Contribution

Top 10 des idées reçues sur le SIDA à combattre


Pour le compte de la Journée mondiale de lutte contre le Sida. Et comme chaque année, le constat est alarmant : beaucoup de gens, en particulier chez les plus jeunes, ne mesurent pas l’importance de se protéger, pensant sans doute que cette maladie appartient au passé. Ce n’est, hélas, pas le cas. Petit florilège des grosses conneries qui peuvent coûter la vie.

  1. « Le Sida maintenant, on en guérit »
    Et non. Même si la trithérapie et les tests de charge virale existent depuis 1996, on ne guérit toujours pas du sida. La trithérapie permet de « mieux vivre » avec le virus. Par contre, le Sida, ça s’évite : en METTANT DES CAPOTES.
  2. « La pilule fait partie des moyens de protections contre le Sida et les IST/MST (Infections sexuellement transmissibles et Maladies Sexuellement transmissibles) comme le préservatif »
    Perdu. La pilule est un contraceptif, elle permet donc de ne pas attraper d’enfants (un autre genre de virus), mais ne peut rien contre la transmission du VIH. Seul le préservatif évite la contamination.
  3. « Deux capotes valent mieux qu’une »
    Ben voyons. Et puis une chaussette en laine à l’ancienne, pour plus de précautions, hein. La superposition de préservatifs est néfaste, car le frottement dégrade le latex et donc le rend poreux. Et on évite aussi le lubrifiant artisanal : non, la confiture/margarine/Nutella/autre ne peut pas être utilisé(e), car incompatible avec un préservatif en latex ou en polyuréthane (pour les allergiques au latex). Le seul lubrifiant approprié, c’est le gel vendu en pharmacie ou avec le préservatif.
  4. « Les séropositifs(ves) suintent le SIDA par tous les pores de leur peau, il faut donc les enfermer dans des camps à sidaïques »
    Le Sida se transmet par le sang, le sperme et les sécrétions vaginales. La charge virale contenue dans les larmes ou la sueur est infime. En clair, il faudrait boire 6 litres de salive de séropo pour être contaminé. On peut rouler une grosse pelle, faire des câlins, avoir des relations sexuelles protégées, jouer au « je t’ai volé ton nez », boire dans son verre, le seul risque encouru, c’est une tarte dans la gueule. En revanche, l’ignorance s’attrape beaucoup plus facilement, alors protégez-vous.
  5. « On peut avoir des rapports non protégés, c’est pas grave, y’a le TPE maintenant »
    Mouais. Sauf que le TPE (Traitement Post Exposition), délivré à l’hôpital ou dans un CDAG (Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit) après un rapport à risques, ce n’est pas un traitement de routine anodin. C’est une trithérapie en condensé, donc avec les effets secondaires offerts (diarrhée, vomissements, migraines et moult joyeusetés du même acabit), et qu’il n’est pas fiable à 100%. Si l’on vous a délivré un TPE, vous devrez quand même refaire un test 3 mois après le rapport à risques pour avoir votre état sérologique au moment de l’exposition.
  6. « Le Sida c’est que pour les tox et les pédés »
    A l’échelle mondiale, les femmes représentent la moitié de toutes les infections au VIH. De plus, la communauté LGBT (Lesbienne Gay Bi Trans), ayant été la première touchée par l’épidémie, a été la première à se protéger et à faire de la prévention. Et comme il est rarement possible de connaître intégralement le passif sérologique d’une personne qui a pu coucher avec une personne qui avait couché avec une personne qui s’était pas protégée, pas besoin d’être toxicomane pour être exposé. Il n’y a pas de « population à risque », il n’y a que des « pratiques à risques ».
  7. « La fidélité protège du Sida »
    Non, pas plus que la virginité, l’abstinence ou la prière, car les rapports sexuels ne sont malheureusement pas les seuls moyens de transmission : transfusion sanguine, lait maternel. On peut naître séropositif(ve)… il faut donc faire un test (c’est gratuit et anonyme) et arrêter d’écouter le Pape ou toute autre figure religieuse affirmant que la capote c’est caca.
  8. « Les mères séropositives transmettent forcément le SIDA à leurs enfants »
    Non plus. Les risques infectieux augmentent lors de l’accouchement, à cause de la quantité de sang et de la porosité des muqueuses, mais une femme sous trithérapie durant la grossesse pourra mettre au monde des enfants séronégatifs. En revanche, le lait maternel peut être un moyen de transmission, l’un des plus importants en Afrique, où l’eau étant souvent rare ou très polluée, les mères préfèrent allaiter leurs bébés plutôt que de leur donner du lait en poudre.
  9. « Le SIDA se transmet par les moustiques et les WC publics »
    Et que dire des moustiques qui utilisent les toilettes publiques. Les moustiques sont certes des saloperies démoniaques, qui peuvent transmettre par leur salive des virus tels que le chikungunya ou la dengue, mais pas le VIH. Et l’on n’attrape pas plus le SIDA dans des wawas à l’hygiène douteuse, même si on lèche compulsivement la cuvette pendant des heures (là c’est une autre pathologie, plutôt d’ordre psychiatrique). A la rigueur on peut attraper des infections. Mais pas le Sida.
  10. « Le Sida viendrait de la fornication d’humains avec des singes »
    Singes eux-mêmes envoyés par les Illuminati en cheville avec les communisto-reptiliens à la solde du Grand Complot Mondial Maçonnico-Apocalyptique. Alors on ne sait pas bien comment une bande de paranoïaques portés sur la zoophilie ont pu propager une telle rumeur, rassurez-vous (surtout si vous aviez l’intention de vous taper un singe) le SIDA n’est pas apparu comme ça.

Pour finir, ajoutons qu’on ne meurt pas du Sida en lui-même, on meurt d’une maladie (souvent de type pneumonie ou tuberculose) du fait de la destruction du système d’immunité par le VIH. Mais on meurt quand même, alors topitez couverts.

kakou avec TOPITO

Commentaires

commentaires