Et pendant ce temps....

Voici pourquoi je ne crois pas aux religions africaines


Aujourd’hui, je vais vous dire pourquoi je ne crois pas aux religions africaines (ivoiriennes). C’est une réponse à ceux qui, la semaine dernière, m’ont reproché de promouvoir des religions « étrangères », quand j’ai essayé de montrer que recourir aux féticheurs et autres marabouts africains, desservait spirituellement les Africains.

Voici pourquoi je ne crois pas aux religions africaines#tradition

Avant de commencer, permettez-moi de lever deux ou trois équivoques. Premièrement, ce texte n’a pas pour vocation de lancer un débat sur l’étymologie de la religion. Le diable est dans les détails, c’est connu.

Ensuite, en termes de religions africaines, je vais plutôt centrer ma méditation sur des religions ivoiriennes. Celles que nous côtoyons habituellement dans nos villages. Enfin, j’essayerai, tant que faire se peut, de respecter les croyances de tous.

En clair, vous devez retenir que l’esprit de cette contribution n’est pas de susciter la polémique, mais d’enrichir le débat. Mon objectif est de montrer que suivre les religions africaines, ne nous sert pas, en tant qu’aspirants spirituels. A toutes fins utiles, j’invite donc mes contradicteurs à apporter des éléments de réponses claires, sur les différents points que je vais développer.

Première raison

Les religions africaines, pour celles que je connais, ne sont pas écrites. Notez que je ne vais pas nommément les citer, pour ne pas personnaliser le débat. Où sont nos livres « révélés » qui ? A tout le moins, dans quel bréviaire peut-on prendre connaissance des prières à réciter, pour soumettre nos intentions au Divin ?

Quel est notre livre sacré à nous, accessible à tous, qui évoque une quelconque connaissance spirituelle africaine ? Le livre où ceux qui ont soif de connaissance spirituelle et veulent nourrir leur âme de la bonne parole, peuvent aller puiser la force du verbe divin ?

Les chrétiens ont leur bible. Les Juifs leur torah. Les musulmans ont le coran. La Bhagavad-Gîtâ gita est le livre sacré des hindous.

« Je veux bien suivre une religion africaine, mais je n’en vois pas qui puisse satisfaire ma volonté de connaissance spirituelle »

Petite précision, à ce niveau: ce n’est pas parce qu’il y a des livres, que c’est forcément bon. L’exemple des livres sur la magie noire (je n’aime pas cette expression) africaine ou occidentale; en est une illustration. Mais ne pas avoir de livre du tout ne rend pas la connaissance accessible. Or la vocation de la religion, est justement de sauver le grand nombre d’âmes.

Deuxième raison

Elle est un peu la conséquence de la première, mais pas forcément. En effet, les religions africaines ont un problème de dépôt de la Foi. En d’autres termes, quels sont les témoignages spirituels que nous ont laissés nos ancêtres ?

Qui sont nos célèbres guides religieux, depuis que notre continent existe ? Qui sont nos saints dont les rapports au Divin ont été si étroits, qu’ils ont marqué, pour de bon, la mémoire collective à travers les siècles ? Il n’y en a pas, à ma connaissance. Et ce n’est pas notre tradition orale qui est en cause. Puisque les faits d’armes de certains de nos anciens guerriers ont été transmis.

Troisième raison

La troisième est raison est l’accessibilité de la connaissance spirituelle. L’on me dira que dans des villages et autres contrées reculées, il y a des religions. Certes, mais elles ne sont pas publiques.Elles sont ou se comportent comme des sociétés secrètes/et ou initiatiques. Des sortes de congrégation dont l’accès n’est pas ouvert, voire pas libre.

Pour certaines, l’entrée est interdite soit aux femmes, soit aux enfants, soit à ces deux groupes sociaux. Il y a des fétiches destinées uniquement aux femmes, interdites aux hommes. Etc.

Personnellement, quand je le désire, je me rends dans n’importe quel lieu de culte (catholique, orthodoxe ou protestant), quel que soit l’endroit où je me trouve sur la planète, pour observer un temps d’intimité avec mon Créateur.

M’est-il possible de me rendre sans rituels ou initiation préalable, dans une forêt sacrée, dans un endroit d’adoration « bossoniste » ? De participer à un culte voué à une pierre, une rivière, un fétiche, un arbre, un python, etc., sans y être attendu ? Assurément non.

Quatrième raison

La charité. Combien de récits pathétiques sur des rituels violents, n’avons-nous pas entendu, relatives à la spiritualité, dans certains de nos villages ? Je pars du postulat qu’on recherche la spiritualité, pour devenir des êtres meilleurs. Combien de personnes n’ont-elles pas recours aux prêtres et prêtresses de nos religions du village, pour faire du mal à ds proches ? Quelle est la valeur que nous accordons à la charité dans ces religions ?

En conclusion, je le dis très sincèrement, en tant qu’aspirant spirituel, je veux bien suivre une religion africaine. Mais jusque-là, je n’en vois pas qui puisse satisfaire ma volonté de connaissance spirituelle. Si vous en voyez qui satisfait mes trois raisons évoquées plus haut, signalez-la-moi.

« Si vous trouvez une religion africaine qui promeut toutes ces vertus, faites-moi signe, j’irai y adhérer, sans complexe »

J’ai donc choisi d’être chrétien. Et ma position est simple. Je ne suis pas de ceux qui martèlent qu’il n’y a aucun chemin pour atteindre l’unicité avec le Créateur (but fondamental de la vie), à part la chrétienté.

Je suis de ceux qui encouragent les individus à rechercher la connaissance spirituelle, dans toute sorte de religions, à condition qu’elles adorent Dieu et Dieu seul (Son nom peut différer d’une religion à l’autre).

Je suis de ceux qui respectent les religions qui ont des instruments (livres, lieux de culte publics, guides religieux disponibles) destinés à enrichir la connaissance spirituelle de leurs aspirants. Les religions qui encouragent l’individu à aimer son prochain, comme soi-même, à faire de la charité, à développer des idées positives et à exclure tout recours au mal.

Si vous trouvez une religion africaine qui promeut toutes ces vertus, faites-moi signe, j’irai y adhérer, sans complexe. Bon dimanche à tous et à toutes !

André Silver Konan

 

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