Après le décret anti-avortement de Trump,les structures de planning familial africaines à la recherche d’autres financements.
Abidjan 01-02-2017 (lepointsur.com) Les Ong qui bénéficiaient de subventions américaines pour le financement des mesures de planning familial devront désormais scruter d’autres horizons. Ce, depuis la signature, lundi 23 janvier, par le président Donald Trump d’un décret interdisant le financement par le gouvernement fédéral américain d’organisations internationales qui pratiquent ou soutiennent l’avortement. Laquelle décision jugée contre-productive par ces Ong, soutient « Le Monde.fr »
En effet, pour espérer percevoir cette aide, ces organisations non gouvernementales qui reçoivent des fonds de l’Agence américaine pour le développement international (l’Usaid) devront s’engager par écrit auprès de l’administration Trump à cesser toute activité liée à l’avortement. Poursuit ce site d’informations.
Un financement difficile à remplacer
Depuis plus de quarante-cinq ans, les Etats-Unis permettent d’améliorer l’accès des femmes à la contraception dans les pays les plus pauvres, grâce à l’USAID. En 2016, les Etats-Unis ont dépensé 607 millions de dollars pour les programmes de santé reproductive et la planification familiale.
Mais, en 1984, Ronald Reagan instaure la global gag rule (« règle du bâillon mondial ») aussi connue sous le nom de « politique de Mexico », qui permet de suspendre ces aides et fait l’objet depuis d’un ping-pong politique, successivement suspendue par les présidents démocrates et réinstaurée par les républicains.
Levée une première fois par Bill Clinton en 1993, elle a été rétablie par George W. Bush en 2001, puis à nouveau suspendue par Barack Obama en 2009.
Selon les chiffres de l’OCDE, 237 millions de dollars (221 millions d’euros) d’aide au planning familial ont été distribués en Afrique subsaharienne en 2015 par les Etats-Unis. Le pays assure 82 % de l’aide publique bilatérale reçue par la région pour financer ses politiques de population.
« Beaucoup de vies ont été sauvées grâce à l’USAID, explique Pierre Itembe, directeur de programme au Reproductive Health Uganda, membre de la fédération internationale du planning familial (IPPF).
Il va être très difficile de remplir le vide. Certains centres de santé vont sûrement devoir fermer et on distribuera moins de moyens contraceptifs. Dans un pays comme l’Ouganda, très jeune, où le VIH est élevé, les conséquences peuvent être dramatiques. »
Selon un article de l’Institut Guttmacher, organisme de recherche favorable à l’avortement, l’Association pour le planning familial du Lesotho (LPPA) avait reçu 426 000 préservatifs de l’USAID pendant deux ans au cours de l’administration Clinton.
Mais sous l’ère Bush, l’USAID a mis fin aux envois de ce mode contraceptif vers le pays, la LPPA étant la seule structure disponible pour leur distribution.
Vers de nouveaux réseaux de solidarité
L’enjeu pour les ONG de planning familial est désormais de trouver de nouvelles sources de financement.
Opportune Bath avec le Monde.fr