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 Un vrai Capitaine tient son bateau jusqu’au débarquement surtout quand il tangue…


Pascal Roy

Pascal Roy

Abidjan-20-04-16 (lepointsur.com)- Dans un contexte d’évolution permanente, l’enjeu pour l’État n’est plus tellement de savoir si « tout le monde change » mais plutôt « quel sens donner aux évolutions qui se font ». Tout régime politique « sérieux » passe, d’un fonctionnement où tous ses acteurs acceptent les règles du jeu et se concentrent sur le comment assurer le changement, à un fonctionnement où les acteurs s’interrogent sur le sens du changement et des actions. Cette question du sens est bien cruciale car, les évolutions aux caractères inéluctables et irréversibles que l’on subit, échappent à l’aperception et se transforment en crises (Lafrance, 1991). En revanche, la conjugaison d’un changement anticipé et intentionnel à l’évolution du contexte peut correspondre à un transfert de compétences et à la construction d’une « communauté de sens » entre les différents éléments constitutifs de l’organisation politique. C’est cette question du sens, plus encore que la communication, la gestion ou l’économie, qui rend manifeste à quel point les organisations socio-politiques dépendent du contexte, à quel point la notion de sens est problématique tellement elle est entièrement façonnée par les relations à son contexte d’usage. Généralement, le contexte désigne un ensemble de possibles, de contraintes et d’incertitudes exhaustivement descriptibles qui servent de cadre aux événements et pèsent sur l’activité et les actes en définissant le niveau d’analyse objective des situations.

La contextualisation se réfère à un ensemble d’actions concertées localement et socialement organisées (cf. Garfinkel, 1967). L’analyse des structures organisationnelles dépend alors de l’intentionnalité dans les relations interpersonnelles qui permet d’aller à l’essentiel, sans délais, en choisissant ce qui est perçu ou ignoré. Cette contextualisation est construite avec un caractère indexical récursif dans une situation de travail où se couplent les idées d’équilibre et de déséquilibre, de stabilité et d’instabilité, de dynamisme et de constance, où ce qui est « généré génère à son tour ce qui le génère » (Morin, 1977, p. 32). Le contexte permet donc une (ré) organisation des actions par une remise en question permanente du sens afin d’éviter l’incompréhension par anticipation. La valorisation de la compréhension qui permet cette recherche des nouvelles visions en contexte grâce à des indications concrètes de la situation est ce que nous nommons le contexte d’usage. L’action située et le contexte se co-construisent. Temporalité, espace, action et contexte sont donc indissociables et non réductibles l’un à l’autre pour comprendre le sens des choses. Oui la connaissance et la maîtrise du contexte comme terrain du changement et fondation pour la construction du sens et de l’avenir. Tel est le tableau socio-politique de notre Côte d’Ivoire d’aujourd’hui.

En effet, la bonne lecture de l’histoire événementielle et des signes de la quotidienneté pousse la raison humaine à admettre qu’elle peut rencontrer souvent des bornes plutôt que de se livrer à une course poursuite incongrue avec les faits, vouée à l’échec. Dans le choc des ambitions positives ou dans les tempêtes des ambitions démesurées et des braises circonstancielles qui ouvrent nos Etats sur des épisodes dramatiques de la vie politique dont la trame nous échappe, tout ne saurait se régler en pure logique des arrangements politiques et sur ce seul terrain parfois politiquement transformé en patinoire. La solution peut venir du bon sens. Un bon sens qui, malheureusement, s’embaume régulièrement de charbon en cette Afrique toujours objet de l’amer spectacle des gestations ridicules de certains de ses enfants, très attachés aux enfantillages de son berceau cinquantenaire. L’Afrique souffre toujours des idioties de certains de ses vieux enfants-démons et des grossesses politiciennes annonciatrices de crises politico-constitutionnelles et de tempêtes sociales diluviennes. Et comme en 1990-2000, 2002-2011, la Côte d’Ivoire, une fois encore, se tisse inconsciemment des années d’incertitudes (2016-2020 et / ou au-delà). Si notre pays veut se prémunir d’un avenir d’insécurité politique, démocratique et sociale, il lui faut sortir immédiatement des décombres de la politique émotionnelle actuelle, du dangereux jeu de doux démons, de la sirène de féroces agneaux et du bon sens en délire pour rallumer les espoirs.

La Côte d’Ivoire n’est le TESTAMENT de Personne ! La Côte d’Ivoire ne se scellera pas un testament ni dans les ombres de Daoukro, dans un climat de rationalité à lucidité vieillie, en panne d’énergie et déconnectée des réalités ni sous les veilleuses de la Riviera Golf aussi dorées et modernes, fussent-elles. La Côte d’Ivoire c’est l’usufruit de tous les Ivoiriens. On ne marchande pas l’avenir d’une nation dans une chambrette de copains et de cousins. Le destin d’un peuple se décide par la démocratie et à travers les urnes. Il faut de la rectitude dans les choses pour rendre lisibles et transparentes les règles du jeu démocratique. La Côte d’Ivoire est une RÉPUBLIQUE  et en République, c’est par la démocratie qu’on désigne les dirigeants. Même dans les cantons et royaumes, il existe des règles transparentes de désignation des chefs. Les choses ne se trament pas, au rythme de la météo des intérêts particuliers, autour d’un bol de bandji ou de tchapalo, d’un verre de whisky ou de koutoukou, d’une coupe de champagne ou de limonade, d’une bouffée de pipe ou de cigare.

Si tout ce qui se murmure dans les salons feutrés du sommet de l’État, comme quoi le Chef actuel de l’Exécutif ivoirien envisage d’écourter son deuxième mandat vers 2018 pour laisser le soin à l’un de ses copains politiques, par le biais d’une révision constitutionnelle à travers un poste de vice-présidence, de poursuivre son mandat jusqu’en 2020, est fondé, alors ce serait une catastrophe historique qui n’aura aucun mérite, eu égard à l’exacerbation des appétits politiques conflictuels de son propre camp et à l’odorat socio-politique général en Côte d’Ivoire qui ne dégage suffisamment pas un parfum réconcilié : ce serait carrément une fuite de responsabilité. Un vrai Capitaine tient son bateau jusqu’au débarquement surtout quand il tangue et il ne cède son commandement qu’en période de sérénité et d’absence de turbulences. La configuration la plus moderne de cette proposition de poste de vice-présidence, le schéma du ticket par le suffrage, si elle est validée au prochain référendum, ne peut s’appliquer avant 2020 si la Côte d’Ivoire veut être respectueuse des règles de la démocratie et des vertus de la gouvernance de notre temps, car la loi n’est pas rétroactive, pour au moins ça. Tout autre bricolage ou bidouillage politico-juridique s’éloignera des aspirations profondes du vrai peuple et sera considéré comme porteur de saveur confligène et un recul historique dans la marche de notre nation vers l’enracinement et la consolidation de la démocratie pour lesquels Monsieur Alassane Ouattara s’est battu, des années durant, semble-t-il. C’est même contraire à votre vision de construction d’une société émergente et d’institutions fortes, Monsieur le President Alassane Ouattara : relisez tout simplement votre parcours intellectuel et professionnel, de même que vos projets de société de 2010 et 2015.

Si vous tenez à écourter le mandat du peuple, en temps opportun, faites une adresse à la nation et laissez le fonctionnement normal des institutions s’activer, dans le respect des règles constitutionnelles actuelles qui exigent l’organisation d’élections anticipées, après une brève transition pilotée par le Chef du Parlement. En même temps, pourquoi vous présenter aux élections de 2015 si vous n’étiez pas si certain d’honorer la confiance du peuple jusqu’à son terme ? Je vous conseillerais, très respectueusement et avec une affection exigeante, d’aller au terme de votre mandat en réalisant le maximum des espoirs du peuple nourris en vous, surtout en poussant très loin le processus de réconciliation, si votre santé le permet. Vous pourrez alors aller à la retraite après une alternance apaisée et démocratique. Vous le devez bien à la Côte d’Ivoire, Monsieur Alassane Ouattara. Les Ivoiriens veulent voir un président sortant regagner son domicile sans inquiétude et un entrant occuper le fauteuil présidentiel, sans effusion de sang et dans un élan protocolaire de fraternité démocratique.  Ce serait la meilleure formule de retrait politique d’une grandeur honorablement historique pour vous et c’est ce bonheur mémorable que je vous souhaite, Monsieur Alassane Ouattara et à votre gracieuse et estimable Dominique Ouattara, une Dame de qualité humaine dorée et d’utilité sociale exceptionnellement exponentielle.

Faire souffrir est la seule façon de se tromper, disait Albert Camus. Oui, nos dirigeants politiques et administratifs se sont tous trompés depuis bien longtemps en Côte d’Ivoire car les populations continuent de souffrir diversement de la cherté de la vie, des effets de la dette intérieure qui plonge des entreprises dans un refrain de stress lié aux factures impayées, du chômage chronique surtout des jeunes diplômés et qualifiés, de la lourdeur insécuritaire, du regain de violences intercommunautaires, de la crispation du climat socio-politique du fait du mésusage des appétits politiciens de ceux qui veulent goûter 2020 avant la date du marché et l’heure de la cuisson, de l’inexemplarité gouvernementale… Arrêtez de vous fourvoyer ! Le peuple pleure de souffrances, gémit de mécontentements et vous regardez ailleurs, dans vos profondes poches garnies de trésors pompeux et dans vos ambitions calculées et incendiaires.

Pendant que le chômage étouffe notre jeunesse, la classe moyenne broie du noir (le panier de la ménagère ne se remplit plus et manque cruellement d’aliments de croissance et de saveurs vitamineuses pour le plus grand nombre de nos concitoyens), l’Ivoirien nigaud – ( pardon ) – nouveau est subitement en repli d’ancienneté, les scandales dans la gestion des affaires publiques ont repris du muscle par endroits (en témoignent au moins les bruits de trésorerie à la Sicogi et les forts soupçons de détournements économiques à la douane), les préoccupations de sécurité intérieure redeviennent inquiétantes (les défaillances grossières dans la gestion de l’attaque de Grand-Bassam, les émeutes d’Abobo à l’initiative des « microbes », la « révolte » d’Assueffry, le conflit inter-communautaire de Bouna, les émeutes de Jacqueville …), les prostitutions chansonnent sous toutes leurs formes (sexuelle, intellectuelle, religieuse, coutumière, administrative et politique), le ratage de la réconciliation politique et sociologique semble incorrigible, les efforts de modernisation de notre administration et de notre société peinent à donner des résultats escomptés, nombreux de nos concitoyens dorment affamés, tyrannisés par les soucis et terrorisés par l’incertitude des lendemains et l’obscurité du chemin de l’avenir, …, des pseudo-leaders politiques (pour la plupart abonnés aux restaurants d’incompétences et de réputations mesquines) donnent des voix qui construisent les peurs et retissent des haines précuites. Il faut éviter les gestes, les propos et les actions qui fabriquent des impasses dans l’histoire commune de notre pays, la Côte d’Ivoire, et parasitent le second mandat du Président Alassane OUATTARA, inlassablement à la recherche de solutions heureuses pour son peuple, bien que vigoureusement tiré vers le bas par un certain nid de collaborateurs rapaces et d’alliés faucons.

Pascal Roy2Il faut éviter d’étouffer le sens des choses en rejetant les idoles des contraires. Les services de sécurité intérieure de Côte d’Ivoire doivent concentrer leurs énergies sur les grands défis de sécurité intérieure et corriger les ratés et les défaillances de leurs actions sur le terrain qui enflent en inquiétudes. On attend d’eux des opérations coups de poings pour cautériser et désinfecter les zones microbiques (Abobo et Yopougon), djihadizogènes et de prolifération de non droit à certains endroits de nos frontières. Notre pays n’a pas besoin de récitation de recettes qui ont failli hier et restent inadéquates et inefficaces aujourd’hui. C’est lamentable de piétiner les franchises universitaires et éprouver nuitamment le monde estudiantin, dans une marre de bavures révoltantes (viols supposés de jeunes étudiantes et attestés par des ONG, handicapés bastionnés et violentés…), sans pareil depuis une quinzaine d’années. La lumière doit être faite sur ces grabuges sécuritaires et des sanctions exemplaires doivent suivre. Les ministères de la femme, de la famille, de la justice, de l’enseignement supérieur et de l’intérieur doivent sortir de leur silence honteux. Les grands voyous et les criminels professionnels sont ailleurs et vous fricotez avec certains, quand d’autres même sont des acteurs de la chaîne sécuritaire. L’Université est une zone sacrée de l’intelligentsia et de fabrique des outils de développement et de cimentation des sociétés modernes qu’il faut éviter de profaner. Même si beaucoup parmi vous n’ont pas prospéré dans le sacramentel universitaire et y ont étalé leur incapacité à y produire et cueillir des fruits, force reste à l’éducation et au savoir dans la conquête, la construction et la réalisation des ambitions des États et des peuples.

Les politiciens et serviteurs de l’État joueurs de bonneteau, le peuple ivoirien n’en a plus besoin et ils doivent l’entendre. Les appétits politiques, aussi légitimes soient-ils, ne doivent pas faire éclater notre espace public en morceaux, menacer la paix civile et perturber la marche de notre République vers la modernisation institutionnelle, l’édification de l’Ivoirien Nouveau, l’émergence et donc du développement. Au-delà des goûts et des formations de chacun et des choix des systèmes politiques, l’espace public doit être un lieu de confrontation des idées et de synthèse des talents. On ne peut pas tolérer que des ministres et animateurs des grandes chaînes de la gouvernance publique biaisent et troublent l’exercice du pouvoir d’État en transformant le fonctionnement de la République en un jeu d’appâtage de 2020. Monsieur OUATTARA doit avoir le courage politique nécessaire et le sens aigu de l’Etat pour faire le ménage. Je réitère mon appel à opérer un nettoyage profond et à sec du gouvernement pléthorique actuel et des parcelles sensibles de la gouvernance nationale truffés de politicards ou politiciens manœuvriers regardant déjà 2020 du coin de l’œil avec une envie nocive et un empressement incendiaire. Tous les politiciens joueurs de bonneteau et leurs suppôts qui lorgnent légitimement 2020 doivent retrouver leur liberté institutionnelle afin de se préparer le terrain, éviter de parasiter le deuxième mandat du Président de la République et ne pas gêner la transparence dans l’organisation de l’alternance démocratique de 2020 et sa crédibilité. Car le rythme de la gouvernance du pays ne peut pas être freiné par des ruses politiciennes de positionnement pour 2020.

Le Chef de l’État doit se forger plus de sérénité rationnelle et de dextérité confortable au plan socio-politique et diplomatique pour conduire à son terme le mandat du peuple, revigorer le processus de réconciliation juridico-socio-politique, traiter avec abnégation les défis des bruits de couloir des appétits présidentiels de son propre camp politique et solutionner les délicates tracasseries judiciaires de ses soutiens internes et externes d’hier dans la conquête du pouvoir d’État. Il devient impératif de clairement démocratiser la lutte pour l’alternance de 2020 au risque de menacer la paix sociale sur laquelle s’est construit le rétablissement de la Côte d’Ivoire depuis la dernière crise post-électorale. Si monsieur Alassane OUATTARA veut que l’histoire retienne ses efforts de développement, il a le devoir impérieux de stopper au ras du sol l’ouragan socio-politique qui se dessine et faire en sorte que les appétits pouvoiristes ne se propagent en incendie. Les disputes politiciennes qui sont les nôtres sont la marque de notre liberté et doivent être constamment encadrées par les règles et les vertus démocratiques. Malgré toutes nos différences, la plupart d’entre nous, nous partageons certains espoirs quant à l’avenir de la Côte d’Ivoire. Sans langue de bois, sans éviter les sujets qui fâchent, sachons donner du sens à la République, à la démocratie et à la politique, à savoir : une direction et une orientation pour nos concitoyens. Le rappel savant et vivant de l’histoire coexistentielle partagée par tous les ivoiriens doit ranimer les valeurs républicaines. Contre les prophètes de la division et des cataclysmes qui annoncent des moments difficiles d’alternance en 2020 et une période d’instabilité, un peu comme ce que le pays a connu après la mort de Félix Houphouët-Boigny, il nous faut donner des raisons d’espérer en un avenir commun, en multipliant les gestes et les actes de la dignité humaine, du savoir-vivre ensemble et de la démocratie. C’est cela le sens de la République et du devoir que doit incarner le President Alassane OUATTARA. Nos acteurs politiques doivent apprendre le sens des choses.

Personne ne veut vivre dans une société cupidécratique où la règle de droit cède la place à la loi de la péridémocratie et des ruses de la magouillecratie. Il est temps que ce style disparaisse pour  promouvoir une gouvernance vertueuse et préparer une marche lucide et démocratique vers l’alternance 2020 en Côte d’Ivoire. Le copinage politique véreux et grossier est un frein au développement et un danger pour l’avenir des peuples et la stabilité des nations. La politique des ventres voyous et des bruits de cœurs médiocres est révolue et inopérante aujourd’hui. Les partis politiques ivoiriens sentent l’odeur du renversement des valeurs car ils fonctionnent comme des clubs de soutien à des individus et des sectes d’appétits. La promotion de l’idée et la séduction des idéaux leur sont étrangères. La stabilité institutionnelle, le développement économique et la paix sociale de la Côte d’Ivoire priment sur des Accords de camaraderie et des chantages des fidèles de parcours et des soutiens politiques et stratégiques d’hier qui ne riment pas avec les valeurs modernes d’une République, les attentes intrinsèques du peuple et surtout la volonté de changement proclamée à travers le concept d’IVOIRIEN NOUVEAU. Il faut alors désethniciser, déclaniser et décamaraderiser le processus démocratique de l’alternance institutionnelle de 2020 qui doit être arbitré par le seul verdict du peuple. C’est pourquoi, il faut permettre à tous les citoyens ivoiriens de votre camp politique, de l’opposition et de la société civile en conformité avec notre code électoral, qui le souhaitent, d’aller au contact du peuple et demander son suffrage : Guillaume SORO, Hamed BAKAYOKO, Amadou GON, KKB, Jeannot AHOUSSOU, Gnamien N’GORAN, N’Guessan AFFI, Michel GBAGBO, Thierry TANOH…, … Koffi GOMBO, Fofana KOUYATÉ et TATAPION. Votre seul rôle, monsieur le Chef de l’Exécutif ivoirien, doit être celui d’un facilitateur institutionnel impartial qui huile le processus organisationnel de l’alternance socio-politico-juridique de 2020.

Nous sommes en République et on ne choisit pas, on ne négocie pas ses héritiers politiques au coin d’une table ou au chevet d’un lit. Il faut tout simplement un consensus sur les règles de désignation et laisser tous les prétendants légitimes s’essayer au jeu démocratique  par le devoir social et le droit souverain du peuple, à travers les urnes, en temps opportun. Et la  Côte d’Ivoire se mettra à l’abri des tempêtes contraires à la modernité. Car se sentir prêt et public, ce n’est pas être populaire c’est-à-dire avoir l’adhésion du peuple. Chaque citoyen peut faire tourner et développer son pays grâce à ses mains ou à son ingéniosité. Personne ne peut freiner personne! Chacun de nous est dans l’Histoire et a son histoire. Mais chaque histoire citoyenne ne peut orienter l’Histoire d’une Nation ou d’un peuple. Le drame, c’est quand on perd la lisibilité de son histoire, car cela peut nous desservir de façon fracassante. Attention: la seule volonté ne peut jardiner l’Histoire…! Dédouanez votre reconnaissance débonnaire qui frise le spectatisme et l’impuissance. Un chef de famille  ne faiblit pas quand la sécurité et l’avenir de la famille tremblent, quand la discorde franchit le seuil de la porte de la famille et risque de se propager en incendie. Ayez la perspicacité et l’audace de poser des actes forts empreints d’une haute grandeur et d’une opiniâtreté qui préservent l’intérêt général et stabilisent la république, en mettant en derniers plans, à défaut de les oublier, les petits arrangements de cousinage. Albert Camus avait écrit que « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » dans « Sur une philosophie de l’expression » de 1944 (Poésie 44, Œuvres complètes, tome I, La Pléiade, p. 908). Monsieur le Président OUATTARA, ne vous trompez pas de lecture des événements ! Ne manquez pas ce rendez-vous de notre histoire! Il faut maintenant passer à l’action…!

L’espérance face à l’avenir, l’universalité du bien commun, la solidarité, la paix durable, la démocratie, la clairvoyance politique et le courage dans la responsabilité doivent constituer le socle du vivre-ensemble; car tout est caresse de Dieu: la terre, les eaux, les montagnes, la richesse, la pauvreté, le pouvoir, la vie…la RÉPUBLIQUE. La république consiste en la publicité (caractère public) de la politique et elle ne peut subir durablement les caprices, les appétits et arrangements traités en privé, en secret, dans des cabarets et dortoirs. Ce serait tout sauf de la démocratie. La démocratie, ce n’est pas la démagogie paternaliste qui s’assimile au prétexte « C’est pour ton bien !». Les peuples de notre Temps ne s’infantilisent plus. Ils savent mieux que des groupuscules où se trouvent leurs intérêts, les choisir et les réclamer quand les circonstances l’exigent. Pour l’avenir, il nous faut songer, fondamentalement, à insérer dans notre système éducatif des modules d’initiation à la culture politique et démocratique dès le secondaire et dans le cycle de formation dans les casernes. Et le peuple ivoirien a un rôle majeur à jouer, en refusant d’être spectateur du détricotage de son destin qui se profile car il sera, comme par le passé, la plus grosse victime. Le peuple doit prendre ses responsabilités à travers les outils démocratiques. Le plus excellent symbole du peuple, c’est le pavé. On marche dessus jusqu’à ce qu’il vous tombe sur la tête, disait Victor Hugo. Le temps du peuple est imprévisible et jamais celui des politiciens calculateurs et des pseudo-démocrates. Halte aux constitutions tripatouillées aux goûts d’arrangements politiques et aux abus de gouvernance ! Désormais, c’est le peuple qui fixe l’agenda politique ! Regardez autour de la Côte d’Ivoire et même au-delà et vous comprendrez beaucoup de choses. Le pouvoir et les honneurs sont sorciers car ils peuvent s’échapper par l’arrière !

Donnons-nous pour défi d’affronter la difficulté de penser la complexité sous toutes ses formes pour rallumer les espoirs !

Docteur Pascal ROY

PhilosopheJuristePolitisteCoach politiqueAnalyste des Institutions, expert des droits de l’Homme et des situations de crisesMédiateur dans les OrganisationsEnseignant des UniversitésConsultant en RHÉcrivain-Chroniqueur

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