Tanda-Broukro : Sur les traces des orpailleurs clandestins #Or
CIV-lpointsur.com (Abidjan, le 22-8-2016) Au centre du village de Broukro, se dresse fièrement une pompe villageoise. Elle sert à alimenter toutes les populations en eau potable. Cette pompe est le fruit d’une ingénieuse idée de la chefferie qui, en collaboration avec les cadres de la localité, a permis l’exploitation de l’or sur l’espace du village, contre des achats d’agrément par des orpailleurs.
Une activité, semble-t-il juteuse, d’autant qu’elle gagne en intérêt dans ce village. Kouamé Kouassi Théodore, fils du défunt chef du village affirme la main sur le cœur que l’autorisation d’exploitation de l’or a permis au village de Broukro de réaliser plusieurs autres projets en dehors de la pompe villageoise, nonobstant les risques d’intoxication dus à l’utilisation de certains produits chimiques dans l’exploitation de l’or.
En plus de ces risques, l’activité peut entraîner une forte surpopulation dans ce village d’ordinaire paisible, eu égard aux nombreux visiteurs en quête d’Eldorado que reçoit désormais le village. Le hic, c’est que l’administration semble mise à l’écart dans ce processus d’exploitation illégale de l’or. Au-delà du village de Broukro, à une dizaine de kilomètres, une chaîne de montagnes borde le village de Kongodja.
Cet espace, selon des témoignages recueillis sur place, est infecté d’orpailleurs clandestins. Seulement, à la différence de Broukro, le village de Kongodja ne bénéficie pas des retombées de l’exploitation au noir des richesses de son sous-sol. Et, selon un ressortissant du village qui a témoigné sous le couvert de l’anonymat, l’exploitation de l’or est organisée par un individu qui convoie des orpailleurs à sa solde.
Au niveau des deux villages, il ressort que l’activité d’orpaillage a débuté en 2013. Si elle continue sans relâche, au niveau de Broukro, la chefferie villageoise de Kongodja, avec à sa tête Baba Yao Luc, est unanime quant à l’arrêt effectif des activités clandestines d’orpaillage dans leur localité. « Nous n’avons pas encore commencé l’exploitation de l’or ici. Je tiens à vous préciser que le village n’a autorisé personne pour cela », prévient le notable Komenan Praho Maurice au nom de la chefferie.
Ajoutant que cela ne saurait tarder, car « le village est en attente d’une enquête de commodo et incommodo, en vue de situer ses limites avant une quelconque action ». En effet, pour mieux organiser le secteur de l’orpaillage en vue de bénéficier au maximum ses retombées, la communauté villageoise de Kongodja a décidé de prendre son temps, de sorte à baliser et contrôler l’orpaillage dans sa zone.
Idrissa Konaté, envoyé spécial à Tanda
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