lepointsur.com (Abidjan, le 23-4-2015) En vue de lever le coin du voile sur la difficile question de primes non reversées aux athlètes ivoiriens champions de la récente Coupe d’Afrique des Nations en Guinée Equatoriale, un des administrateurs du ministère des Sports a percé l’abcès sous le couvert de l’anonymat.

« Pour comprendre cette histoire je pense qu’il faut aller à la genèse du processus de financement des activités et compétitions des fédérations. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’aujourd’hui sous le Président Alassane Ouattara, tout décaissement passe par une communication en Conseil des ministres.

Le rôle du ministre de tutelle est uniquement de défendre cette communication sur la table du conseil après avoir obtenu la signature de tous les ministères impliqués. Une fois adoptée, le secrétariat général du gouvernement émet une attestation. C’est à la suite de cela que le Trésor enclenche le processus de décaissement.

Le décaissement:

Pour le cas précis de cette CAN, en l’absence de communication, sur ordre du Président de la République, les fonds ont été logés dans le compte des compétitions à la Banque du Trésor. Ce compte est géré par un régisseur nommé par le ministre de l’Economie et des finances. En poste depuis 2008, il dépend donc du Trésor et le ministre n’a aucun pouvoir sur lui.

Selon le bilan financier du ministre des Sports, aujourd’hui sur la table du gouvernement, comme on le dit chez nous « y’a monnaie ». Alors où se trouve la faille? Le ministre Lobognon avait-il la compétence de détourner autant d’argent? En plus, sur un compte dont il n’est pas l’ordonnateur?
Et avec la complicité de qui? Ses ennemis? Soyons sérieux! Ceux qui connaissent la gestion des finances sous Ouattara savent que c’est impossible!

Qui a donc bloqué l’argent des joueurs?

Le régisseur du ministère des Sports qui, pour simple rappel, répond aux doigts et a l’œil des dinosaures du Trésor, ceux-ci qui voyaient ce butin leur échappé ont ainsi bloqué, à leur niveau, le décaissement des primes de victoires, comme ils ont l’habitude de le faire ; les éléphants étant autrefois des éternels perdants. C’est pourquoi malgré nos échecs répétitifs par le passé, le Trésor et la FIF n’ont jamais déclaré de fonds non utilisé.

La vérité prend toujours l’escalier tandis que le mensonge prend l’ascenseur. Aujourd’hui le mystère des primes se lève peu à peu et c’est tout le système qui gangrène le sport qui en pâtira. Sinon comment explique-t-on que le Ministre qui a lui-même demandé, pour éviter tout détournement, que le paiement des primes se fasse par virement bancaire soit surpris aujourd’hui de s’apercevoir que certains joueurs n’ont effectivement pas reçu leurs primes.

Explications :

C’est à la veille de la demi-finale, que le Ministre Lobognon a lui même donné instruction afin de faire payer les primes de victoire en demi-finale et en finale immédiatement. En disant : « je fais confiance aux enfants, ils vont remporter cette coupe, faites les virements »

Les services financiers ont été persuasifs en ces termes : « nous avons eu les rib de tous les joueurs, les virements seront faits ».

C’était mal connaître la mafia du sport. Le serpent était dans la maison!
Ils tenaient là leur coup rêvé pour salir leur « gâteur de mangement ».

Aujourd’hui Monsieur Yapi, le régisseur dont il est question qui se dit « protégé » est introuvable, ses bureaux sont fermés et refuse de décrocher les appels des membres du cabinet. Il ne répond qu’à ses patrons du Trésor. Que chacun se pose des questions. Bref!

On le sait tous, ils veulent avoir la tête du ministre Lobognon. On le sait tous, il leur a coupé les vivres et a rendu publiques au plus haut sommet de l’état les magouilles qui plombaient le sport ivoirien. Aujourd’hui et depuis les premières accusations, il demande une confrontation devant le Premier-ministre entre la Fif, les services du ministère des Finances  qui ont géré cet argent et lui-même, Ministre des Sports. Jusque-là, rien.

Alors cher ami, que chacun y aille de son analyse, mais ne soyons pas dupes. Où se trouve l’argent des Eléphants champions d’Afrique? »

A.P

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