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Après avoir reçu l’argent d’une commande de Ruby’S P.A : Huile Rouge S.A.S de Nocera Giuseppe refuse de livrer et le patron prend la fuite #Escroquerie


Dame Diabaté Awa, celle qui a proposé le marché et qui a servi d’intermédiaire entre Gabriel Ganhoundjo et Nocera Giuseppe.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 24-7-2017) Lorsqu’il débarquait, le 30 novembre 2016 en Côte d’Ivoire, Gabriel Ganhoundjo, le Directeur commercial de Ruby’S P.A, une société de droit béninois, était loin de s’imaginer qu’il s’engageait ainsi dans une longue procédure judiciaire qui le tiendrait pendant de longs mois loin de sa base béninoise et de sa famille.

L’origine de cette affaire remonte à septembre 2016, lorsque Gabriel Ganhoundjo reçoit un appel de Diabaté Awa depuis la Côte d’Ivoire. Bien au parfum du business de celui-ci qui se résume essentiellement à la transaction d’importantes quantités d’huile de palme brute au niveau de la sous-région ouest-africaine, son interlocutrice lui propose la livraison de plusieurs centaines de tonnes de ce produit. Deux mois après cette proposition qu’il trouve opportune, d’autant qu’il veut étendre les activités de son entreprise-mère, à travers une filiale, Ruby’S P.A, qui venait d’être portée sur les fonts baptismaux, le Directeur commercial débarque à Abidjan pour se rendre compte, sur place, de l’authenticité de la proposition de dame Diabaté.

Dès son arrivée, elle le conduit vers Nocera Giuseppe, propriétaire de la société Huile Rouge S.A.S spécialisée dans la production d’huile de palme brute. Au cours de la négociation, M. Gabriel Ganhoundjo passe une commande  de 160 tonnes. Après vérification de la qualité du produit par prélèvement à l’usine et analyse de l’Acct dont le taux est de 3,90% d’acidité qui  respectait les normes, un marché est conclu entre les deux parties et se solde par la remise d’une facture pro-forma selon laquelle, le coût de la commande des 160 tonnes revient à 72 millions Fcfa. Le lendemain, 1er décembre 2016, le représentant de Ruby’S P.A marque son engagement par la signature d’un chèque de 50 millions Fcfa que Nocera Giuseppe reconnait avoir touché. La somme restante devra suivre une semaine plus tard.

En contrepartie, la société Huile Rouge S.A.S s’engageait à livrer 160 tonnes d’huile de palme brute dans les dix (10) jours qui devaient suivre. Selon les clauses de la commande, le 6 décembre 2016, un chèque de 20 millions Fcfa estampillé Gabriel Ganhoundjo a été réceptionné par Nocera Giuseppe. Mais contre toute attente, alors qu’il était attendu pour remplir sa part de la commande, le patron de Huile Rouge S.A.S adopte une attitude qui fait douter son partenaire.

LA TROUBLANTE ATTITUDE DE NOCERA GIUSEPPE. Alors même qu’il sait que l’obtention de véhicules pour le transport de l’huile vers le BENIN où la commande devrait être livrée dans les citerne de 40 tonnes, n’est pas chose aisée en Côte d’Ivoire, Nocera Giuseppe s’empresse de réclamer des citernes à son partenaire. Pour faire face à l’urgence, Gabriel Ganhoundjo commande quatre citernes à partir du Burkina Faso contre la somme de 8 millions Fcfa. Le 23 décembre 2016, le transporteur Willi Watiba Aboubacar reconnait avoir reçu l’avance de 6 millions Fcfa via un transfert d’argent MoneyGram.

Gabriel Ganhoundjo, la victime de Nocera Giuseppe entend toujours de rentrer dans ses fonds avant de rentrer au Bénin.

Une fois les camions citernes à Abidjan, Nocera Giuseppe est porté disparu. Joint au téléphone par son partenaire, il indique être à Yamoussoukro et qu’il ne tarderait pas à rentrer sur Abidjan, pour autoriser l’embarquement des 160 tonnes d’huile de palme brute. Le lendemain de cette conversation téléphonique, M. Ganhoundjo se rend au siège de Huile Rouge S.A.S où les collaborateurs du patron révèlent que leur patron s’est rendu en Italie son pays d’origine depuis trois jours.

Loin de se laisser ébranler par un tel coup de massue, Gabriel Ganhoundjo lance une alerte à son Ambassade à Abidjan et à la police économique Ivoirienne, grâce à la collaboration de ses amis et à son oncle en Italie,  ils mettent la pression sans cesse sur Nocera Giuseppe alors qu’il a rejoint sa famille dans la ville de MONZA dont il est originaire. Sous cette vive pression, il est obligé de revenir vers la Côte d’Ivoire pour répondre de ses actes devant la justice de ce pays. Entendu par le procureur, il est écroué à la MACA (Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan) depuis le 27 février 2017.

Après l’échec de tous les recours amiables possibles avec le PDG de Huile Rouge S.A.S et devant le péril dans le recouvrement de sa créance dont le montant s’élève à 70 millions Fcfa, Gabriel Ganhoundjo introduit une requête auprès du Tribunal de Commerce d’Abidjan le 1er mars 2017 et obtient un avis favorable le 3 mars 2017. Ainsi, par ordonnance 0772 et conformément aux dispositions de l’article 54 de l’Acte Uniforme de l’OHADA, cette institution autorise le requérant « à pratiquer une saisie conservatoire sur tous les biens meubles corporels ou incorporels appartenant à Monsieur Nocera Giuseppe, pour sûreté et avoir paiement de la somme de 70 millions Fcfa ».

S’il apprécie à leur juste valeur et salue fortement les différentes décisions des juridictions ivoiriennes, Gabriel Ganhoundjo ne manque toutefois pas d’évoquer le préjudice que cela cause à son honorabilité et à son entreprise. « Cette situation nous a fait perdre un important client que nous avons démarché pendant plus d’un an. Mieux, la mauvaise publicité que ce client nous fait auprès d’autres acheteurs, allant jusqu’à nous traiter d’escroc fait que nous aurons du mal à les reconquérir. Le pire est que notre client nous réclame dommage et intérêt pour réparation du préjudice », regrette le Directeur commercial de Ruby’S P.A qui va plus loin pour dire que cette situation l’empêche de rentrer au pays pour ne pas être poursuivi, car l’énorme pression venant du client au Bénin pourrait les empêcher de travailler pendant longtemps. « Nous attendons toujours la Justice », espère-t-il.

Idrissa Konaté    

 

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