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Des véhicules administratifs utilisés pour des mariages en Côte d’Ivoire


La photo de la voiture immatriculée D 43 220, de marque Toyota Corolla

La photo de la voiture immatriculée D 43 220, de marque Toyota Corolla

Abidjan, le 10-11-14 (lepointsur.com)-Un véhicule de l’administration pour célébrer un mariage en Côte d’Ivoire. Cela pouvait encore être accepté sous un autre pouvoir, mais pas celui d’Alassane Ouattara, l’ex-Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny. Qui, par ses prises de position, a su conquérir l’estime des Ivoiriens par ses prises de décisions courageuses. Avec notamment l’instauration de la carte de séjour, la suppression d’utilisation des voitures administratives les week-ends ou jours fériés (sauf autorisation en cas de mission) etc. n’est plus le même Alassane Ouattara des années 1990. Trop d’eau a coulé sous le pont.

Sous son pouvoir qui a débuté dans des conditions économiques très difficiles 2011, voire chaotique certains administrateurs ont tendance à tirer ses efforts vers le bas. Pour preuve, ils se permettent le luxe d’utiliser des véhicules administratifs à des fins privées. C’est le cas précis de cette voiture immatriculée D 43 220, de marque Toyota Corolla. (Ndlr : les détails seront plus perceptibles sur la photo). En effet, courant du week-end dernier, ce véhicule du ministère de l’Education a été surpris en train de transporter des mariés. Le hic dans l’affaire, c’est que ce véhicule administratif était paré aux décors des mariés.

« Est-ce le même Alassane Ouattara que l’on a connu en plein combat contre ce genre de comportement lorsqu’il était encore Premier ministre et qui, du coup, reste aujourd’hui sans voix en tant que Président de la République devant ces mêmes faits » ? S’interroge l’un de ses admirateurs à la vue de la photo qui fait le tour de la toile sur Facebook. Avant de lâcher, très amer, ce qui suit : « Si Ado que nous connaissions en 90 là a pris crédit avec ses ministres qu’il nous le dise on va les rembourser« .

En effet, les pratiques que l’actuel chef de l’Etat a combattues, hier reviennent au galop, voire même en puissance. Comme si cela est érigé en règle d’or, il ne se passe pas de week-end sans que l’on aperçoive des voitures administratives dans des lieux endiablés des quartiers du District d’Abidjan. Un tour à la rue princesse, celle des princes dans la commune de Yopougon et les bars climatisés de Zone 4 dans la commune de Marcory achève de convaincre que « l’administration ivoirienne version ADO PUISSANCI est dans la place, » pour parler comme les Disc-jockey et ses sympathisants.

Dire que c’est Alassane Ouattara qui est au pouvoir et voir des autorités administratives de la Côte d’Ivoire se comporter de la sorte avec des véhicules de l’Etat, il y a de quoi s’interroger, tellement la surprise est grande. Y-a-t il des décisions courageuses qu’on peut prendre quand on n’est pas au pouvoir, et les ranger dans les placards quand on parvient au sommet de l’Etat ?

La question reste entière, tant qu’on observera les administrateurs augmenter les dépenses de l’Etat. Et le bas peuple sombrer dans la misère avec à la clé des discours mielleux.

Les mouvements de soutien à la candidature unique du Président Alassane Ouattara naissent comme des champignons, comme au temps où Bédié était au pouvoir. Certains responsables vont loin et recueillent des fonds pour payer sa caution. Qu’à cela ne tienne ! Est-ce qu’Alassane Ouattara a vraiment besoin de cela ? N’est-ce pas une manière de se mettre dans un engrenage dans lequel il ne pourra pas s’en sortir une fois réélu ?  En d’autres termes, c’est un crédit moral auquel il doit être redevable.

Eh hop ! C’est la porte ouverte à la gabegie, scandale financier, aux coureurs de jupons issus de son gouvernement dans lequel certains de ses administres préfèrent aller se marier au Sénégal comme s’il n’existait pas d’Etat civil en Côte d’Ivoire. Choquer, toujours choquer la conscience du bas peuple, ce bétail électoral. Sommes-nous dans une République du Berger  et de moutons ? Qui doit être le modèle ? Pourtant, le séminaire gouvernemental devrait être une boussole pour recadrer les choses, mais hélas !

A ce rythme, il n’est pas évident que la Côte d’Ivoire parvienne à l’émergence en 2020, comme le souhaite le Président Ouattara.

Sériba Koné/ @ lepointsur.com

 

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