Quand Air Côte d’Ivoire maltraite ses clients #Transportaérien
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 25-8-2016) Dans un témoignage poignant pris sur le mur Facebook du groupe Reenmau LA le jeudi 25 août 2016, une cliente de la compagnie Air Côte d’Ivoire raconte le traitement qu’elle a subi dans la soirée du mardi 23 août 2016 à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Après avoir embarqué à bord de l’avion, elle éjectée manu-militari pour faire place à deux ministres. Ci-dessous, le douloureux récit de la victime.
« Mardi 23 août j’ai un vol Abidjan-Cotonou à 19h40. Je suis parmi les premiers passagers à faire enregistrer mes bagages à 17h. Je monte en salle d’embarquement en attendant l’appel pour le début de l’embarquement.
Quand l’embarquement commence aux environs de 19h30, une file de passagers se constitue sauf que lorsque les cartes d’embarquement sont scannées, certains sont mis sur le côté car le scanner émet une « lumière rouge » et on leur demande d’attendre sans explications.
Mon tour arrive et une lumière verte s’affiche. Je suis la dernière dans la file et on me laisse accéder au bus pour aller à l’avion. Jusque-là tout va bien pour moi et Air Côte d’Ivoire demande à la quinzaine de passagers restant de rentrer chez eux, car il n’y a plus de place sur le vol sans excuses, sans dédommagement ni hébergement pour les passagers qui ne vivent pas à Abidjan. Ils ont juste été mis sur le vol du lendemain.
Pour ma part, j’arrive sur le tarmac avec la dernière vague de passagers, nous commençons a monter dans l’avion quand un passager qui est une amie s’est fait refusé l’accès à bord car, étant considéré comme un « passager lumière rouge » qui avait quand même réussi à monter dans le bus. Je demande des explications sur son cas quand les agents d’Air Côte d’Ivoire me demandent de monter dans l’avion. Ce que je fais.
A l’intérieur de l’avion le commandant de bord me demande de patienter, car d’autres passagers sont dans le couloir. Au bout de quelques minutes, il me signifie qu’il 3 passagers en plus sur le vol. « Nous ne pouvons pas décoller, on va devoir vous débarquer vous aussi et demander à des volontaires de descendre », indique-t-il. Je refuse et aucun des passagers ne veut descendre non plus.
Le responsable d’Air Côte d’Ivoire demande à un père et ses deux enfants en bas âges de descendre. Ce dernier refuse. Il appelle alors la police pour me débarquer de force et trouver une solution pour les deux autres passagers qui doivent descendre. Cela a duré près de 2 heures. Un passager volontaire a fini par descendre et personne d’autre n’a accepté. Ils ont été obligé de faire descendre un PNC (steward) pour pouvoir attribuer une place à un mécanicien d’avion qui n’était pas prévu sur le vol à la base. Entre temps, des agents de police escortaient deux ministres et des personnalités dans l’avion.
Jai finalement été soulevée de force par les policiers qui m’ont fait descendre de l’avion. Ils ont descendu mes deux bagages de la soute. Mais mon bagage à main est resté dans l’avion, car en montant une personne m’avait aidé à le porter. Les membres d’équipage ont dit qu’ils allaient me le descendre, mais jusqu’a ce que l’avion ne parte, ils ne l’ont pas sorti et ont refusé de me laisser remonter le prendre sous prétexte qu’ils ne sont pas surs que je redescendrais s’ils me faisaient remonter à bord.
Mon passeport, mes médicaments et mon argent sont donc partis à Cotonou et j’ai été conduite à la police de l’aéroport, escortée par les policiers qui m’ont fait descendre de force de l’avion avec l’autre passager qui était sur le tarmac et qui a pu prendre en photos toute la scène. Air Côte d’Ivoire m’a dit qu’il chercherait mon bagage à main, une fois à Cotonou et j’ai été programmée dans le vol du lendemain. Heureusement que j’avais ma carte d’identité avec moi pour repartir le lendemain.
Je suis arrivée à Cotonou le lendemain à bord d’un avion de la compagnie Asky, car ils ont changé mon billet. Comme pour les passagers refoulés dès les portes d’embarquement. Ils n’ont pas voulu me loger à l’hôtel, mais le responsable de la police les a convoqués et a exigé que Air Côte d’Ivoire prenne en charge mon hôtel, ma restauration et m’achète les médicaments dont j’avais besoin étant drépanocytaire et épileptique. Ils n’ont pas accepté de prendre les médicaments en compte, mais m’on logée et nourrie, il était minuit passé.
Voici comment les passagers sont traités par Air Côte d’Ivoire. Des agents de l’aéroport m’ont dit que ce n’est pas la première fois que cette situation se produit. J’ai déposé une plainte contre Air Côte d’Ivoire pour m’avoir débarquée de force, alors que j’étais déjà dans l’avion et pour avoir perdu mon bagage à main avec mon passeport à l’intérieur.
Je laisse ce message car les compagnies aériennes en Afrique se foutent des passagers qui, en général, ne connaissent pas leurs Droits et ne font presque jamais de réclamations quand ce genre de situation se produit. J’espère que mon témoignage servira à faire changer les choses chez Air Côte d’Ivoire, car c’est la seule compagnie à faire des vols directs Cotonou-Abidjan en ce moment. ».
NB : Les titres sont de la rédaction