Après avoir refusé la main tendue du pouvoir : Plusieurs cadres exilés du Fpi rentrent sur la pointe des pieds
Qui l’eut cru ? Et pourtant, c’est vrai, Odette Sauyet, Assoa Adou et plusieurs militants du Fpi ont décidé de rentrer au pays. Mettant ainsi fin à pratiquement trois années d’exil au Ghana. Toutefois, la question qui revient est de savoir les motivations d’un retour aussi précipité que celui de ces deux dignitaires du Front populaire ivoirien.
Alors que les populations s’y attendaient le moins, Assoa Adou, ancien ministre des Eaux et forêts et Odette Likikouet Sauyet, ancienne Pca du Conseil d’administration de la Rti ont regagné Abidjan hier, dans la plus totale discrétion.
Las de vivre un exil qui devenait insupportable pour eux, ils se sont résolus à renter sur la pointe des pieds au pays, après la main d’Alassane Ouattara longtemps restée tendue sans suite. Là où le pouvoir, sous la houlette du Président de la République, leur offrait le tapis rouge, ces anciens dignitaires ont répondu par un non injustifié.
Cette fois-ci, par contre, sans y être priés, ils se sont empressés de rentrer, au grand dam des nombreux militants du Fpi. Un retour qui en dit long sur leur réelle motivations, eu égard aux tiraillements actuellement en cours au sein de la famille des frontistes.
Avec à la clef, deux tendances qui s’affrontent pour le contrôle du Front populaire ivoirien. Annoncé en même temps que les deux cadres cités plus haut, Hubert Oulaye, l’ancien ministre de la Fonction publique a brillé par son absence parmi les candidats au retour au bercail.
Un retour lié à la galère de l’exil
S’il y a fait qui ne souffre du moindre doute, c’est bien les difficultés liées à l’exil. Là-dessus les anciens exilés de Lomé, précisément du camp d’Avezopo pourront en témoigner.
Bien entendu, ceux d’Accra au Ghana n’en sont pas épargnés. Parallèlement à cela, l’on peut noter le mal criard du pays avec son lot de nostalgie du pays. Tout cela mis ensemble, l’on peut comprendre que ces cadres du Fpi qui ne s’empêchaient pas de qualifier les premiers candidats au retour en Côte d’Ivoire de traitres. Gbamnan Djidan en sait quelque chose.
Ce qui explique sa levée de boucliers contre tous ceux qui l’accusaient d’avoir trahi la cause du Front populaire ivoirien et en particulier Laurent Gbagbo. Quelle qualification se donneront-ils, eux qui par tous les moyens, tentaient de dissuader tous les exilés désireux de rentrer au pays.
Assurément, ils apprendront à leur dépend que les dirigeants actuels du pays ne sont pas les sanguinaires que l’opinion leur présentait lorsqu’ils étaient encore en exil. La preuve, les premiers pro-Gbagbo sont rentrés et le ciel ne leur est pas tombé dessus.
La ruée vers le gâteau Fpi
En plus de la galère qui peut avoir motivé le retour au pays des exilés qui, trois années durant n’ont pas réussi à s’accommoder des réalités de leur exil, nous pouvons ajouter que ces cadres se sont empressés de rentrer pour ne pas manquer au partage du gâteau.
Qui risquait de se faire en leur absence, à force d’allonger leur séjour en exil. En effet, ces cadres sont rentrés pour couper leur part du gros gâteau du Fpi qui en voie d’émiettement depuis que les candidatures de Laurent Gbagbo et de pascal Affi N’Guessan ont été réceptionnées par la direction du parti.
Conscients de ce que les nouvelles pages de l’histoire de leur formation politique risquaient de s’écrire sans eux, l’ancien ministre Assoa Adou et l’ex-Pca du Conseil d’administration de la Rti ne sont pas faits prier pour rentrer en Côte d’Ivoire.
Après avoir raté la perche du Président Ouattara pour prendre part à la construction de la nation. D’autant que le gouvernement avait fini par ne plus faire du retour des exilés sa préoccupation, ces cadres ont décidé de ne pas manquer le rendez-vous de la renaissance de leur parti. Ainsi, toute honte bue, ils ont repris le chemin du pays sans crier gars.
Idrissa Konaté
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