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Santé / De nouveaux moyens pour combattre le Paludisme


Abidjan 10/07/15 (lepointsur.com) –  Depuis plusieurs décennies, le paludisme en dépit de la mobilisation d’éminents chercheurs continue de faire des ravages au sein des populations, particulièrement africaines. Cette impuissance ( ?) n’a toutefois pas empêché 145 chercheurs de réaliser des avancées notables. Bien sûr, avant qu’un vaccin soit trouvé.

Paludisme / Voici les nouveaux moyens pour combattre la maladie

Les parasites responsables de la trypanosomiase africaine ou paludisme sont transmis à l’homme par la piqûre d’une petite mouche de la famille des glossines connue sous le nom de mouche tsé-tsé. Outre, la méthode traditionnelle de transmission qui est la piqure de la mouche tsé-tsé, d’autres formes et non des moindres est celle constatée chez les femmes enceintes et les personnels de laboratoires. Les trypanosomes peuvent traverser le placenta et aller infecter le fœtus. Ils peuvent aussi infecter accidentellement des personnels de laboratoire piqués par des aiguilles contaminées.

Piqure de mouche tse tse (photo d'illustration)

Piqure de mouche tse tse (photo d’illustration)

A la différence de la trypanosomiase africaine, le parasite de la trypanosomiase américaine se retrouve dans les déjections d’une petite punaise appelée triatome qu’il émet en même temps qu’il prend son repas sanguin sur l’homme. Les triatomes piquent la nuit. Leurs piqûres provoquent des démangeaisons à l’occasion desquelles les déjections pénètrent dans l’organisme. Plus rarement, l’homme s’infecte en consommant des aliments qui ont été contaminés lors d’un contact avec les déjections de triatomes infectés, en recevant du sang ou un organe provenant d’une personne infectée (transfusions sanguines ou transplantation d’organes) ou lors d’accidents de laboratoire.

La maladie peut aussi être transmise par une mère infectée à son bébé, soit pendant la grossesse, soit lors de l’accouchement. L’engagement des chercheurs de trouver un vaccin pour éradiquer cette pandémie a permis de décoder le génome de la mouche tsé-tsé.

En effet, des scientifiques ont décodé le génome de la mouche tsé-tsé, vecteur de la maladie du sommeil. Alors qu’aucun vaccin n’existe, cette découverte devrait permettre de trouver de nouveaux moyens pour la combattre.

Le fruit du travail de 145 chercheurs internationaux

Une équipe internationale de 145 chercheurs vient d’annoncer, via un article dans la revue Science, avoir réalisé le décodage complet du génome de la mouche tsé-tsé. Cet insecte est porteur d’un parasite, un trypanosome, qui provoque la fameuse maladie du sommeil. Contrairement à son nom, elle n’endort pas mais provoque des fièvres, des douleurs articulaires et des atteintes au système nerveux central avec des troubles du comportement et du sommeil qui peut conduire en phase terminale à un état semi-comateux. Elle peut s’avérer mortelle sans traitement. Elle touche le bétail, entraînant chez les animaux une réduction de la fertilité, de la prise de poids et de la production de lait du bétail. Elle touche actuellement 10 000 personnes par an en Afrique subsaharienne et 3 millions d’animaux.

«C’est une avancée scientifique majeure», a estimé Kostas Bourtiz, membre d’un organe commun à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). «Cette connaissance va accélérer la recherche sur les méthodes de contrôle de la mouche tsé-tsé.»

La caractéristique de la mouche responsable du paludisme

De fait, cette mouche, aussi appelée glossine, n’est pas comme les autres. Son génome est ainsi beaucoup plus gros que ceux des autres espèces. Contrairement à une grande majorité d’autres mouches chez lesquelles seule la femelle pique pour se nourrir de sang, dans la famille tsé-tsé, le mâle le fait également. Son mode de reproduction est lui aussi très singulier.

«Elle possède un mode de reproduction comparable à celui des mammifères», explique Philippe Solano, entomologiste à l’IRD, qui a participé aux travaux avec, côté français, des collègues du Génoscope et du Cirdes. «Elle ne pond pas d’œufs mais donne naissance à une larve développée après une dizaine de jours de gestation dans son utérus, pendant laquelle elle nourrit sa progéniture avec une sécrétion lactée!»

Bien que plutôt discrète (le mot «tsé-tsé» était utilisé par les Africains des populations Matabélé, du fait de leur bruit en vol), de la taille d’une petite abeille et d’une couleur brun foncé, c’est donc une sacrée cliente pour les scientifiques. Et le trypanosome qu’elle héberge l’est tout autant. Les chercheurs n’ont pour l’instant pas réussi à élaborer un vaccin, car le parasite parvient à déjouer le système immunitaire des mammifères.

Le principal moyen de lutte est donc d’essayer de contrôler les populations de mouches par le piégeage, les pesticides ou le lâcher de mâles stérilisés. Connaître l’ensemble des gènes de la mouche, leurs fonctions, devrait ainsi permettre de trouver de nouvelles stratégies et de nouveaux moyens pour la combattre. En dépit de toutes ces avancées, force est de reconnaître que beaucoup reste à faire ; quant à endiguer définitivement cette pandémie qui continue d’endeuiller des milliers de familles dans le monde. Nul n’est besoin de rappeler que le paludisme est la maladie la plus mortelle de tous les temps.

EKB avec le Figaro

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