Une application pour bloquer le smartphone de votre enfant
Avec l’application DinnerTime, pour Android, les parents peuvent mettre en pause, à distance, les smartphones de leurs enfants.
Une start-up a trouvé un remède radical pour déconnecter les jeunes accros à leur smartphone. La nouvelle application DinnerTime permet aux parents de bloquer le smartphone de leur progéniture pour une durée précise. «Nous voulons que les gens se réunissent pour engager des conversations plutôt que d’être distraits par des tablettes», explique à Reuters Richard Sah, cofondateur de l’entreprise.
«DinnerTime Parental Control» s’installe sur le smartphone ou la tablette du parent puis de l’enfant. Une fois les deux appareils liés, le parent peut programmer des plages horaires de pause. Durant ces périodes, l’enfant ne peut pas utiliser son téléphone, que ce soit pour envoyer des messages ou utiliser une application. Une option payante permet de surveiller l’activité de l’enfant. Notamment le temps d’utilisation de chaque application.
Plus de la moitié des ados français ont un smartphone
Les enfants et jeunes adolescents ne se contentent plus d’emprunter le smartphone de leurs parents, pour jouer ou aller sur Internet. Ils disposent souvent de leur propre téléphone avec applications et accès à Internet, voire d’une tablette tactile. En 2013 aux États-Unis, plus d’un tiers des 12-17 ans possédaient un smartphone et presque un quart avaient une tablette. En France, une étude Ipsos parue en mai dernier révèle que 8% des moins de 6 ans et 19% des 7-12 ans interrogés sont équipés personnellement de tablettes. Selon cette même étude, 10% des 7-12 ans possèdent un smartphone, et plus de la moitié chez les 13-19 ans.
Jusqu’ici, le contrôle parental sur les smartphones consistait essentiellement à empêcher les enfants de rencontrer des contenus choquants. Les Windows Phone permettent depuis plus de deux ans de créer un compte enfant sur un téléphone. Il laisse les parents choisir quelles applications leur progéniture peut télécharger et utiliser. En 2010, la société Famigo a sorti une appli proposant une liste d’utilitaires sécurisés et destinés aux enfants (jeux, vidéos, livres audio).
Dans une autre veine, Apple s’est retrouvé sous le feu des critiques pour ses achats intégrés aux applications. Certains enfants sans surveillance ont multiplié les achats, à la grande surprise des parents qui ont reçu des factures astronomiques. La firme a réagi puisqu’en cas de multiples comptes iTunes liés à la même carte bancaire, chaque achat fait par un enfant devra être validé par un parent.
Certains constructeurs vont plus loin. En janvier, lors du Consumer Electronics Show, le grand salon de l’électronique de Las Vegas, le fabricant Kurio a présenté un smartphone réservé aux plus jeunes et entièrement surveillé par les parents. Ceux-ci peuvent aller jusqu’à choisir la liste des contacts auxquels l’enfant peut envoyer des messages. La société Kurio est déjà à l’origine de nombreuses tablettes pour enfants.
Ce genre d’applications et d’outils ne règlent pas tout. «Je ne crois pas qu’une application soit meilleure qu’une bonne autorité parentale quand il s’agit de traiter une dépendance à Internet», explique à Reuters la psychologue Kimberly Young, spécialiste de ce type de pathologie. Sans compter que des petits malins, souvent plus à l’aise que leurs parents, auront vite fait de trouver la parade à toutes ces applications.