinet et elle a donné l’information au personnel administratif et technique du ministère selon laquelle leur dossier a été transmis à la primature. Après la création de l’intersyndicale du Personnel Administratif et Technique du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (IPAT-MESRS), les rencontres se sont poursuivies. Ainsi, le 18 mai 2018, il y a une rencontre avec le Ministre BAKAYOKO Ly Ramata et avec son cabinet. Le 01 juin 2018, rencontre avec le DRH centrale Mr DIAKITE Djimbala et avec ses proches collaborateurs. Le 05 juin 2018, le Ministre BAKOYOKO Ly Ramata a encore reçus l’IPAT-MESRS avec tout son cabinet. A l’avènement de du ministre MABRI Toikeusse, M. TOMÉ, enseignant à l’ENS, a reçus les responsables de l’intersyndical le 24 juillet 2018, dit-il, à la demande du nouveau ministre pour le même dossier. Le 26 juillet 2018, vu la lenteur dans le traitement de notre dossier, l’IPAT-MESRS a demandé une audience écrite au ministre MABRI. A la suite de cette rencontre le 04 août 2018, Monsieur le Ministre MABRI devait les recevoir à 11h, selon son cabinet. A 09h, le cabinet leur notifie que le calendrier du ministre ne lui permettait plus de les recevoir et que la rencontre est reportée. Et finalement, le 22 octobre 2018, l’IPAT-MESRS rencontre Mr DION Simplice Dir-Cab Adjoint, en présence de Mr DIAKITE Djimbala DRH central.

A l’évidence, tous ces ballets de négociations n’ont pas servit à grande chose dans la revendication de l’Intersyndicale du Personnel Administratif et Technique du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche-Scientifique. C’est pourquoi, il a décidé ce jour de prendre le taureau par les cornes pour faire bouger les lignes.

Georges Kouamé

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