[Séisme en Turquie/Syrie] « Ces évènements qui nous rappellent notre fragilité humaine », par professeur Nanourougo Coulibaly
Abidjan, le 10-02-2023 (lepointsur.com) Il est impossible de ne pas se prononcer sur ce que vit la planète cette semaine et qui frappe, principalement, les peuples frères de Turquie et de Syrie. Oui, il aura fallu juste quelques secondes de secousses pour que des milliers de nos semblables soient emportés ou retenus prisonniers sous les décombres. Juste un instant de colère ou de frémissement de la terre, mère nourricière mais, hélas, mère vorace, pour que plus de 20 000 (à la date du 09 février 2023) de nos semblables passent de vie à trépas.
Tel est le bilan provisoire du mouvement d’une plaque terrestre dans l’éternel mouvement connu sous le nom de tectonique des plaques. Dans une autre ère, on aurait argué la colère des dieux qui ont décidé de punir l’espèce humaine ou une partie de l’espèce humaine pour n’avoir pas honorer un engagement. Aux explications cosmogoniques qui faisaient de l’ordre du monde le résultat de luttes entre puissances invisibles l’on oppose une approche plutôt scientifique. Cependant, quelle que soit la grille de lecture choisie, ces évènements viennent nous rappeler notre fragilité humaine.
Nous imaginons tous les projets de vie des personnes emportées par le séisme. Dieu seul sait combien étaient ces projets. Tout cela est désormais enfoui dans les décombres et grabats. Les équipes de fouilles ne recherchent dès lors plus les projets. Elles sont à la recherche de soupçon de vie, Dans le meilleur des cas. Sinon, il s’agit des dépouilles afin d’offrir une sépulture humaine à ces regrettés humains. C’est l’implacable réalité.
L’élan de solidarité humaine planétaire est à saluer
Cela nous rappelle qu’on peut, malgré les profondes divergences qui nous éloignent, trouver un point d’ancrage pour manifester notre humanité. Au-delà des contradictions, combien énormes, nous avons un destin commun, et, c’est là un aspect qu’il convient de signaler. La prise de conscience de cette destinée commune devrait nous conduire à ne pas attendre que le pire advienne pour se savoir humain et donc identique. Sous les décombres pas de race. Sous les décombres, pas de religion. Sous les décombres, pas de posture géopolitique ou géostratégique. Sous les décombres, uniquement des Hommes. Sous les décombres il y a des humains. Et cela aurait pu être chacun de nous.
Maintenir le cap après le départ des médias
Cet élan planétaire (qu’il faudrait maintenir après le départ des médias qui font l’actualité vers un autre point plus sensastionnel de la planète) devrait pouvoir être engagé dans la lutte contre des fléaux qui menaces notre communauté humaine. Des défis planétaires qui interpellent au quotidien. Citons, entre autres, la pauvreté qui, chaque jour, provoque la mort de milliers de personnes dans l’anonymat total car n’ayant pas accès au minimum vital et manquant de toute possibilité de visibilité médiatique.
En mille mots comme en un, il faut construire une véritable humanité autour de valeurs humaines primordiales qui transcendent tout particularisme.
Avec une pensée pieuse pour les victimes. Compassion à leurs familles ainsi qu’aux familles sinistrées. Dieu rétablisse les blessé(e)s.
Nanourougo Coulibaly
Professeur
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