TROUBLES AU LYCEE MODERNE ANDOKOI / LES RENSEIGNEMENTS GENERAUX SUR LE TERRAIN.
Tôt dans la matinée du mardi 25 mars 2014, la quasi-totalité des élèves du Lycée Moderne de Yopougon-Andokoi, erraient devant leur établissement. Le portail principal clos, gardé par des vigiles aidés d’une vingtaine de policiers.
Malgré notre identité, l’accès à l’administration nous a été refusé par ce fort détachement des forces de l’ordre. L’officier, chef de l’opération, après hésitation nous a libéré l’accès à l’enceinte de l’établissement.
Un établissement sans élève
Il était 9h15m quand nous avons franchi le portail du Lycée Moderne-Andokoi. A notre grande surprise, point d’élèves. Seuls le corps enseignants, les éducateurs et autres étaient en pleine agitation. Pourquoi un tel décor dans la mesure où, il est prévu au programme du jour les compositions du BEPC blanc (pour les élèves de 3ème) et le BAC blanc (Pour les élèves de Terminal). En effet, ces élèves de terminal et de la 3eme, supposés composer ce matin, dans le cadre de ces examens mandatés par la Direction Régionale de l’Education National (DREN), s’en sont pris aux autres élèves des collèges et lycées avoisinants. Le Directeur Régional dépêché sur place avait dû écourter sa réunion avec madame la proviseure après cette rencontre expresse avec le corps enseignant. Le Directeur visiblement perturbé par l’effet domino en cours, entre deux appels, devait s’entretenir, rassurer les directeurs et proviseurs des autres établissements désormais touchés par cette révolte. Le commissaire de police à ses côtés relayait également l’information à ses hommes sur le terrain de sorte que des renforts soient dépêchés sur place pour nécessité de maintien de l’ordre.
Le silence radio des premiers responsables
Madame le proviseure Esmel Agnéro Félicité n’a voulu nous entretenir sur la question, encore moins les enseignants. Elle qui venait de chaudement s’entretenir avec des agents des Renseignements Généraux. Le FBI version ivoirienne pour des élèves qui grognent ? La sécurité Nationale serait-elle compromise lorsque des élèves du Lycée Moderne Andokoi allaient d’école en école faire sortir leurs camarades de leurs établissements respectifs ?
La plainte des élèves
A la direction du Lycée on pense que les élèves se plaignent de tout et de rien à la fois. Et qu’ils cherchent des alibis pour « perturber » l’école. Des alibis qui, selon certaines sources les avaient déjà poussés à déchirer les affiches fixant les prix des différents examens au sein de l’établissement. Un ras-le-bol qui s’était fait sentir la semaine d’avant. Quelques élèves avaient fermé ce même portail le vendredi 11 mars, empêchant à leurs amis d’entrer ou de sortir du lycée. Ils venaient de faire un examen blanc au début du mois de mars 2014. Examen qui avait couté 400Fcfa par élève. Voici bientôt deux semaines que les résultats sont sortis. Comment faire pour se rattraper vis-à-vis de leur moyenne ? A peine ont-ils eu le temps de souffler qu’un autre examen blanc s’impose à eux. Cette fois-ci, il est initié par la DREN et là encore il faudrait débourser de l’argent, soit 100Fcfa la feuille. « Imaginez combien je devrais payer si j’utilise au moins cinq feuilles par matière ? » S’indigne un jeune élève contraint à rentrer chez lui.
Les élèves reconnaissent le retard sur le programme, du fait du cumul récent de congés : Noel, congé de février et bientôt celui de la Pâques… Comment rattraper ce retard quand ils sont bombardés d’examens blancs, l’un après l’autre dans le seul mois de mars ? Alors pour se faire entendre ils ont choisi de fermer l’enceinte de leur établissement. Sans gain de cause, les voici désormais au seuil des autres portails.
EYANN