Culture

« Scandale » à Miss Côte d’Ivoire/André Silver Konan : « Allez dire à cette dame étonnamment grossière, de préserver la petite dignité qui lui reste »


André Silver Konan, Journaliste-écrivain (Ph: Dr)

André Silver Konan, Journaliste-écrivain (Ph: Dr)

L’on me demande ce que je pense des déclarations tonitruantes de la mère d’une candidate, qui crie sur tous les toits que la couronne de Miss Côte d’Ivoire 2014, devrait revenir à sa fille. Je ne peux dire qu’une seule chose : cette femme raconte n’importe quoi ! Je parle par expérience. J’ai été pendant quelques années, chef du service Culture et à ce titre, j’ai suivi de près les coulisses de cette fête de la beauté. Pour ne rien vous cacher, j’ai essayé, au fil des années, de dégotter un scoop qui confirmerait les « scandales » qui ne manquent presque jamais chaque année, en tout cas, ces dernières années. Je n’ai rien trouvé de crédible ni d’honnête, à part des commérages de mauvaises perdantes, comme dans tout concours aux gros enjeux. L’élection Miss, que ce soit en Côte d’Ivoire, en France ou ailleurs, débouche presque toujours sur ce genre de « révélations » ? Tenez, l’année dernière, c’était la nationalité de la miss qui a fait l’objet de polémique, un jeu abject que j’ai du reste dénoncé ici même. En 2012, c’était une candidate qui avait glissé sur le podium et n’avait pas mieux trouvé que d’accuser des sorcières dans le groupe, et accessoirement du village. Au cours de ces dernières années, que n’a-t-on pas lu ou entendu ? Une miss qui aurait « rasé » son amie, une autre qui aurait sacrifié un cheval, encore une autre qui aurait triché sur son niveau scolaire, etc. Revenons au cas de cette année et jugeons maintenant sur pièce. Dans des déclarations et vidéos que j’ai consultées, la mère d’une candidate malheureuse déclare, sans rire, que sa fille devrait être sacrée Miss Côte d’Ivoire, tout simplement (et entre autres fadaises) parce qu’elle (la mère) a été une intime de M. Yapobi, tenez-vous bien, il y a dix ans. Rien que cela ? Soyons sérieux : personnellement, je n’ai pas suivi cette cérémonie (depuis quelques années, ça ne me passionne plus, outre le fait que je n’ai plus le temps), mais j’ai bien noté (et certainement vous aussi) sur les photos et dans les vidéos ; que Yéo Jennifer, la miss élue, était beaucoup plus belle et plus gracieuse que sa fille, qui, ne demeure pas moins belle. Allez donc dire à cette dame étonnamment grossière, de préserver la petite dignité qui lui reste, en gardant ses secrets intimes pour elle. La morale de l’histoire est simple: une belle miss est comme une bonne plume (pour les journalistes et écrivains). Il ne suffit pas de proclamer qu’on l’est, c’est le public qui le décide et le public a tranché. Le sort en est jeté !

André Silver Konan, Journaliste-écrivain

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