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Anoh Christ Simplice(Pdt Avidga) : « L’entrée du professeur Mariatou Koné va accélérer le processus d’indemnisation des victimes… »


Au cours de ses tournées d'explication, le président de l'AVIDGA a rencontré les victimes de Zou à l'Ouest du pays. Ph. Dr

Au cours de ses tournées d’explication, le président de l’AVIDGA a rencontré les victimes de Zou à l’Ouest du pays. Ph. Dr

Abidjan-30-03-16 (lepointsur.com) Lancé depuis le 04 août 2015, le processus d’indemnisation des victimes, en dépit des assurances du chef de l’Etat Alassane Ouattara coince. Rencontré au sortir d’un atelier de restitution,  M. Anoh Christ Simplice président de l’Association des victimes et déplacés de guerre d’Abidjan (Avidga)  s’est  prononcé sur la liste consolidée qui fait grincer les dents et surtout l’entrée de Mariatou Koné au gouvernement, ainsi que les attentes de victimes vis-à-vis de l’Etat, en vue d’une réconciliation vraie en Côte d’Ivoire. Entretien.

Lepointsur.com : Peut-on savoir, où en est-on avec la liste consolidée qui fait couler encore beaucoup d’encre et de salive ?

Anoh Christ Simplice : la liste consolidée est le croisement de toutes les listes déposées à la Conariv et qui ont été validées par la commission de vérification. La liste consolidée est le socle du processus de réparation. Le Président de la République à souhaité avoir cette liste avant fin mars 2016 pour booster le processus d’indemnisation des victimes de guerre. Du coté de la Conariv, on nous a dit que ce délai sera tenu, donc nous pouvons affirmer que la liste sera remise dans ces jours-ci. Il  faut dire que le fait de savoir que son nom est sur la liste représente pour une victime, la reconnaissance de son statut, donc cette liste est attendue à plus d’un titre par les victimes de la crise.

– Où, en est concrètement  le processus d’indemnisation des victimes de guerre qui est attendu par tous, surtout les victimes, dont nombre d’entre eux, commencent à s’impatienter ?

 

Les responsables de la Conariv ont rencontré des victimes pour les rassurer quant à leur indemnisation Ph. Dr

Les responsables de la Conariv ont rencontré des victimes pour les rassurer quant à leur indemnisation Ph. Dr

 

Le lancement des  indemnisations à été fait depuis le 04 août 2015 .Depuis cette date le Pncs (programme national de cohésion sociale) a continué à indemniser sur la base de la liste remise par la commission nationale d’enquête parce que, la Conariv n’a pas encore publié la liste consolidée. De fait, l’opération d’indemnisation est encore très timide, mais nous espérons qu’avec la publication de la liste consolidée,  les choses seront plus concrètes.

-De façon pratique et concrète, comment  l’association que vous présidez opère-t-elle sur le terrain pour accorder ses violons avec les victimes et  les autorités étatiques ?

 

Abidjan-30-03-16 (lepointsur.com) Lancé depuis le 04 août 2015, le processus d’indemnisation des victimes, en dépit des assurances du chef de l’Etat Alassane Ouattara coince. Rencontré au sortir d’un atelier de restitution,  M. Anoh Christ Simplice président de l’Association des victimes et déplacés de guerre d’Abidjan (Avidga)  s’est  prononcé sur la liste consolidée qui fait grincer les dents et surtout l’entrée de Mariatou Koné au gouvernement, ainsi que les attentes de victimes vis-à-vis de l’Etat, en vue d’une réconciliation vraie en Côte d’Ivoire. Entretien.

 

 Lepointsur.com : Peut-on savoir, où en est-on avec la liste consolidée qui fait couler encore beaucoup d’encre et de salive ?

Anoh Christ Simplice : la liste consolidée est le croisement de toutes les listes déposées à la Conariv et qui ont été validées par la commission de vérification. La liste consolidée est le socle du processus de réparation. Le Président de la République à souhaité avoir cette liste avant fin mars 2016 pour booster le processus d’indemnisation des victimes de guerre. Du coté de la Conariv, on nous a dit que ce délai sera tenu, donc nous pouvons affirmer que la liste sera remise dans ces jours-ci. Il  faut dire que le fait de savoir que son nom est sur la liste représente pour une victime, la reconnaissance de son statut, donc cette liste est attendue à plus d’un titre par les victimes de la crise.

– Où, en est concrètement  le processus d’indemnisation des victimes de guerre qui est attendu par tous, surtout les victimes, dont nombre d’entre eux, commencent à s’impatienter ?

Le lancement des  indemnisations à été fait depuis le 04 août 2015 .Depuis cette date le Pncs (programme national de cohésion sociale) a continué à indemniser sur la base de la liste remise par la commission nationale d’enquête parce que, la Conariv n’a pas encore publié la liste consolidée. De fait, l’opération d’indemnisation est encore très timide, mais nous espérons qu’avec la publication de la liste consolidée,  les choses seront plus concrètes.

-De façon pratique et concrète, comment  l’association que vous présidez opère-t-elle sur le terrain pour accorder ses violons avec les victimes et  les autorités étatiques ?

L’un de nos principes est d’informer toutes les victimes sur le déroulement du processus et leur apporter notre assistance à tous les niveaux quel que soit, le lieu,  où elles se trouvent. Nous avons 63 sections et chaque section doit être visitée pour connaître les difficultés des victimes et leur expliquer les décisions arrêtées au cours des séminaires et ateliers avec les partenaires non étatiques et étatiques. Cette tournée a commencé le 05 mars 2016 et partout, où nous passons, nous rencontrons des victimes de guerre qui sont unanimes pour dire que l’indemnisation est un maillon essentiel du processus de réconciliation nationale. Tous, sont prêts à pardonner pourvu qu’on respecte leur droit. Nous leur avons apporté  un message de paix et de réconfort et nous avons recueilli  leurs doléances, que nous transmettrons à qui de droit. Aussi, nous leur demandons d’être patients parce que, c’est un processus qui se veut réaliste, réalisable et qui doit tenir compte des problèmes liés aux conditions économiques et sociales du pays.

-En tant qu’entité représentant les victimes, quelles sont vos relations avec la Conariv qui a été  mise en place par l’Etat  pour piloter l’indemnisation?

La Conariv est une institution dirigée par d’éminentes personnalités, à qui le chef de l’Etat fait confiance. Notre structure à de très bonnes relations avec cette institution. Nous sommes reçus chaque fois que nous sollicitons une audience et nous sommes constamment invités aux séminaires, ateliers et colloques qu’elle organise. Aujourd’hui, toutes les victimes attendent la publication de la liste consolidée. Ensuite, on proposera des solutions pour une politique de réparation efficace, transparente, équitable et non discriminatoire.


-C’est un secret de polichinelle. Le processus d’indemnisation fait grincer des dents. Pouvez-vous, nous en dire plus, et si possible, rassurer les victimes en votre qualité d’intermédiaire entre les pouvoirs étatiques et les victimes ?

Effectivement, le processus d’indemnisation  fait grincer les dents dans la communauté des victimes, c’est pourquoi, toute structure d’encadrement de victimes doit pouvoir informer les victimes sur le processus et apporter des réponses aux questions qu’elles se posent. Puisque, dans une même ville, une veuve ne pourra pas comprendre pourquoi sa voisine veuve à perçu son chèque et elle pas encore. Malgré la communication faite chaque fois par le Pncs, beaucoup de victimes pensent que c’est discriminatoire. Nous, structures de victimes, notre rôle est d’expliquer à ces dernières, le pourquoi des choses. Sachez,  aussi que dans cette communauté de victimes, il y’a beaucoup d’analphabètes.

-Un mot, sur l’entrée du professeur Koné  Mariatou au gouvernement. Avec cette dernière, vous avez eu une très bonne collaboration  au moment, où elle était au Pncs. Pensez-vous qu’avec sa nomination les choses vont aller vite ?

Interview UNEJe voudrais profiter de votre tribune pour féliciter le professeur Mariatou Koné pour son entrée au gouvernement. Elle a pris le problème des victimes à bras le corps et la touche maternelle aidant, elle à toujours su mener le processus de façon  inclusive. Aujourd’hui, elle est encore très bien placée pour traduire les souhaits  des victimes au Président de la République. Nous, la connaissons comme une femme de mission et de devoir, nous lui souhaitons donc toute la réussite possible dans son ministère. Nous sommes convaincus que son entrée au gouvernement va accélérer le processus d’indemnisation des victimes de la crise ivoirienne.

 -Quelle place occupe l’indemnisation des victimes dans le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire ?

La réparation est une étape incontournable dans le processus de réconciliation nationale. On ne le dira jamais assez. C’est un droit pour les victimes et un devoir pour l’Etat. Nous encourageons l’Etat à adopter enfin une loi relative au statut de victimes pour une meilleure orientation des programmes de réparation. Bien qu’un fond initial de 10 milliards ait été annoncé, il faut reconnaître que les attentes des victimes demeurent toujours grandes.

Interview réalisée par EKB

 

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